Comment parler au mieux de l’hypersensibilité et du burn-out, avec justesse, sans tomber dans la généralité et le copier-coller ?
En ayant tout simplement vécu cette expérience. En se frottant aux cornes du réel.
Marion Du B’, auteure de nombreux romans thérapeutiques – recommandés par les psychologues – a publié un roman-témoignage fort et remuant sur l’hypersensibilité et le burn-out : « Cet espace dont j’ai manqué ».
Marion Du B’, au-delà de son propre récit de vie, offre des clés pour comprendre et pour apprivoiser cette hypersensibilité qui peut être un merveilleux cadeau pour soi-même mais aussi pour l’humanité.
Rencontre
Le JDBN: Marion Du B’, vous vous êtes intéressée, par la force des choses, à la psychologie et au développement personnel. Parlez-nous de votre parcours…
Marion Du B’: J’ai ressenti un gros mal-être dès ma petite enfance. J’ai été accompagnée durant de nombreuses années par des pédopsychologues. Et j’ai été placée en famille d’accueil à l’âge de 16 ans. Les professionnels qui m’ont suivie durant cette période, m’ont donné les premiers outils. Pour comprendre qui j’étais…
Puis en 2016, une faille monstrueuse s’est ouverte dans ma vie : ma maman est décédée accidentellement, lors d’une randonnée en montagne. Suite à ce choc, j’ai décidé de me former à la PNL pour surmonter ce trauma.
La quête du bonheur
Depuis mes jeunes années, j’ai toujours eu pour moteur « la quête du bonheur ». Et pour atteindre cet objectif, je me devais de dépasser les obstacles qui se positionnaient sur mon chemin. Avec le recul, j’ai intégré que ces obstacles étaient en moi : ma colère, ma rumination, ma sensibilité exacerbée…
J’ai rencontré de nombreux experts en développement personnel. Je me suis formée à la communication non violente car j’étais en colère depuis si longtemps !
Quelques mois après le décès de ma maman, je suis tombée enceinte et après la naissance de mon fils, j’ai sombré. Burn-out.
De moi-même, j’ai décidé de me faire hospitaliser.
Un moment pour moi. Pour me reconstruire. Pour comprendre la raison d’être de cette implosion. Pour ma propre survie.
Un jour, une psychiatre de cet établissement m’a offert un livre : « Trop intelligent pour être heureux ». Et elle m’a parlé avec subtilité de mon hypersensibilité.
Tout s’est éclaircit. Tout est devenu de plus en plus limpide. Cette colère qui était en moi depuis si longtemps, je l’avais retournée contre moi.
J’écrivais depuis longtemps, et j’ai pris ma plume pour mettre en mots mes propres maux.
J’ai travaillé sur moi. Je me suis formée à de nombreuses techniques de développement personnel.
J’ai écrit mes premiers romans dits « thérapeutiques » puis j’ai créé ma propre maison d’édition Chafouine Editions, en 2020.
Cette maison d’édition m’offre la liberté d’écrire avec mon propre flow, selon mes propres règles et sans pare-feu imposé, ainsi que de publier d’autres auteurs tels que Quitterie De B., une jeune aide-soignante en EHPAD et Vincent Du B’, qui n’est autre que mon papa.
Le JDBN: Parlons de l’hypersensibilité, thème central de votre roman-témoignage. Quelles sont les différentes caractéristiques d’une personne hypersensible ? Comment peut-on évoluer dans la vie, avec une certaine sérénité, quand on est hypersensible ?
Marion Du B’: Une élément phare à prendre en compte, c’est l’impression de ne pas être à sa place. Ce sentiment d’être en décalage avec les personnes qui nous entourent, avec la société.
Un être hypersensible fonctionne différemment, par la voie du cœur. Avec beaucoup d’intensité.
Or, dans notre société, le mental est mis en avant. La productivité, le contrôle, la gestion des émotions sont des maîtres mots.
Un hypersensible étouffe. Il se demande ce qu’il fait sur terre. Il se sent incompris. Il peut aussi se dire qu’il est fou…Le regard de son entourage peut malheureusement le lui faire penser. C’est alors la descente aux enfers. L’autodestruction…
À la découverte de son hypersensibilité
Une fois que l’hypersensibilité est enfin posée, c’est un soulagement qui s’en suit.
Alors comment vivre son hypersensibilité ? : en accueillant les émotions vives (qui nous transmettent toujours des informations), nous pouvons décider de stopper la réaction à chaud, de laisser passer la vague émotionnelle et de nous recentrer.
Dans mon cas, ma colère immense, mon hypersensibilité, le manque de bienveillance à mon égard, l’indifférence, ont provoqué un tsunami en moi. Il aura fallu passer par cette implosion intérieure pour que je puisse comprendre qui j’étais. Et ce dont j’avais besoin.
