Une rencontre inspirante avec Sophie Kerob, fondatrice de Wooskill
Chez lecteurs du JDBN, nous avons toujours admiré les parcours exceptionnels, et celui de Sophie Kerob en est un exemple éclatant. Entre audace, passion et altruisme, elle incarne une figure de femme libre qui a su transformer chaque défi en opportunité.
De son enfance bercée par la science et la musique, Sophie Kerob a puisé une rigueur et une créativité qui la guideront tout au long de son parcours. Après des études prestigieuses et un passage remarqué à Harvard, elle cofonde Direct Medica, une entreprise visionnaire dans le secteur de la santé, qu’elle mènera avec succès jusqu’à sa vente. Mais son esprit entrepreneurial et son envie d’apporter du sens ne s’arrêtent pas là : avec Wooskill, Sophie Kerob révolutionne l’accès aux compétences en créant une plateforme inclusive et humaine, qui met en lumière des talents souvent invisibles.
Au-delà de ses succès professionnels, c’est son parcours personnel qui force l’admiration. À 40 ans, elle fait preuve d’une détermination hors pair en choisissant d’adopter seule. Ce choix courageux l’amènera à découvrir la culture d’adoption tahitienne, où elle deviendra maman de deux enfants qu’elle chérit aujourd’hui. Sophie est également la fondatrice de Zéphyr, une organisation qui finance des projets liés à la santé pour venir en aide aux plus vulnérables à travers le monde.
Libre, engagée et profondément humaine, Sophie Kerob est une source d’inspiration. Dans cette interview passionnante, elle nous dévoile son parcours, ses rêves, et sa vision pour un monde où chacun peut révéler son potentiel.
Plongez dans cet échange captivant et découvrez une femme exceptionnelle qui allie ambition, générosité et résilience.
Interview:
Sophie Denis : Wooskill est une plateforme collaborative qui met en relation des individus talentueux et des personnes cherchant à acquérir des compétences, en rendant le savoir accessible, humain et abordable pour tous. Un véritable pont entre partage de connaissances et autonomie financière. Comment sélectionnez-vous les intervenants sur Wooskill ? Vous les scannez comment?
Sophie Kerob : Ah, on scanne (rires), ce qui ne nous fait pas que des amis ! Nous avons une très grande satisfaction des clients, une grande satisfaction des créateurs de contenu influents sur les réseaux sociaux, et une satisfaction plus modérée des skillers parce qu’il y en a beaucoup qu’on refuse.
Si vous êtes nouveau et que vous créez un profil, vous ne pourrez pas être publié sans que nous ayons validé votre profil. Cela demande un effort.
Sophie Denis : D’accord, donc c’est un gage d’éthique et de légitimité. Mais est-ce que vous ne vous fiez pas un peu trop au nombre de followers sur les réseaux sociaux ?
Sophie Kerob : Non, pas du tout. Les followers concernent surtout les créateurs de contenu, car ils apportent leur propre audience, ce qui est un vrai accélérateur pour la plateforme. Mais la mission de Wooskill est de révéler les talents de chacun. Vous trouverez par exemple des étudiants inconnus avec zéro follower, mais incroyablement inspirants pour les plus jeunes. Il y a aussi des retraités passionnés avec une expérience extraordinaire. Tout le monde a sa place, à condition que le talent soit réel et que le profil soit sérieux.
Sophie Denis : Les débuts de Wooskill : Qu’est-ce qui vous a inspirée à créer Wooskill, et quelles étaient les principales lacunes que vous souhaitiez combler dans le domaine de la formation et des compétences ?
Sophie Kerob : L’idée de Wooskill est née d’un constat simple : nous vivons dans un monde où le savoir est partout, mais il est souvent difficile d’y accéder facilement, surtout à des coûts raisonnables. J’ai vu trop de gens talentueux peiner à monétiser leurs compétences ou à les partager simplement parce qu’ils manquent de visibilité. D’un autre côté, j’ai vu des personnes qui cherchaient désespérément des mentors ou des cours pour progresser, mais qui ne trouvaient pas de solutions adaptées à leurs besoins et leur budget.
