Bérangère de Bodinat fait partie de la famille des auteurs qui nous font du bien. Dans son second roman « Les anges ne meurent jamais », elle révèle avec pudeur le drame qui a changé sa vie. En 1984, elle a perdu son fils Adrien, âgé de 4 ans et demi. Souffrance, recherche de sens, incompréhension…Bérangère de Bodinat a traversé de nombreuses tempêtes avant de revenir à la vie.
Cette femme au cœur ouvert, s’est attachée à recueillir les signes et les messages lumineux envoyés par le monde invisible.
« Les anges ne meurent jamais » nous invitent à remonter le courant pour atteindre la source. Ce récit est comme une caresse qui apaise, qui réconforte et qui nous ouvre les yeux sur la réalité de la survie de l’âme après la mort.
Rencontre.
Bérangère de Bodinat, parlez -nous un peu de vous, de votre parcours professionnel, de vos centres d’intérêts…
J’ai grandi aux Antilles. Petite fille, j’avais déjà un contact particulier avec la nature et les êtres invisibles que je ressentais tout autour de moi. J’étais un être solitaire. J’avais besoin d’être seule pour sentir, réfléchir. Cette enfance a été magique.
Le temps a passé. Ma nature profonde n’a pas changé. J’ai toujours été en quête de connaissance. Comprendre et ressentir l’amour inconditionnel, tels étaient mes besoins profonds.
Jeune adulte, j’ai beaucoup voyagé, pensant trouver ailleurs ce que je recherchais au plus profond de moi. Mais je suis revenue avec cette évidence chevillée au cœur : il est souvent inutile d’aller si loin pour trouver nos réponses, elles sont nichées au fond de nous.
Ma vie a été riche en rencontres. J’ai embrassé une carrière prenante et passionnante.
J’ai travaillé durant de nombreuses années comme directrice de casting pour le cinéma et la publicité. J’étais prise dans un tourbillon d’énergie. Puis j’ai intégré la chaîne de télévision Téva. J’ai vécu une belle expérience puisque nous mettions les femmes à l’honneur, au fil de documentaires, d’émissions « positives ». Ensuite, j’ai mis mon savoir-faire au service de la chaîne M6.
Et puis j’ai démissionné pour me consacrer à l’écriture de mon premier roman « Les Temps qui viennent ». Un ouvrage ésotérique et policier dont l’histoire commence ainsi : après des évènements très étranges, la police a créé un service spécial baptisé l’Observatoire des Rumeurs Virtuelles, O.R.V.
« Les Temps qui viennent » nous invitent à suivre les aventures de trois personnages principaux : Arielle, historienne de la religion et de la sorcellerie, Dante un scientifique expert de l’ADN et Balthus un autiste Asperger connecté avec « l’âme » , le cristal des ordinateurs.
J’ai découvert avec ce livre la passion d’écrire, et je me penche actuellement sur la suite de ce premier volume. Aujourd’hui, je suis auteure à cent pour cent. L’écriture est pour moi une évidence. Un besoin.
Vous êtes une femme spirituelle, qui n’a eu de cesse de chercher à comprendre le monde dans lequel nous vivons…
Durant des années, j’ai lu et j’ai voyagé, guidée par ma soif de spiritualité et de connaissances. Je suis rentrée en France en sachant que je n’avais pas trouvé ce que je cherchais. Et puis en 1981, j’ai fait La Rencontre, celle qui m’a initiée à la puissance de l’énergie et accompagnée ensuite sur mon chemin.
Après avoir eu mes deux enfants, Prunelle et Adrien, je suis repartie dix jours en Inde. Passant voir un ami, je me suis retrouvée dans l’ ashram de shree Rajneesh Baghwan, dit Osho, à Poona. J’arrivais juste au début d’une semaine de méditation. C’est cela, cette découverte de la puissance de la méditation, qui m’a ouvert la porte vers une spiritualité vécue. Osho était un grand maitre et initiateur. J’ai vécu un début d’éveil, une ouverture du cœur. J’avais l’impression d’être arrivée à la maison. L’énergie coulait sur moi. C’était extraordinaire.
De retour en France, j’ai curieusement fait d’autres rencontres –des mediums et des guérisseurs-qui m’ont confortée dans mon cheminement.
Vous avez écrit « Les anges ne meurent jamais » vingt ans après le départ de votre fils Adrien. Comment est né ce besoin d’écrire sur un sujet aussi personnel ?
