Pour les catholiques, le 15 août représente l’Assomption de la Vierge, appelée Dormition de la Vierge chez les orthodoxes. 

Sa signification ?

La fête de l’Assomption célèbre à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie. Le mot assomption vient du latin assumere qui signifie prendre, enlever. Marie fut ainsi « enlevée au ciel » en corps et en âme. L’utilisation de ce mot marque la différence avec la fête de l’Ascension, qui signifie monter, et qui se rapporte à l’élévation du Christ vers le ciel.

Marie occupe une place particulière dans le christianisme catholique et orthodoxe car elle a accepté d’être la mère du Christ, le fils de Dieu. Les Évangiles n’évoquent que très peu Marie, mais elle est considérée comme la « servante » du Christ, une sorte de disciple. Elle est ainsi reconnue comme étant la première croyante, la première a avoir placé sa foi en Jésus.

Comme Jésus Christ, Marie a suivi le parcours de la condition humaine et n’a donc pas échappé à la mort, mais n’ayant commis aucun péché elle a été directement accueillie au paradis. Elle illustre ainsi le parcours promis aux croyants : en plaçant sa foi dans le christianisme, elle a bénéficié de la vie éternelle.

L’instauration du culte marial dans le dogme chrétien

Le culte marial a longtemps été une tradition populaire, avant d’être fixé par l’Église. En effet, les origines de l’Assomption ne reposent sur aucun texte reconnu des premiers temps de l’Église. Cette fête n’a été proclamée comme conforme à la foi par l’Église que plus tard.

Plusieurs étapes jalonnent l’intégration de l’Assomption au dogme orthodoxe et catholique :

  • En 431, le concile d’Éphèse proclame Marie mère de Dieu.
  • Au VIe siècle, l’empereur de Byzance, Maurice, étend à toute l’Église byzantine la fête mariale du 15 août, déjà célébrée un peu partout en Orient. C’est la Dormition de la Mère de Dieu.
  • Ce n’est qu’en 813 que cette fête est prescrite comme une fête d’obligation pour l’empire de Charlemagne sous l’influence du pape Théodore lors du concile de Mayence.
  • En France, le roi Louis XIII, désespérant d’avoir un héritier, demanda à toutes les paroisses du royaume de faire une procession le 15 août pour que son vœu se réalise. Après la naissance du futur Louis XIV en 1638, la fête mariale prit ainsi une ampleur particulière.
  • Entre 1854 et 1950, le dogme de l’Immaculée Conception (le fait que Marie a été conçue exempte de tout pêché originel) fait débat au sein de l’Église. En 1950, le pape Pie XII tranche et donne une définition précise de l’Assomption qui devient alors un dogme institutionnalisé.
  • Le concile de Vatican II en 1964 achève de fixer et valoriser le culte marial. Marie détient alors le double statut de mère et de fille de l’Église.

Les célébrations du 15 août

La veille de l’Assomption, l’office du soir est consacré à la lecture de trois passages de l’Ancien Testament interprétés à partir du Nouveau Testament pour y apporter la symbolique de la Vierge. Le 15 août est l’occasion de très nombreuses processions. En France, elles sont précédées par des festivités dans différentes paroisses catholiques. Le pèlerinage de Lourdes connaît une grande affluence à cette occasion. D’autres pèlerinages se déroulent en Croatie ou en Pologne. En Espagne et en Belgique, l’Assomption donne lieu à plusieurs jours de fête.

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