Wooskill a été créé pour répondre à ces deux problématiques. C’est une plateforme simple, directe et accessible qui met en relation des individus ayant un talent ou une compétence avec ceux qui en ont besoin. L’objectif est de permettre à chacun de s’épanouir, d’apprendre et de transmettre, tout en gagnant en autonomie financière.
Sophie Denis : Le défi d’Harvard : Intégrer Harvard est un exploit qui semble parfois inaccessible pour beaucoup. Quelle a été votre plus grande leçon durant cette expérience ?
Sophie Kerob : Intégrer Harvard demande beaucoup de travail et de rigueur. La compétition est mondiale, et les examens nécessitent une maîtrise impeccable de l’anglais et des compétences analytiques. Mais une fois là-bas, j’ai compris que le plus important n’était pas seulement de bien travailler : c’était d’oser prendre la parole et d’affirmer ses idées. À Harvard, le silence n’a pas sa place ; si vous ne parlez pas, vous n’existez pas.
Nous avons étudié des centaines de cas concrets pour nous mettre dans la peau d’un dirigeant face à des situations complexes. Cela m’a appris à prendre des décisions rapides et efficaces tout en m’adaptant constamment. C’est une expérience qui donne une confiance incroyable et une vision du leadership tournée vers l’action.
Sophie Denis : L’audace de l’entrepreneuriat : Avant Wooskill, vous avez cofondé Direct Medica à une époque où le modèle start-up explosait. Quels étaient vos plus grands doutes au départ et comment les avez-vous surmontés ?
Sophie Kerob : Nos débuts ont été marqués par une incertitude totale. Nous avions imaginé un modèle de place de marché où les pharmaciens pourraient commander directement des produits en ligne. Mais nous étions en avance sur notre temps : la technologie n’était pas prête, et c’était beaucoup trop coûteux.
Nous avons donc pivoté vers un modèle plus pragmatique. Nous avons utilisé le téléphone pour contacter directement les pharmaciens et leur proposer les produits. Ce n’était pas aussi glamour qu’une plateforme digitale, mais cela fonctionnait. Nos premiers succès nous ont donné la force de persévérer et d’adapter notre modèle jusqu’à atteindre la rentabilité. C’est cette capacité à pivoter et à rester réalistes qui nous a permis de surmonter nos doutes.
Sophie Denis : La résilience dans les épreuves : Vous avez divorcé à 40 ans et avez choisi d’adopter seule. D’où puisez-vous cette force pour transformer chaque défi en nouvelle opportunité ?
Sophie Kerob : La résilience vient souvent de l’intime conviction que chaque épreuve peut être transformée en force. À 40 ans, après avoir divorcé, j’ai décidé que je ne voulais plus attendre que la vie m’apporte ce que je désirais profondément : devenir maman. C’était un choix difficile, car j’étais seule et que le parcours d’adoption est semé d’embûches. Mais je me suis donnée les moyens d’y arriver, portée par une foi inébranlable en mes rêves.
J’ai découvert la culture de l’adoption à Tahiti, où j’ai été accueillie avec une bienveillance extraordinaire. Là-bas, donner un enfant n’est pas un abandon, c’est un acte d’amour, un don pour offrir à cet enfant une vie meilleure. Cette philosophie m’a bouleversée et m’a donnée encore plus de force pour aller au bout de ce parcours.
Cette expérience m’a appris que la clé réside dans l’acceptation, la gratitude et l’action. Quand on y croit sincèrement et qu’on fait confiance à la vie, les choses finissent par s’aligner. Aujourd’hui, mes enfants sont ma plus grande fierté et mon plus grand bonheur. Ils sont la preuve vivante que l’on peut tout surmonter, à condition de ne jamais abandonner.
