La vie d’un médium n’est pas un long fleuve tranquille.

Joelle Pfeiffer peut en témoigner. Reliée au monde des esprits depuis son enfance, elle a dû vivre un vrai chemin initiatique pour embrasser avec sérénité, sa mission de vie : être un relais entre les vivants et les « envolés ».

Dans son livre « Ma vie de medium », Joëlle Pfeiffer livre avec émotion quelques bribes de son parcours de vie. 

Du départ de sa fille aînée à l’acceptation de sa médiumnité, Joelle Pfeiffer n’en finit pas de témoigner : la vie continue -autrement-après la mort physique.

Interview

Joelle Pfeiffer, pourquoi avoir écrit ce récit à cette période de votre vie ?

Joëlle Pfeiffer :

C’est un ami très cher à mon cœur qui m’a conseillé d’écrire un livre. Je précise que je n’éprouvais pas le besoin de dérouler le fil de ma vie à travers un récit. Je n’en voyais pas spécialement l’intérêt.

Cet ami a donc commencé à rédiger quelques pages pour moi. Mais ces écrits n’entraient pas en résonance avec mon être intérieur. J’ai donc décidé de prendre la plume -ou plutôt la souris-moi-même. 

Ce qui me semblait difficile, est devenu fluide et source de bien-être. Ce récit s’est construit sur un fil d’Ariane, avec cette question : « Comment en es-tu arrivée là, aujourd’hui ? ».

L’invisible est partout

Je suis remontée dans les couloirs du temps. Des souvenirs, notamment durant mon enfance, ont jailli. Avec le recul, j’ai pleinement pris conscience que l’invisible a toujours fait partie de ma vie, de manière naturelle.

Ce livre n’a pas eu pour fonction de guérir ou d’apaiser quoi que ce soit en moi. J’ai déjà effectué ce travail sur moi, en amont, par la force des choses. 

Je suis une femme dans l’acceptation de sa médiumnité, en équilibre entre deux mondes. J’aime la vie. 

J’ai la chance de partager au quotidien sur mon groupe Facebook, avec de nombreuses personnes. C’est une manière pour moi de partager ce que j’aime, ce qui me fait vibrer. 

Je n’avais donc pas besoin d’attirer l’attention sur moi. 

Ce livre est un témoignage de vie où l’intime rejoint l’universel.

Un parcours au service de l’invisible. 

 

L’invisible vous a toujours accompagnée au fil de votre vie…

Joëlle Pfeiffer :

J’ai vécu une partie de mon enfance en Afrique. 

Mon père avait suivi des études de dessinateur industriel. 

Il était carré et pragmatique. Il s’est engagé dans la coloniale. 

Il a été décoré de la Légion d’Honneur un 14 juillet.

Ma mère n’était pas très présente, toujours occupée avec ses amies dans les Ambassades. Elle nous confiait à des africaines pour nous élever. 

La vie en Afrique est teintée par l’invisible. C’est naturel, normal. J’ai été imprégnée par cette atmosphère dès mes premières années de vie. 

Nous sommes ensuite rentrés en France. 

En grandissant, je passais pour une adolescente un peu différente, un brin « ailleurs ». Sur mon carnet scolaire, était écrit « enfant caractériel » …

Le temps a passé et puis à l’âge de 22 ans, j’ai eu un grave accident de voiture, durant lequel je me suis échappée « ailleurs » durant un laps de temps. Un « ailleurs » teinté de douceur, de paix, d’amour. 

Une porte s’est ouverte vers l’autre monde, durant cet accident. 

Les ressentis, les visions, les contacts avec l’invisible se sont alors accélérés et peaufinés, pour les autres et pour ma propre vie. 

Comme je le raconte dans mon livre, le jour où mon père venait juste de décéder depuis sa chambre d’hôpital, j’étais chez moi en train de dormir. 

Je me suis réveillée soudainement car je le sentais près de moi. Et j’ai vu mon père dans l’embrasure de la porte de ma chambre, rayonnant et heureux. Il était venu me dire Au Revoir. 

J’ai su au fond de moi qu’il venait de quitter notre monde. Et ce fut le cas.

Et puis en novembre 2011, notre fille Rachel, qui était diabétique insulinodépendante, ne s’est pas réveillée. Elle avait 25 ans. Le sol s’est dérobé sous nos pieds. Durant les années suivantes, j’ai plongé au fond de moi. Une descente vertigineuse. Je ne pensais pas que j’arriverais à survivre. D’ailleurs, est-ce-que je le voulais ?

Il m’aura fallu du temps pour revenir parmi les vivants. L’invisible m’a portée, envoyé de la douceur, de l’amour. 

Le chemin de ma renaissance a été long et fastidieux. 

Il existait une dualité terrible en moi, entre l’obscurité et la lumière.

La lumière en moi et autour de moi, ont malgré tout été mes phares, ainsi que mon époux, présent, bienveillant et constant depuis toutes ces années. 

Vous savez, on me demande souvent : « Comment faire le deuil d’une personne aimée ? ». Je réponds : « On ne fait jamais le deuil, on vit avec, autrement ».

Toutes ces épreuves m’ont conduite à me poser des questions, à trouver des réponses. 

J’ai rencontré des mediums et des énergéticiens, qui ont mis des mots sur ce que je vivais. 

J’ai plongé dans la découverte de moi-même, de ma nature profonde. Par la suite, j’ai regardé ma mission de vie, sans lui tourner le dos. Et j’ai dit : « OK ! ».

 

Comment se déroulent vos consultations de médiumnité ?

Joëlle Pfeiffer :

J’ai une méthode de travail qui m’appartient et qui me convient. Je travaille sur photos. Une image qui semble figée de prime abord, ouvre la porte sur une énergie, une âme qui a tant de choses à partager.

