Imaginez : votre enfant de sept ans voit et entend des esprits invisibles. Vous êtes un père très cartésien et toutes vos certitudes volent en éclats. Où se situe la vérité ? Existe-t-il d’autres dimensions subtiles que le commun des mortels ne peut ni voir, ni sentir ?
Dans son premier roman « Parce qu’ils sont là », Laurent Esnault, journaliste, scénariste et réalisateur, réussit un coup de maître : poser sur la table familiale la question de l’Après-Vie, sans tomber dans la caricature ou le fantastique.
Amélie Nothomb a écrit à propos de ce roman sensible et touchant : « Lisez ce livre et vous verrez comme nous sommes vivants ».
Au JDBN, nous avons adoré ce récit rempli d’amour et d’émotions.
Interview menée par Anne Bouquet.
Rencontre
Le JDBN: Laurent Esnault, quelle est la trame de votre roman « Parce qu’ils sont là » ?
Laurent Esnault: C’est l’histoire d’Hadrien, un jeune garçon de sept ans, qui voit des personnes que les autres ne voient pas.
Hadrien vit des phénomènes extraordinaires et son papa se pose de nombreuses questions. Ce dernier va « enquêter » sur l’origine de tous ces faits étranges, qui viennent ébranler la routine de leur quotidien.
Ce papa, qui élève seul ses deux garçons, veut découvrir si son fils a des problèmes psychologiques ou s’il existe vraiment un monde invisible, qui entre en interférence avec leur vie de famille.
Le JDBN: Comment est né ce roman qui touche en plein cœur ?
Laurent Esnault: « Parce qu’ils sont là » est mon premier roman. En abordant le thème de l’invisible et de la vie après la mort, je reviens à la source.
Je m’explique : je me suis toujours passionné pour les questions dites « existentielles ». Avant de devenir journaliste, quand j’étais un jeune étudiant en philosophie, j’ai cherché quel pouvait bien être le sens de la vie. Pourquoi sommes-nous sur terre, quel est le sens de notre existence, et après ?… Ce sont des questions qu’on se pose tous à un moment, mais qu’on a tendance à oublier ensuite.
J’ai passé de très nombreuses années à vivre pleinement mon métier de journaliste, de scénariste et de réalisateur, comme happé par une course de vitesse.
Et puis, juste avant la crise sanitaire liée au Covid, j’ai dû quitter mon employeur, France Tv. J’ai eu plus de temps pour écrire.
Ma quête de sens a rejailli de plus belle. C’était le moment pour moi de travailler sur le deuil et la possibilité de l’Après-Vie, thématiques si importantes à mes yeux. L’écriture s’est imposée à moi, c’était le moment ou jamais de me lancer dans un vrai roman.
Pour donner vie à ce livre, je me suis inspiré de deux événements très personnels. Et puis l’histoire s’est tissée d’elle-même.
J’ai mis tout mon cœur et toute mon âme dans ce roman, où l’intime rejoint l’universel.
Le JDBN: Vous vous êtes placé dans la peau du papa d’Hadrien, qui a enquêté aux frontières du réel. Racontez-nous…
Laurent Esnault: Avant de me lancer dans l’écriture de ce roman, j’ai parlé de ce sujet à mon entourage. La parole s’est libérée.
De nombreux amis m’ont fait part de leurs propres expériences, comme la sensation de sentir leurs défunts près d’eux, par exemple.
J’ai réalisé que le sujet de la vie après la mort passionnait beaucoup de personnes, mais qu’il restait encore tabou. D’ailleurs, la mort est déjà un sujet qui fait peur, alors que dire de la possibilité de l’Après-Vie ? (sourires)
J’ai donc mené une vraie enquête journalistique auprès de médiums, d’énergéticiens, de spécialistes de « l’invisible », pour approfondir le sujet de mon récit.
J’ai notamment été en contact avec Stéphane Allix, fondateur de l’Inrees et du magazine « Inexploré ». Il a salué la sortie de mon roman avec une critique fine et délicate, ce qui m’a beaucoup touché.
Si nous avions la certitude que la vie continuait après la mort physique, c’est notre regard sur notre propre vie qui en serait changé du tout au tout. Toutes nos préoccupations du quotidien deviendraient moins pesantes et nous irions à l’essentiel.
Personnellement, j’aimerais sentir et ressentir ce monde dit « invisible ». Mais je suis dans le mental, je cherche, je questionne, je lis, j’ouvre des portes. Pour l’anecdote, enfant, je voulais devenir astronaute ou astrophysicien.
La tête toujours dans les étoiles, la vie reste pour moi un grand mystère. Je suis souvent comme un enfant émerveillé par la grandeur de ce Tout.
Le JDBN: Votre roman « Parce qu’ils sont là » sort le 9 mars. Quel est votre état d’esprit en tant que jeune romancier ?
Laurent Esnault: Je suis évidemment un peu stressé par cet événement, mais je suis aussi impatient de découvrir le retour des lecteurs.
Les histoires qui se frottent au réel et à l’invisible (Guillaume Musso ou Marc Lévy ont d’ailleurs commencé leur carrière par des romans qui mêlaient le visible et l’invisible) sont généralement appréciées et elles ont le mérite de poser des questions essentielles.
En écrivant ce récit, j’ai ressenti un réel bien-être. C’était par moments très difficile mais toujours passionnant. Il y avait un côté magique quand les personnages prenaient vie par eux-mêmes.
Ce roman m’a donné l’envie d’explorer plus en profondeur la thématique de l’invisible, peut-être par le biais de la réalisation de documentaires. La vie est fascinante. Elle nous invite sans cesse à ouvrir le champ des possibles.
Propos recueillis par Anne Bouquet, en exclusivité pour le JDBN
Livre « Parce qu’ils sont là », de Laurent Esnault, éditions Sixième(s):
Laurent Esnault a co-réalisé pour France 5 le documentaire « Ecole en Bateau, l’enfance sabordée », prix spécial du Jury au FIGRA.
ANNE BOUQUET
Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…
Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.
Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…
Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.
Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…
L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.
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Anne Bouquet.
source: JDBN- crédit photo: capture – montage JDBN – depositphotos.com