Fabrice Gutierrez est un auteur qui excelle dans l’art de sonder la psyché humaine. Il nous présente aujourd’hui « Sept + 1/2=… », un récit dans lequel une famille est dépeinte sous les traits des Sept Péchés Capitaux.
Troublant, remuant, ce livre nous renvoie à la noirceur de la nature humaine.
Quand l’intime rejoint l’universel…
Interview
Anne Bouquet: Fabrice Gutierrez, nous vous avions rencontré lors de la publication de votre précédent roman « Je ne suis pas Fernand ». Dans ce nouveau titre que vous nous présentez, vous vous êtes intéressé aux Sept Péchés Capitaux…
Fabrice Gutierrez: Dans le roman « Je ne suis pas Fernand », plaidoyer sur la tolérance, j’ai voulu souligner le droit à la différence, au travers de thèmes tels que l’homosexualité, l’androgynie et toucher au plus près les émotions cachées ou refoulées. Détricoter les différentes facettes de la nature humaine en quelque sorte !
En ce qui concerne ce livre basé sur les Sept Péchés Capitaux, je suis parti d’une réflexion personnelle sur ce sujet. Je me demandais comment nous pouvions nous protéger de ces poisons pour notre âme, qui ont l’art d’abîmer nos vies car ils nous poussent à avoir des comportements viciés.
De cet état de fait, des histoires sont nées. Je les ai rédigées sous forme de nouvelles, de fable, de slam et autre dessin.
Une particularité : un même début pour chaque « tableau ». J’ai également inséré un QR Code qui renvoie le lecteur à un slam. C’est ma touche moderne, estampillée XXIème siècle ! (sourires)
J’ai souhaité relier un péché capital, à un fait de société.
Nous nous rendons rapidement compte que les Sept Péchés Capitaux, établis par Saint Thomas d’Aquin en 1215, sont toujours très actuels.
Pour les rappeler en mémoire, il s’agit de la luxure, de la colère, de la gourmandise, de la paresse, de l’orgueil, de la jalousie et de l’avarice. Ils agissent comme de véritables poisons.
Par exemple, quand j’explore la luxure, je mets en avant le mouvement Metoo, lorsque j’aborde le thème de la colère -que j’ai relié à l’intégrisme- l’être humain se trouve poussé dans des retranchements sombres et adopte des comportements extrêmes. Pour ce qui est de la gourmandise, je pointe les violences discriminatoires qu’un physique atypique peut provoquer. J’ai souhaité démontrer que la paresse peut être source de négligence tandis que l’orgueil, que j’illustre au travers d’un dessin, pointe l’avidité. La jalousie, fait naitre des pulsions destructrices ; quant à l’avarice, au travers d’une fable, elle nous renvoie au pouvoir de l’argent.
Au fil des siècles, les situations changent mais les comportements restent malheureusement les mêmes.
Regardons par exemple un point : durant cette crise sanitaire, certains n’ont pas hésité à dénoncer telle ou telle personne pour leurs actes allant à contre-courant des restrictions… Un comportement intemporel !
Anne Bouquet: Parlez-nous de ces histoires, qui s’inscrivent dans une même lignée familiale…
Fabrice Gutierrez: C’est l’évolution d’une famille déchirée, dirigée par un patriarche imbuvable et intransigeant, qui s’est opposé à sa fille, elle- même devenue exécrable. Ce père a également frustré ses trois fils.
La mort du père conduit la famille désunie à se réunir pour vider la maison de ses biens. Dès lors, les lecteurs vont suivre les histoires de chacun.
Ils vont pouvoir comprendre les raisons pour lesquelles ce père et sa fille ont fini par se détester autant (ou à mal s’aimer). Au final, par le bais du regard des trois fils, qui vont aller de découverte en découverte, on réalise que le père avait des intentions nobles en filigrane. Mais les Sept Péchés Capitaux sont passés par là et ont pollué l’amour qui aurait pu s’exprimer librement.
Anne Bouquet: Pourquoi le titre « Sept+1/2 =… » ?
Fabrice Gutierrez: Sept renvoie au Sept péchés capitaux. ½ est lié à ma réflexion personnelle sur la manière dont nous pouvons rester loin de ces « travers ». Les trois petits points de suspension sont autant de questions posées aux lecteurs : « Est- ce que ce récit résonne en vous ? En quoi peut-il vous aider à modifier certains de vos comportements qui ressemblent plus ou moins aux manifestations de l’un de ces sept péchés capitaux ? Avez-vous envie de vous défaire de ces défauts ? »
Cette approche est certes une aventure littéraire mais elle est aussi un support pour la réflexion et l’introspection.
Anne Bouquet: Une question plus personnelle. Est-ce que l’un de ces Sept Péchés Capitaux vous malmène parfois ?
Fabrice Gutierrez: Je dirais : la colère. Je suis un insurgé introverti.
Vivre dans ce monde qui ne tourne pas rond, qui nous pousse à adopter des comportements contraires à nos besoins, observer le manège des êtres humains jaloux, orgueilleux…
Oui, parfois, j’ai une colère qui me fait rugir intérieurement.
J’essaie de prendre le plus souvent possible de la hauteur.
Et l’écriture me permet de mettre en mots la danse de la Vie, avec son élégance et ses faux-pas.
J’aimerais ajouter une dernière chose ; toute la communication qui tourne autour de ce livre et chaque support présenté (couverture et autres) sont imaginés par une jeune entrepreneuse toulousaine, réalisatrice de projets, « décoratrice » d’évènements. Noémie Dini est à la tête de The confetti factory (theconfettifactory.contact@gmail.com).
Livre « Sept+1/2=… », de Fabrice Gutierrez, éditions Le Lys Bleu:
Propos recueillis par Anne Bouquet, en exclusivité pour le JDBN
A propos d’Anne Bouquet…
Journaliste en presse écrite et rédactrice web depuis de nombreuses années, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…
Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai par la suite mis mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…
L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.
MA CONTRIBUTION AU JDBN:
« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des femmes et des hommes font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
Regardons- les, écoutons-les.
Partageons le positif !
Le JDBN porte ces valeurs.
Je suis ravie d’accompagner ce site d’information unique en son genre, qui nous permet de prendre de la hauteur ».
Anne Bouquet.