Les épreuves de surf des JO de Paris se dérouleront à Tahiti plutôt qu’à Biarritz, Hossegor, Lacanau ou La Torche, les autres candidates.
JEUX OLYMPIQUES – Tahiti peut savourer. Le comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris-2024 a officialisé ce jeudi 12 décembre le choix de l’île polynésienne pour accueillir les épreuves de surf, au détriment de trois candidatures dans le sud-ouest de la métropole et en Bretagne.
Les épreuves de shortboard, disputées par 24 hommes et 24 femmes, auront lieu sur le site de Teahupoo, connu pour offrir l’une des vagues les plus puissantes, spectaculaires et périlleuses au monde, ont décidé les membres du conseil d’administration de Paris-2024, qui rassemble les parties prenantes des JO (Cojo, Etat, collectivités, mouvement sportif).
Outre la qualité des vagues, l’Etat a vu d’un bon œil l’idée d’associer l’Outre-mer à l’organisation des JO, et la ville de Paris ne s’y oppose pas, indiquait une source du conseil d’administration du Cojo à l’AFP.
Ce choix doit être validé par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO), le 8 janvier.
“Une surprise hyper agréable”
“C’est une surprise hyper agréable et la reconnaissance de notre histoire, c’est redonner ses titres de noblesse à la Polynésie où le surf a débuté”, a réagi auprès de l’AFP le président de la fédération tahitienne de surf, Lionel Teihotu.
Située dans l’Océan Pacifique sud, à 15.000 km de Paris, avec un décalage horaire de douze heures, l’île polynésienne, étape du circuit pro masculin de surf, était en concurrence avec trois sites dans le sud-ouest de la métropole (Biarritz, Lacanau et Hossegor-Seignosse-Capbreton) et un en Bretagne (La Torche).
Selon le Cojo, les critères de coût financier ou d’impact environnemental ne permettaient pas de distinguer nettement les candidatures, mais “le critère sportif” a fait la différence.
Teahupoo offre des garanties nettement plus fortes d’avoir une houle suffisante pour des vagues optimales durant la période estivale, a expliqué le Cojo, qui a commandé une étude à Météo France.
Un choix qui pose question
Ce choix pose néanmoins question, car Teahupoo n’est pas surfé par les femmes dans le cadre de leur circuit professionnel, la vague étant jugée à l’heure actuelle trop dangereuse pour la catégorie féminine.
“On peut placer les filles à un moment de la journée où les vagues sont moins puissantes, on a les moyens de prévoir ça maintenant, et ça permettra aux filles de surfer aussi Teahupoo”, estime Lionel Teihotu.
“L’ensemble des 48 athlètes participant aux compétitions auront ainsi l’opportunité de vivre la deuxième semaine des Jeux depuis le village olympique, au coeur de leur délégation, à Paris et en Seine Saint-Denis, et de participer à la cérémonie de clôture”, a par ailleurs précisé Paris-2024.
Vendredi dernier, la ville de Biarritz s’était déjà émue de “contre-vérités” et d’un “choix qui semble déjà établi”, alors que les articles de presse suggérant que Tahiti était favorie se multipliaient. L’adjoint au maire de la ville en charge du surf, Laurent Ortiz, avait mis en avant la proximité du site de Biarritz avec Paris “et un très faible impact, tant environnemental que financier”.
Le surf fait partie des sports additionnels du programme olympique aux JO de Tokyo-2020 et le Cojo de Paris-2024 l’a aussi inscrit parmi quatre sports additionnels (escalade, surf, breakdance, skateboard), une liste que le CIO doit valider fin 2020.
Source – crédit photo: MATT DUNBAR VIA GETTY IMAGESL’Australien Owen Wright surfant à Tahiti lors du Tahiti Pro Teahupo’o en août 2019.