Ce burn-out a été salutaire. Heureusement que j’ai vécu cela. Cette période a nettoyé tout ce marasme que je portais au plus profond de moi.
Et puis j’ai toujours été animée par un élan de vie, malgré la douleur et l’incompréhension.
La vie a été plus forte.
Le JDBN: Vous expliquez dans votre roman que nous avons toutes et tous une mission de vie. Quelle est la vôtre ?
Marion Du B’: Je pense en effet que nous avons toutes et tous un chemin à prendre et un défi à relever.
Pour ma part, je sais que ma mission est d’apprendre à pardonner. Un verbe qui peut être employé à tort et à travers.
Pardonner, selon mon regard, c’est savoir libérer les émotions nées de notre colère, de notre sentiment d’injustice.
C’est arriver à retisser un lien d’amour avec la personne qui a nourri notre colère et notre souffrance.
Pardonner, c’est arriver à dire : Merci la vie pour ces épreuves, car elles ont été une source d’enseignements et de cadeaux ! Toutes ces relations qui ont heurté ma part la plus sensible, m’ont finalement permis de me rencontrer, moi, avec l’être que je suis réellement.
Le pardon, c’est transformer sa colère en amour.
Le JDBN: Vous avez publié sept romans qui abordent des thèmes forts : le deuil, les relations toxiques, le burn-out parental, la construction identitaire…L’humour est toujours présent dans vos romans thérapeutiques…
Marion Du B’: L’humour est, à la base, l’un de mes traits de personnalité. Il faut reconnaître que certaines personnes n’ont aucun humour…(rires)
Je porte l’humour en moi. Je vois des sketchs dans bon nombre de scènes de vie.
C’est tellement plus simple de voir les choses avec humour.
L’humour est une énergie qui permet de dédramatiser. Et donc de respirer un peu mieux.
L’humour nous replace dans notre condition d’humain.
Nous ne sommes pas des robots, des gagnants tout le temps !
Nous nous cassons tous la figure un jour ! Nous pouvons choisir d’être humiliés par ces accidents de parcours (qui sont toujours de vecteurs d’informations importantes) ou d’en rire à gorge déployée.
L’humour permet aussi de prendre de la distance. D’observer ses émotions avec un peu de hauteur, sans être noyé par ces vagues émotionnelles.
Mon écriture est parsemée d’humour.
Les messages se transmettent ainsi avec plus de fluidité et de légèreté. Je suis heureuse de voir que ma collection « La Thérapie par le Rire » est recommandée par les thérapeutes et les psychologues de notre hexagone.
La parole est libérée. Les témoignages peuvent être inspirants pour bon nombre de personnes.
Parfois, nous pouvons avoir l’impression d’avoir essayé de nombreuses techniques pour aller mieux, et puis tout stagne, rien ne fonctionne.
Or, il n’en est rien !
Ce travail en profondeur, souterrain, porte ses fruits, à terme. Il suffit d’une lecture, d’une rencontre, d’une phrase et un jour, la bascule se fait. Le déclic peut se présenter car il y aura eu un vrai travail personnel en amont.
Le JDBN: Vous animez chaque matin, une chronique « La Thérapie par le rire » sur Air Zen Radio….
Marion Du B’: J’avais réalisé l’an dernier, une interview sur Air Zen Radio. Le courant était très bien passé.
Quelques temps plus tard, ils m’ont proposé d’animer une chronique de dix minutes chaque matin, de 7h30 à 8h30, sur le thème de « La Thérapie par le rire ».
Ces interventions sur les ondes radio me permettent de traiter de sujets qui touchent bon nombre d’auditeurs, en surfant sur la vague de l’humour et de la joie.
Chaque matin, en compagnie de Valérie Pellerin (matinale 6h-10h) et au travers de situations anecdotiques, j’aborde de nombreuses thématiques : la gratitude et le bonheur, le deuil, la résilience, le pardon, le burn-out, l’hypersensibilité, l’enfant intérieur… Je présente à nos auditeurs, un tas d’outils de développement personnel simples à mettre en application au quotidien.
Mon ultime objectif est de vulgariser au maximum, tout en dédramatisant, ce sujet encore sensible qu’est celui de la santé mentale.
Propos recueillis par Anne Bouquet, en exclusivité pour le JDBN
https://www.instagram.com/mariondub_auteure/
ANNE BOUQUET
Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…
Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.
Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…
Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.
Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…
L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.
MA CONTRIBUTION AU JDBN:
« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des hommes et des femmes de bonne volonté, font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
Regardons- les, écoutons-les. Prenons exemple.
Le JDBN porte ces valeurs. Je suis aujourd’hui ravie d’accompagner ce média qui nous porte vers le haut. »
Anne Bouquet.
source: JDBN – crédits photos: Avec l’aimable autorisation de Marion Du B’ – crédit photo couverture: montage JDBN