Dans les années 80, Davina Delor était sous les feux des projecteurs, avec l’émission « Gym Tonic » qu’elle animait avec sa partenaire Véronique. Bien avant cette époque, Davina avait déjà emprunté un chemin spirituel, ouvert sur le monde. Devenue moniale bouddhiste, elle a fondé le monastère Chökhor Ling, près de Poitiers en 2006. Auteure de nombreux ouvrages, elle vient de publier « Il nous faut tous un jour apprendre à mourir ».

Interview

Anne Bouquet: Davina, votre parcours spirituel a pris racine dès votre enfance. Racontez-nous votre cheminement qui vous a conduite à devenir moniale bouddhiste…

Davina Delor: Mon entrée en spiritualité s’est réalisée dès mon enfance. Ce parcours spirituel fait donc partie intégrante de ma vie.

Ma mère était égyptologue. Elle étudiait les références spirituelles des anciennes civilisations. Ce savoir m’a été enseigné, transmis dès mon jeune âge. Ensuite, j’ai fait mon chemin moi-même.

Je précise que ma mère était aussi medium, chamane et guérisseuse. Elle naviguait entre notre réalité physique et les mondes subtils. Là encore, elle m’a ouvert de nombreuses portes.

Je le raconte dans mon livre, j’ai grandi en côtoyant les invisibles et tout ceci était naturel, normal.

Dès mes jeunes années, j’avais intégré cette notion de la mort qui n’est qu’un passage vers une autre forme de vie. La vie telle que nous la voyons n’est qu’une apparence limitée de son infinie réalité.

Je me suis formée à la médecine chinoise, suite à des rêves récurrents me poussant à renouer avec cet enseignement. J’ai aussi étudié la psychanalyse et bien d’autres spécialités liées à la Conscience, ainsi que le yoga.

En parallèle, j’ai embrassé avec joie ma vie de danseuse et de chorégraphe. La danse, je l’ai vécue comme un art qui élevait la conscience vers un autre niveau.

Le monastère Chökhor Ling

Le bouddhisme fait partie de moi. Je suis devenue moniale bouddhiste et j’ai fondé en 2006, un monastère dédié aux femmes de foi, près de Poitiers.

Je vis dans le silence, le recueillement mais aussi le partage.

Avant cette période d’emprisonnement viral imposé au monde actuellement, nous organisions beaucoup de réunions, de retraites de groupes, de manifestations avec des moines venus d’Inde et du Tibet. Nous avons à cœur de transmettre des enseignements spirituels basés sur la pratique de la prière, de la méditation, du yoga.

Habituellement, je donnais beaucoup de conférences. Aujourd’hui, les choses ont changé car ce virus est devenu le maître du monde. J’accueille ce changement avec beaucoup de patience et de sérénité.

Nous vivons la transformation de la terre et de notre propre être et ceci nous concerne tous.

Tous nos repères matériels s’effondrent mais toute notre énergie peut être mobilisée pour vivre différemment et ce, dans la continuité de notre évolution. Nous devons tous avoir conscience que nous avons un travail personnel à effectuer et c’est une chance incroyable.

Je continue à cultiver le lien avec les autres différemment. Par exemple, tous les samedis matin, je propose des espaces d’échanges grâce à l’application Zoom. C’est un temps de partage, d’ouverture du cœur et de méditation.

Anne Bouquet: Votre livre traite du sujet de la mort, qui n’est qu’un passage. Vous-même avez été confrontée à la douleur du deuil, suite au décès de votre fils à l’âge de 22 ans.

Davina Delor: En effet, à l’époque de l’émission « Gym Tonic », j’ai eu la douleur de vivre le départ soudain de mon fils Igor, suite à une rupture d’anévrisme. J’ai été frappée, mise à terre mais je me suis sans doute relevée un peu plus vite que d’autres car je savais au plus profond de moi qu’il était passé dans une autre réalité. Grâce à ma connaissance et mon expérience, j’ai pu appréhender son départ avec un autre regard.

Vous savez, il est toujours très présent dans ma vie. Vivants et décédés, nous sommes tous connectés.

Je suis très heureuse de partager mon livre :« Il nous faut tous un jour apprendre à mourir » car il fait voyager ce message si important :  la vie continue après ce que nous appelons la mort.

Un livre né entre terre et ciel

Pour la petite histoire, j’ai écrit cet ouvrage dans des conditions particulières. Alitée durant plusieurs mois en raison d’un problème de santé douloureux, mes guides m’ont poussée à écrire sur le sujet de la mort durant ce temps mis entre parenthèses.

