Accrocheur, le titre. En plus, il brosse les nanas dans le sens… du poil (non, je ne me permettrais pas). Impression confirmée avec l’accroche: «Le livre qui dénonce le patriarcat sous les draps».
Forcément, ça nous parle. A toutes. Que celles qui ne se sont jamais tapées un Jean-Claude Dusse au lit, qui n’ont jamais pensé au moment fatidique «mince, le Chat n’a plus de croquettes», lèvent la main.
C’est donc avec un enthousiasme amusé que j’ai attaqué la lecture de ce manifeste qui se propose de nous «ré-jouir». Il est né sous la plume caustique de la féministe Dora Moutot, créatrice du compte Instagram @tasjoui, premier sur le thème sexo-féministe qui aujourd’hui compte 500 000 followers (euses du coup).
Les premières pages m’ont d’abord dérangée, dans leur volonté de dézinguer systématiquement les zommes, ces sales bêtes qui nous pourrissent la vie, jusque sous nos draps. J’ai l’impression qu’on leur fait la vie si dure, en ce moment, qu’il va bientôt (m’) être impossible d’en attirer un sous la couette et qu’il ne nous (me) restera plus qu’à faire des sudokus avec le chat jusqu’à la fin de nos (mes) jours. D’ailleurs, j’en ai trois (des chats). Et tous ces jeux de mots, «vulve’nérabililté», «bonjouir à tous», vocabulaire à la Virginie Despentes, c’est marrant cinq minutes, mais bon….
Et puis, et puis…. il faut bien reconnaître que ce que dit crûment Dora Moutot tape dans le mille: son analyse du patriarcat sous les draps, expression d’une domination politique et sociale, est précise, intelligente, fait réfléchir sur nos comportements, nos attentes, nos attitudes, souvent bien moins libérées qu’on le voudrait. Contraception, porno, plaisir, féminisme, homosexualité, libido, viol, tout y passe. On y apprend que le clitoris possède 8000 terminaisons nerveuses – balèze pour nous faire grimper aux rideaux en toute autonomie – que Freud nous a bien pourri notre sexualité en affirmant que seul l’orgasme vaginal fait de nous des femmes, qu’il existe des slips contraceptifs pour hommes ( très peu portés, apparemment), qu’il faut se méfier de la minceur, prisée des mâles parce que la femme est plus fragile et qu’elle tient moins de place, au lit et dans la vie (un de mes passages préférés). Bonus: chaque chapitre bénéficie d’une bibliographie importante, pour celles qui voudraient pousser plus loin.
Et la conclusion de Dora ne peut que nous réconcilier avec nos ex-princes charmants: pour que les femmes ne soient plus mâle baisées, il faut que les hommes s’aiment un peu plus, s’aiment vraiment. On peut peut-être les aider?
M’enfin… un mâle pour un bien, c’est peut-être pas pour tout de suite.
LE LIVRE:
Mâle Baisées, Dora Moutot, éditions Trédaniel.
Sophie Denis, en exclusivité pour le JDBN
A propos de Sophie Denis
Taureau ascendant Bélier.
Aime les chats, même moches, l’océan, même l’hiver et les livres, quels que soient leur sujet.
Possède le même nom que la créatrice du JDBN, mais c’est un pur hasard. D’ailleurs, elle n’est pas voyante, plutôt myope comme une taupe.
Journaliste en tourisme et art de vivre, caresse l’espoir de publier un jour les histoires qu’elle aime raconter: à ce jour, un roman et deux pièces de théâtre.
Pourquoi Sophie contribue au JDBN
A rejoint l’équipe du JDBN car elle est convaincue qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Ca devrait même être obligatoire. Comme le rire, qui nous aide à nous libérer de nos peurs.
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source: JDBN – crédits photos: capture