Paris (AFP) – Les amateurs d’aurores boréales n’auront pas besoin de se rendre jusque dans le Grand Nord pour observer le phénomène, déjà survenu dans la nuit de dimanche de façon rarissime sur une moitié nord de la France et qui pourrait se répéter lundi soir.

Le spectacle, qui illumine la nuit d’immenses draperies colorées, est courant aux latitudes au-delà des cercles polaires, arctique et antarctique.

Provoquées par des éruptions solaires, les aurores boréales sont plus rares aux latitudes plus basses, comme en France, où elles sont observables environ tous les dix ans, à condition que l’éruption solaire soit suffisamment forte et orientée dans la bonne direction. Les pays du Grand Nord en enregistrent jusqu’à plusieurs centaines par an.

En France, des astronomes amateurs et professionnels étaient aux aguets dimanche soir, après l’annonce d’une éruption solaire survenue vendredi. Ces éruptions sont le fruit de l’intense activité magnétique régnant à l’équateur de l’étoile.

« Je surveillais depuis quelques jours l’arrivée d’une éruption solaire qui devait impacter la Terre », a témoigné auprès de l’AFP Sylvain Wallart, photographe amateur qui a capturé ce spectacle dans le ciel du nord de la France. « Je suis sorti vers 22h45, j’ai fait une photo, et j’ai eu une aurore boréale ».

Une aurore boréale apparaît quand des jets de particules chaudes et magnétiques, générés par ces éruptions solaires, atteignent l’environnement de la Terre. Les flux de particules ionisées projetées à des vitesses colossales frappent alors le champ magnétique terrestre, qui sert de bouclier protégeant la planète.

« Ces particules chargées vont exciter les particules de l’atmosphère, notamment l’oxygène et l’azote, qui vont donner respectivement le vert et le rose » d’une aurore boréale, explique à l’AFP Éric Lagadec, astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur (sud de la France).

Le résultat est un spectacle nocturne pouvant durer des heures. Il draine quantité de touristes aux latitudes septentrionales, du nord des États-Unis et du Canada jusqu’aux pays scandinaves en passant par l’Islande.

La lumière du Soleil met seulement huit minutes pour parvenir jusqu’à la Terre mais le flux de particules ionisées associé à une éruption met deux jours pour parcourir les 150 millions de km. L’éruption solaire survenue vendredi a donc provoqué les aurores vues dimanche soir. Une autre éruption, survenue samedi, pourrait causer de nouvelles aurores lundi soir.

« Regardez le ciel (lundi soir). Dans le pire des cas, vous verrez des étoiles, et dans le meilleur des cas, un phénomène très rare et magnifique », conseille Éric Lagadec.

© AFP – crédit photo: Lundi 27 février, une aurore boréale a parcouru le ciel de la Normandie au-dessus du Mont-Saint-Michel. (Mathieu Rivrin)