Vous connaissez l’auto-sabotage ? Il concentre nos comportements et nos habitudes qui entravent notre évolution et notre épanouissement. Nous sommes souvent des champions pour nous mettre des bâtons dans les roues… Fort heureusement, il est possible de changer la donne et de guérir.
Ana Sandrea, coach et thérapeute spécialisée dans la guérison des blessures émotionnelles, vient de publier le livre « Etes- vous votre pire ennemi ?», aux éditions Lanore.
Cette femme solaire nous explique les principes de l’auto-sabotage et les moyens d’en venir à bout.
Ana Sandrea, comment avez-vous découvert l’auto-sabotage ?
J’ai découvert par moi-même ce qu’était l’auto-sabotage. Je suis née au Venezuela et j’ai grandi dans un environnement stable. Mon père était vétérinaire, nous faisions partie de la classe moyenne. Il répétait sans cesse que nous n’avions pas beaucoup d’argent mais que nous avions la chance d’avoir une famille unie.
Cette idée que l’argent était difficile à obtenir est restée gravée dans ma mémoire interne. Jeune adulte, j’ai entrepris des études en droit mais j’ai dû trouver des petits boulots ici et là car notre situation financière s’était détériorée. Du coup, la question de l’argent revenait sans cesse dans mon quotidien. De plus, j’ai intégré un sentiment très négatif : je sentais que je n’avais pas le droit que l’on s’occupe de moi. J’ai mené tant bien que mal ma vie, je suis devenue avocate en droit pénal.
En 1998, je me suis installée en France. Je me suis mariée avec un français et j’ai vécu des années sombres, marquées par la violence conjugale. J’ai cherché des solutions pour sortir de cette situation douloureuse. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré plusieurs psychothérapeutes qui pratiquaient la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), l’EFT (Techniques de libération émotionnelle), l’hypnose. J’ai plongé dans le bain car moi-même, j’ai toujours été à la recherche d’outils permettant à l’être humain d’évoluer, de se clarifier avec lui-même. Je me suis formée et j’ai laissé jaillir ma part spirituelle.
Sortie de ce mariage difficile, je me suis retrouvée avec mes enfants et j’avais des problèmes d’argent récurrents. J’étais à un carrefour de mon existence. Je me suis posée cette question: « que faire maintenant ? Poursuivre le même chemin professionnel qu’avant ou me lancer dans ce qui m’animait depuis si longtemps : le soin, la thérapie, le coaching ? »
Une petite voix m’a invitée à embrasser ma mission de vie. Je me suis lancée et je me suis installée en tant que thérapeute et coach intuitive avec de nombreux outils en mains. Je me suis notamment spécialisée dans la guérison des blessures émotionnelles, qui sont à la base de bon nombre de nos problèmes…
Vous êtes devenue une experte de l’auto-sabotage. Vous proposez plusieurs solutions pour nous libérer de ce mécanisme qui nous empêche d’avancer.
Au fil de mon évolution, j’ai mis en lumière mes propres failles et les héritages familiaux qui m’avaient conditionnée. Puis j’ai découvert l’auto- sabotage et son terrain d’attaque sur tous les pans de notre existence. Ce fut une révélation. C’était il y a trois ans et là je me suis dit : « mais il faut en parler car ce problème touche tout le monde et il peut être guéri ! »
J’ai multiplié mes recherches sur le sujet, j’ai élaboré des techniques pour soigner ce processus entravant, et puis l’idée d’écrire un livre s’est invitée naturellement en moi. J’ai souhaité sortir de l’ombre cette réalité silencieuse qui pollue la vie de tant de gens. Je voulais clamer haut et fort: « vous pouvez être votre pire ennemi mais vous pouvez aussi choisir de ne plus l’être afin de devenir enfin votre plus grand allié ! »
Dans mon livre, qui a été publié au printemps, j’explique donc ce qu’est l’auto- sabotage : ce sont des comportements, des habitudes et des attitudes qu’une personne adopte et qui l’empêchent d’accéder à la vie à laquelle elle aspire et qu’elle mérite.
Pour imager le processus, nous avons parfois en nous comme une petite voix critique qui sape tout ce que nous faisons. Cet « auto- saboteur » est un composant de nous-même, tel un mini-moi qui s’est greffé et que nous avons nourri année après année. Il faut en effet comprendre que nous hébergeons en notre être plusieurs personnages. Certains ont grandi sur le terreau de nos blessures émotionnelles qui viennent le plus souvent de notre enfance.