La mort, c’est une thématique qui n’est pas facile et agréable à envisager pour la plupart du monde mais pourtant, elle est passionnante ! C’était d’ailleurs déjà la pensée de Platon en son temps qui écrivait : « Le seul but véritable de l’existence c’est d’apprendre à mourir ».

Dans ce livre, j’ai donné la parole aux décédés qui sont venus témoigner de la continuité de la vie après la mort mais aussi aux guides spirituels qui nous expliquent avec bienveillance quelles sont les étapes que nous devons franchir pour notre élévation personnelle et collective. J’explique aussi, suite à des années de recherches rigoureuses sur le sujet, ce qu’est la mort, ce passage vers un autre plan de vie.

L’expérience terrestre n’est qu’une des nombreuses expressions de ce que l’on appelle la Vie.

Nous sommes des êtres incarnés dans la matière. Nous avons des expériences à vivre. Nous gagnons, nous perdons, c’est le jeu de la vie. Dans la vie comme dans la mort, les expériences qui se présentent à nous entrent en résonance avec notre être profond, le but est notre évolution.

Ce livre donne des clés afin de nous dépouiller de nos encombrements et de progresser sur les chemins d’une vie créatrice.

Avec mes guides, nous avons abordé de nombreux sujets : le sens de l’existence, l’abandon de l’ego, la force de la prière, le lien entre les vivants et les décédés.

Anne Bouquet: Qu’est ce que la mort finalement ?

Davina Delor: La mort, c’est juste passer de l’autre côté de la pièce ou du miroir, comme vous préférez.

Nous laissons notre bagage matériel, certes, mais nous restons qui nous sommes réellement. Nous continuons notre parcours en vue de progresser et de nous améliorer.

D’où l’importance de partir en paix. Car une personne qui décède avec de la colère se retrouvera confrontée à elle-même et devra s’engager à réparer.

Anne Bouquet: La pardon et l’acceptation sont essentiels du temps de la vie.

Davina Delor: J’ai souhaité insister sur la puissance de la prière envers les décédés. Une fois la porte franchie, certains se retrouvent dans une phase où ils sont encore très proches des vibrations de la terre.

Il leur faudra du temps – même si cette notion n’existe pas dans l’Au-delà – pour que leur âme s’éloigne de cette influence.

Durant cette période, les vivants peuvent prier pour leurs êtres chers défunts. Mais il est important de préciser ce point : pour qu’une prière soit véritablement bénéfique, elle doit provenir d’un cœur aimant et d’un esprit en paix.

Prier, c’est transmettre ce que nous sommes. Donc, quand nous nous adressons aux décédés qui sont sur le chemin qui mène à l’après-vie, il faut prendre soin de nos transmissions.

En effet, Ils n’ont pas besoin de notre chagrin, de notre colère, de nos regrets car ils ont leur chemin à emprunter. Notre force compassionnelle peut les aider.

Ce livre, écrit conjointement avec mes guides, est une invitation à travailler sur soi de son vivant : développer l’amour, l’intégrité, la paix, qui sont les valeurs de l’âme.

Anne Bouquet: Votre livre est accompagné d’un CD de méditations médiumniques. Quelle est la vocation de ce support ?

Davina Delor: Ces méditations ont plusieurs vocations : enseigner et pratiquer. Les méditations, si elles sont utilisées avec régularité, développent l’intuition et ouvrent peu à peu le canal de connaissance médiumnique que nous avons tous en nous. Au demeurant, chaque personne a son parcours spirituel, qui est protégé par ses propres guides… Être à l’écoute permet de progresser.

Chacun va aller naturellement vers une ou plusieurs méditations selon ses besoins profonds. Pour que ces méditations soient porteuses d’ouverture, elles doivent être pratiquées avec régularité.

Vous pouvez également retrouver mes méditations ainsi que nos réunions d’échanges Zoom sur la chaîne YouTube Davina Dhamma et retrouver mes posts quotidiens sur Facebook (Davina Dhamma).

J’aime ces moments de partage, ces regards que nous portons sur le nouveau monde que nous voulons créer ensemble.

Propos recueillis par Anne Bouquet, e, exclusivité pour le JDBN

Livre « Il nous faut tous un jour apprendre à mourir », Davina Delor, Leduc Editions:

Monastère Chökhor Ling :

www.chokhorling.com

A propos d’Anne Bouquet…

Journaliste en presse écrite et rédactrice web depuis de nombreuses années,  j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…

Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai par la suite mis mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…

L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.

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Anne Bouquet.

source: JDBN – crédits photos: @Davina Delor