Je n’avais jamais pensé écrire une seule ligne sur ce drame.
Adrien était mon jardin secret. Il était aussi devenu un secret de famille. Chaque membre de notre famille s’était emmuré dans une souffrance sourde et pudique.
En juin 2012, mon guide du monde invisible m’a demandé de retourner dans le passé au moment de la disparition d’Adrien pour soigner les douleurs qui étaient encore là, et ensuite d’écrire, de mettre en mots cette période sombre, puis lumineuse de ma vie. Ce récit devait avant tout être un témoignage sur l’existence de la vie après la mort. Notre histoire devait servir de socle. L’intime est universel.
J’ai compris que je devais le faire. Je me suis aussi souvenue d’une chose très importante : après le décès d’Adrien, seuls les livres m’avaient consolée. Ils m’avaient portée. À l’époque, j’ai dévoré de nombreux ouvrages sur la vie après la mort, notamment ceux du Père Brune, de Patrice Van Eersel et d’Elisabeth Kübler Ross. Ils m’ont réconfortée et rassurée. Les signes et les sourires que m’envoyaient Adrien ne provenaient pas de mon imagination. Adrien me parlait vraiment à sa façon.
Si ces livres avaient pu me porter à ce point, alors celui que le monde invisible « me commandait » pouvait aussi apaiser celles et ceux qui sont en deuil.
J’ai donc laissé ma pudeur de côté et j’ai accepté de remonter le fil du temps, dans ma mémoire et celle de ma famille.
Et j’ai écrit, j’ai écrit… Bien entendu, vous l’aurez compris, ce récit est très important pour moi. D’un point de vue plus personnel, il aura permis de libérer la parole au sein de notre propre famille. Le départ d’Adrien a marqué d’une pierre blanche chacun d’entre nous et avec « Les anges ne meurent jamais », nous avons pu nous réunir autour de son âme.
Revenons vingt ans en arrière. Adrien avait quatre ans et vous aviez de fortes intuitions dérangeantes. Vous avez compris le sens de ces alertes internes quelques temps plus tard…
Je partais en voyage en Grèce. La veille de mon départ, J’ai pris Adrien dans mes bras, il s’est tourné vers moi et il m’a demandé d’un ton très sérieux : « maman, tu crois qu’un jour j’aurai cinq ans ? ».
Une faille s’est ouverte en moi. Un tremblement de terre intérieur. Je l’ai couché et le lendemain matin, j’ai pris mon avion. Arrivée en Grèce, j’ai vécu l’un des pires moments de ma vie. Adrien était chez ses grands-parents avec sa sœur. Pourtant, sur mon île paradisiaque, j’étais en état d’angoisse permanente.
Je suis même allée à la pharmacie pour demander quelque chose qui apaise ce sentiment d’étouffement et de peur. Rien n’y faisait. Une douleur infinie s’abattait sur moi.
Et puis dans ces îles, j’ai fait deux rêves très puissants. Ils touchaient Adrien. Dans l’un d’entre eux, je me voyais sous une eau très lumineuse. Je tenais Adrien par le talon et je le faisais remonter vers la lumière. Nous étions ensemble dans un univers d’amour infini.
Second songe plus sombre : je cherchais Adrien partout. Dans un environnement très noir, au cœur d’immeubles sinistres. Je l’ai retrouvé par terre, brûlé. C’était terrible. Je me suis réveillée en pleurant toutes les larmes de mon corps.
Revenue enfin en France, dans ma maison à Paris, j’allais prendre un bain lorsque j’ai entendu la porte d’entrée s’ouvrir. La voix de mon père. J’ai tout de suite su que quelque chose s’était passé, j’ai descendu l’escalier avec l’angoisse au cœur et quand il m’a dit : « il faut que tu sois courageuse… », j’ai crié : « Adrien !»
De là, nous sommes partis dans notre maison familiale, en Bourgogne. On avait retrouvé Adrien noyé dans un grand bassin, près de la maison. Il avait disparu, tout le monde l’avait cherché. Son père l’avait enfin retrouvé dans l’eau. Ils n’arrivaient pas à me joindre en Grèce. Ils m’attendaient…
Le lendemain, nous étions tous réunis autour d’Adrien pour son enterrement.
Tout le monde avait peur pour moi. J’étais broyée par la douleur.