J’ai relevé plusieurs profils d’auto- saboteurs. Nous avons ainsi celui que je nomme « le Père » qui critique sans cesse, qui donne des leçons de vie, il y a aussi « le rejeté » qui défend coute que coute son espace vital, qui se sent envahi et qui ne s’engage pas. Autre exemple d’auto- saboteur : « la victime » qui a peur de tout et qui recherche l’attention des autres.
Dans le quotidien, voici quelques comportements qui devraient mettre la puce à l’oreille : dire non avant d’essayer, résistance aux choses qui pourraient nous faire pourtant du bien, avoir peur du bonheur et du bien-être, être passif dans les moments où il faudrait agir, se sentir nul ou inutile, ne pas écouter ses propres besoins, se replier sur soi-même, avoir peur de se faire avoir, avoir besoin d’être parfait….
La liste est longue. Le nombre de comportements d’auto- sabotage peut être infini. Dans mon livre, je donne près de 150 exemples.
Il est important de regarder son propre mode de fonctionnement en face, sans détourner le regard. Car ces comportements peuvent avoir des conséquences plus ou moins désastreuses selon telle ou telle personne : dévalorisation, déni de soi, manque de confiance en soi et en la vie, auto punition, répétition dans les expériences de vie…
Il est important de prendre conscience de tout ce petit monde qui sommeille en nous. Certaines de nos composantes ne sont pas les bienvenues, elles ne sont là que pour nous freiner et pour nous rendre malheureux. Il faut donc les observer sans jugement, et comprendre la raison de leur existence.
Vous dites que les comportements d’auto- sabotage prennent leur force sur nos blessures émotionnelles. Il faut donc remonter à la source pour guérir ces plaies souvent invisibles à l’œil nu ?
Les comportements d’auto- sabotage sont souvent liés à nos blessures émotionnelles qui sont tapies dans l’ombre.
Ces blessures apparaissent généralement dès l’enfance, et parfois même lors des périodes prénatales. Il existe cinq blessures fondamentales : le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice.
Prenons le cas d’un enfant qui s’est senti rejeté, car par exemple non désiré par sa mère. En grandissant, il va se programmer pour fuir, pour éviter toute personne ou situation pouvant être bénéfique pour lui. Il peut dans les cas extrêmes s’enfermer dans un mode de vie où il va se couper du monde : drogues, alcool, addiction aux jeux vidéo…Le rejeté, tant qu’il n’en aura pas conscience, va s’accrocher à cette fausse croyance qui lui dit « tu ne mérites pas la vie ».
Autre cas de figure parlant : la blessure de trahison. Elle survient en règle générale vers les trois ans. L’enfant avait beaucoup de confiance en ses parents mais il s’est senti trahi, suite à la naissance d’un frère ou d’une sœur ou à une promesse non tenue. Plus tard, ces personnes vont tenter de contrôler les autres afin que ces derniers ne le trahissent pas. Bien entendu, si elles n’arrivent pas à leurs fins, elles vont développer de la colère et de la frustration.
Vous le voyez, derrière l’auto- saboteur qui peut prendre le pouvoir, il y a un message, une explication qui remonte loin dans le temps. Il convient d’analyser, de poser des mots sur les maux et l’entreprise de guérison peut se mettre en marche.
Pour ma part, en tant que coach et thérapeute, je travaille à la carte car chaque personne est unique. Je m’attache à remonter à l’origine de la blessure émotionnelle et j’utilise plusieurs techniques pour nettoyer, pour épurer. Nous pouvons choisir de ne plus nourrir l’auto- saboteur et nous pouvons décider de tendre la main à notre être véritable, afin de marcher enfin sur le chemin du bonheur et de l’équilibre.
Ce livre est très important pour moi car je voulais parler au plus grand nombre de ce problème qui gâche la vie. En regardant le chemin que j’ai parcouru ces dix dernières années, je peux dire en toute modestie « je suis fière de mon travail car il peut aider beaucoup de monde ».
LIEN D’ACHAT
Lien : http://www.maitredetavie.com
Livre « Êtes-vous votre pire ennemi ?, 21 clés pour se libérer de l’auto-sabotage », Ana Sandrea, éditions Lanore.
Ana Sandrea est la fondatrice du « Sommet de la Conscience, elle reçoit en séance à Paris sur rendez-vous et elle anime des ateliers en France et à l’étranger.
ANNE BOUQUET
Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…
Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.
Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…
Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.
Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…
L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.
MA CONTRIBUTION AU JDBN:
« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des hommes et des femmes de bonne volonté, font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
Regardons- les, écoutons-les. Prenons exemple.
Le JDBN porte ces valeurs. Je suis aujourd’hui ravie d’accompagner ce média qui nous porte vers le haut. »
Anne Bouquet.
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