Mon rythme de travail est dense. 

Je commence à 8 heures le matin, et je termine en fin d’après-midi, si je suis en forme. Car il faut de l’énergie pour être un relais entre ciel et terre. 

Je propose des consultations par téléphone. Je cherche toujours à transmettre des informations très détaillées car le discours qui se résume à « Votre défunt est dans la lumière et l’amour » est vraiment pathétique. 

Oui, nos défunts sont dans la lumière, mais après ? Un vrai medium doit être capable de donner des détails que personne, à part le consultant, ne peut connaître. 

J’aime aussi partir à la rencontre des personnes. Je sors alors de mon bureau (sourires) et je pars quelques jours dans des villes.

Je me suis rendue dernièrement en Bourgogne. Ces sorties sont source de rencontres chaleureuses. J’avertis les personnes de mon groupe Facebook de mon arrivée dans tel ou tel endroit et nous nous retrouvons autour d’un café, pour discuter, échanger, en toute convivialité. J’aime sentir la vie autour de moi.

Je précise que je propose également des consultations de voyance, durant lesquelles des contacts avec les défunts peuvent s’immiscer. 

La voyance donne des éclairages, évidemment mais elle invite aussi le consultant à s’interroger par lui-même. 

Je pose un cadre, je montre des possibilités à venir. Et je pousse le consultant à faire jaillir sa propre intuition, à ressentir ce qui est bon ou non pour lui.

Je crois que nous avons toutes les réponses en nous. 

Le voyant est simplement un éclaireur. 

 

Nous avons souvent des idées préconçues, voire sclérosantes, sur les contacts avec les défunts. Quel regard portez-vous sur les affirmations ? :

-Il faut attendre un certain temps après le décès, pour établir un contact avec le défunt :

Je ne suis pas d’accord. Le medium capte l’âme d’une personne, même quelques heures avant son décès. Le dialogue peut s’installer très rapidement, dès qu’ils sont « réparés », de l’autre côté du voile. Leur énergie est très forte. 

Je tiens à préciser que nous ne dérangeons jamais les défunts. 

 

-Il ne faut pas les contacter trop souvent

Je reste humble, et je n’ai pas d’information sur l’évolution des âmes dans l’au-delà. Je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois !

 Donc je ne vais pas m’aventurer à donner des explications sur le parcours de l’âme dans l’invisible. Pour répondre à votre question, je pense vraiment qu’il ne faut pas multiplier les contacts avec les défunts. 

Car les vivants doivent poursuivre leur chemin sur terre et vivre des expériences, encore et encore.

Je dis toujours à mes consultants d’attendre six mois, un an avant un autre rendez-vous. 

Les défunts sont à côté de nous (inutile de lever la tête au ciel ! sourires), régulièrement. 

Nous pouvons les inviter à nous faire un « coucou », à nous faire ressentir leur énergie, à nous transmettre des messages par le jeu des synchronicités.

 Il faut se laisser surprendre. La magie de la vie peut alors opérer.

Mais chacun est à sa place, sur terre ou dans l’invisible. 

Il faut respecter ce changement d’état et avancer, en vivant véritablement son incarnation.

 

-Les défunts peuvent-ils vraiment nous aider ?

Nous avons toutes et tous des problématiques à traverser. 

Nous pouvons leur demander une aide sur le plan mental. Comme une énergie qu’ils peuvent nous envoyer pour être plus forts, plus combatifs, mais malheureusement, je ne pense pas qu’ils puissent faire des miracles. La vie serait trop simple ! 

Il n’empêche que parfois, des aides invisibles de dernière minute (on devait tourner à droite, lieu où un accident va se produire et on tourne finalement à gauche) surviennent d’on ne sait où… 

Le monde invisible est rempli de mystères et le fait d’être medium ne veut pas dire que nous avons toutes les connaissances en nous. 

Un medium doit rester les deux pieds ancrés au sol, humble et à sa place. 

À ce titre, j’apprécie beaucoup une medium-Patricia Darré- qui reste très pragmatique, malgré le flot de connaissances et d’expériences qu’elle porte en elle. 

 

On dit souvent que dans l’au-delà, tout est lumière, amour et paix. Quel regard portez-vous sur cette idée très rassurante pour le commun des mortels ?

Joëlle Pfeiffer :

Les défunts me disent qu’ils sont bien, qu’ils sont « réparés », notamment ceux qui sont morts brutalement (accident) ou suite à de nombreuses souffrances (maladie). 

Mais ils ne me parlent pas de ce qu’il se passe de l’autre côté. D’après ce que je perçois, c’est lumineux, d’une grande beauté mais pour le reste, je n’en sais rien.

Certains mediums décrivent -avec certitude- les différentes phases de l’après-vie sur terre. Je suis dubitative. 

Ce dont je suis certaine, c’est que les défunts sont rentrés à la maison. Et nous, les vivants, nous sommes ici, pour expérimenter sur terre. 

Donc pour résumer ma pensée, les défunts sont bien plus vivants que nous…

Propos recueillis par ANNE BOUQUET, en exclusivité pour le JDBN

Livre « Ma vie de Medium », de Joëlle Pfeiffer, éditions Panthéon.

Site : www.joelle-pfeiffer.com

ANNE BOUQUET

Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…

Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.

Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…

Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.

Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…

L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.

MA CONTRIBUTION AU JDBN:

« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des hommes et des femmes de bonne volonté, font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
Regardons- les, écoutons-les. Prenons exemple.
Le JDBN porte ces valeurs. Je suis aujourd’hui ravie d’accompagner ce média qui nous porte vers le haut. »

Anne Bouquet.

source: JDBN – crédits photos: capture