Après ce drame, vous avez vécu un vrai chemin initiatique, qui vous a conduit vers la lumière
Il aura fallu des années pour que je retrouve le chemin de la lumière. J’ai lu beaucoup de livres comme je l’expliquais précédemment. J’ai rencontré des médiums spirites, sans pour autant les chercher. Je recevais des messages d’Adrien.
Une astrologue a lu dans mes vies antérieures. Elle m’a raconté qu’au cours de mes vies passées, j’avais souvent vécu la perte d’un enfant. C’était un vrai schéma de répétition. Comme un nœud noir que je devais défaire. Je pense qu’à travers ce livre, cette ultime recherche, j’ai réussi enfin à épurer ce karma douloureux.
Je recevais donc des messages, des preuves de l’existence d’Adrien dans le monde dit invisible. Et de mon côté, je ressentais des vagues d’amour soudaines de mon fils. Des signes, sa main sur la mienne, une vision, une horloge qui tourne à l’envers, un sourire de l’au-delà. Une communication fluide et d’une grande pureté s’est tissée entre nous deux.
Ceci m’a permis d’accepter. De me dire « oui, c’était sa destinée. Et Adrien est toujours là, près de nous ».
J’ai compris que les intuitions, les rêves qui m’ont envahie avant le départ d’Adrien, étaient des messages, des signaux d’alertes, des clés aussi pour comprendre l’ordre secret des choses.
Comme toute personne qui peut avoir des intuitions, des prémonitions, je suis passée au départ par une phase de culpabilité étouffante. Je me disais : « si j’avais changé telle chose, si je n’étais pas partie en Grèce…et si, et si »…Ces réflexions revenaient en boucle, les nuits où je ne trouvais pas le sommeil. Je me suis fait beaucoup de mal.
J’ai enfin réussi à envoyer de la lumière sur ces zones d’ombre qui contenaient encore tant de douleur, et tout s’est apaisé. Cela a été un vrai chemin initiatique. J’ai compris que, même si j’avais pu changer des paramètres, Adrien serait parti d’une autre manière. Ses messages étaient clairs. Adrien avait choisi de faire un court passage sur terre.
Puis, au terme de mon retour dans le passé, j’ai trouvé une énigme laissée par Adrien avant son départ. Je le raconte dans « Les anges ne meurent jamais ». Ma sœur m’a donné, à la fin de mon enquête dans le passé, une boîte rouge dans laquelle se trouvaient les derniers effets personnels d’Adrien, dont cette énigme. Grâce à elle, j’ai dénoué les derniers nœuds. Tout est devenu limpide.
Car la nécessité de résoudre cette énigme qui avait traversé le temps m’a conduite vers des personnes qui m’ont ouvert d’autres portes sur mon chemin personnel. Je veux dire par là qu’elles m’ont révélée ma médiumnité et ma faculté à soigner les vivants et à libérer des défunts. C’est un peu comme si Adrien m’avait prise par la main, afin que je puisse monter la dernière marche de l’escalier.
J’ai poussé la porte. Et je suis arrivée là où se trouvait ma raison d’être : transmettre, écrire et soigner avec les énergies subtiles.
Adrien m’a tenu la main durant vingt ans. Mon fils est mon guide. Avec son départ, il nous a fait tous grandir spirituellement. Ce lien d’amour qui nous unit est si merveilleux.
À la sortie du livre « Les anges ne meurent jamais », un nombre incroyable de lecteurs m’ont envoyé des courriers très touchants. Souvent meurtris par la perte d’un être cher, ils ont trouvé beaucoup de réconfort grâce à ce récit de vie, ce chemin vers la lumière, cet échange entre ici et là-haut.
C’est une énergie d’amour qui circule entre ciel et terre.
Livre « Les anges ne meurent jamais », de Bérangère de Bodinat.
Lien d’achat
Site du livre : www.lesangesnemeurentjamais
Vous pouvez retrouver Bérangère de Bodinat sur sa page Facebook.
ANNE BOUQUET
Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…
Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.
Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…
Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.
Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…
L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.
MA CONTRIBUTION AU JDBN:
« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des hommes et des femmes de bonne volonté, font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
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Le JDBN porte ces valeurs. Je suis aujourd’hui ravie d’accompagner ce média qui nous porte vers le haut. »
Anne Bouquet.
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source: JDBN – crédit photo couv: montage JDBN
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