Sophie Denis : Vos inspirations : Quels modèles ou mentors vous ont guidée dans votre parcours professionnel et personnel ?
Sophie Kerob : Mon mentor principal a été Jean-Christian Kipp, mon manager lorsque j’étais jeune consultante en stratégie, puis mon associé chez Direct Medica. Il m’a appris énormément, tant sur le plan professionnel que personnel. Ses conseils m’ont accompagnée toute ma vie, et il avait cette capacité à transformer des obstacles en opportunités.
J’ai aussi été inspirée par toutes les personnes passionnées que j’ai croisées. Chacune de leurs histoires m’a rappelé que l’impossible devient possible quand on y croit vraiment.
Sophie Denis : Vision à long terme : Quelle est votre vision pour Wooskill dans les 5 à 10 prochaines années, et quelles innovations prévoyez-vous de lancer ?
Sophie Kerob : Dans les prochaines années, je souhaite que Wooskill devienne la référence mondiale pour l’échange de compétences. Nous voulons développer la plateforme à l’international et permettre à des talents du monde entier de partager leur savoir.
Nous travaillons aussi sur des innovations technologiques comme l’intelligence artificielle pour faciliter la mise en relation entre les utilisateurs. Notre ambition est de rendre l’accès aux compétences plus fluide, accessible et inspirant pour tous.
Sophie Denis : Vos rêves non réalisés : Y a-t-il un projet personnel ou professionnel que vous n’avez pas encore réalisé, mais qui vous tient particulièrement à cœur ?
Sophie Kerob : Oui, j’ai plusieurs rêves qui me tiennent à cœur. J’aimerais écrire un livre sur l’histoire de mes enfants et de notre parcours d’adoption. C’est une histoire unique et inspirante que je souhaite transmettre, pour mes enfants, mais aussi pour toutes les personnes qui rêvent d’adopter.
Je veux également consacrer plus de temps à ma fondation Zéphyr, qui finance des projets liés à la santé pour les plus vulnérables. Aujourd’hui, je valide des projets, mais j’aimerais pouvoir aller sur le terrain et voir l’impact de nos actions.
Enfin, je rêve de revivre ma passion pour la musique, et pourquoi pas enregistrer un album ou monter un projet musical. Ce serait un retour aux sources qui me ferait énormément de bien.
À travers cet échange, Sophie Kerob nous rappelle que la réussite n’est pas seulement une question de talent ou de travail, mais aussi d’audace et de bienveillance. Elle est la preuve vivante qu’il est possible d’allier ambition professionnelle et générosité personnelle. De la création de Wooskill à la fondation Zéphyr, en passant par son parcours personnel marqué par l’amour et la détermination, Sophie nous inspire à croire en nos rêves et à nous engager pour les réaliser.
Son parcours, riche et inspirant, témoigne de la puissance du dépassement de soi et de l’importance de rester fidèle à ses valeurs. Libre, altruiste et passionnée, elle continue d’ouvrir des voies nouvelles pour ceux qui cherchent à révéler leur potentiel.
Pour en savoir plus sur ses projets et suivre ses actions :
- Découvrez la plateforme Wooskill : https://www.wooskill.com
- Explorez les actions de sa fondation Zéphyr https://www.fondationcaritasfrance.org/fondations/fondation-zephyr/
- Linkedin : https://www.linkedin.com/in/sophie-kerob/
Un immense merci à Sophie Kerob pour ce partage sincère et inspirant. Puissiez-vous, chers lecteurs, trouver dans ses mots la force et l’espoir d’oser, vous aussi, réaliser vos rêves. Car comme elle le dit si bien : “Tout est possible, tant qu’on y croit.”
source: Sophie Denis en exclusivité pour le JDBN – Crédits photos: Avec l’aimable autorisation de Sophie Kerob – Pixabay – Montage JDBN