Pianiste et compositeur inspiré, sous des allures de dandy bohème, Alain Chamfort sait conjuguer chanson populaire et chic, mélodies sophistiquées et simplicité. Un mariage de contrastes qui le rend inclassable et unique.
Peu de carrières ont duré aussi longtemps que la sienne qui s’étend sur plus de 40 ans.
A l’occasion de sa tournée acoustique et à l’aube de la sortie de son prochain album à la fin de l’année, il a accepté de répondre à nos questions avec bienveillance en toute simplicité.
Rencontre avec un homme solaire…
©Thomas Vassort
Le JDBN: Se révéler à travers un livre, est-ce pour vous un signe d’apaisement?
Alain Chamfort: Oui, en un sens. Disons que cela m’ a permis de libérer certaines choses, de les ouvrir auprès de gens qui m’ont entouré, qui étaient proches de moi, et avec qui je n’ai pas eu l’occasion d’échanger sur différentes problématiques de ma vie en général.
Le JDBN: Vous semblez très sensible à la spiritualité, au développement personnel… utilisez-vous des outils? Ou est ce juste votre propre expérience?
Alain Chamfort: Oui. Je picore, je fais en fonction de mes possibilités.
Je médite, je fais des prières, du Pilates, du yoga… je fais en sorte de m’alimenter correctement.
Je ne suis pas non plus un extrémiste (rires) mais je fais attention.
©Francois Goetgueber
Le JDBN: Le JDBN a fait le choix de ne publier que des infos positives, considérant que les médias sont trop anxiogènes, qu’en pensez-vous? Est-ce que cela a des impacts sur votre vie en général?
Alain Chamfort: Bien entendu. Personne n’y échappe. D’ailleurs je ne sais pas comment les journalistes en sont arrivés à exploiter ce filon anxiogène à ce point. Cela donne l’impression qu’annoncer une bonne nouvelle n’intéresse personne. Et pourtant, de temps à autre, on nous annonce l’arrivée au monde d’un bébé panda… histoire de détendre l’atmosphère mais au fond, je pense que tout cela est très réfléchi.
On nous sert un bol d’oxygène au milieu de l’enfer mais dans l’absolu, les nouvelles sont assez effrayantes.
Le JDBN: Croyez-vous qu’on puisse soigner les gens d’une autre manière qu’avec la médecine traditionnelle?
Alain Chamfort: Question complexe… Il est clair que si j’ai un proche malade d’un cancer, je ne vais pas lui déconseiller de faire de la chimiothérapie.
En revanche, au fond de moi, je pense que nous ne devrions jamais tomber malade. Nous devrions être capable de pouvoir nous soigner mais cela demande tellement de vigilance! Il faut vivre en pleine conscience et ce n’est pas évident. On peut se garantir une bonne santé en prévention mais nous ne sommes pas en contrôle de tout: la pollution, ce que l’on mange, notre mode de vie, etc…
Si l’ont fait tout ce que l’on peut pour préserver notre immunité, on peut y arriver mais c’est difficile. Personnellement, j’ai toujours associé les deux médecines. Cela ne me dérange pas d’aller voir un acupuncteur, des gens dotés d’un savoir moins conventionnel.
Le JDBN: On dit « la musique adoucit les moeurs », est ce vrai pour vous? Pensez-vous que c’est thérapeutique pour ceux qui écoutent votre musique, aussi, avez-vous reçu des marques d’affection, des témoignages?
Alain Chamfort: Oui, bien sûr. Je suis à 100% pour la musique qui adoucit les moeurs! (Sourire)
Il y a beaucoup de musiques différentes, mais celle que je préconise est définitivement celle qui fait du bien.
Personnellement, c’est celle qui m’a apporté le plus, celle qui m’a apaisé, et apporté de belles vibrations.
Je suis adepte de la musique inspirée, celle qui développe un bel imaginaire. Je pense que si nous nous mettons dans de bonnes conditions, vers la tranquillité et le bien-être, la musique passe à travers vous de manière très positive.
Pour autant, je ne me sens pas forcément responsable de tout ce qui arrive. Mais une fois que je me mets à chanter et à ressentir une composition, si les émotions arrivent, c’est que je suis sur la bonne voie.
Le JDBN: Vous glissez à travers les générations tel un dandy discret mais concret, quel est le secret de votre longévité?
Alain Chamfort: J’ai eu beaucoup de chance. Il y a des facteurs qu’on ne maîtrise pas dans la vie. Les rencontres sont très importantes également.
Claude François, Serge Gainsbourg… J’ai aussi bénéficié d’ un contrat avec ma maison de disques pendant plus de 25 ans tout en côtoyant 5 PDG différents! C’est assez incroyable. Car souvent, lors d’un changement de président, on renouvelle les contrats ou pas, on refait peau neuve, on change d’équipes, on change d’artistes…. Et je constate avec bonheur qu’on a continué à me faire confiance. J’en suis très heureux.
©Thomas Vassort
Le JDBN: Racontez nous une journée type?
Alain Chamfort: Elles ne se ressemblent pas même si je conserve une certaine discipline.
Je me lève tôt, en général vers 07h30/ 08h00.
Je prends le temps de manger sainement et de faire de l’exercice puis j’enchaine sur mes activités artistiques ou personnelles en fonction de mon emploi du temps. Je compose aussi souvent chez moi.
Le JDBN: Vous êtes en tournée acoustique jusqu’à la fin de l’année, avez-vous le trac, des manies avant d’entrer sur scène?
Alain Chamfort: C’est plutôt une histoire de concentration qu’autre chose. J’aime être seul dans ma loge pour faire le vide et me concentrer. Je me projette pour revoir l’ordre des chansons…et je pense à ce que je vais dire à mon public car j’aime beaucoup échanger avec lui.
Le JDBN: Le rêve que vous n’avez pas encore réalisé?
Alain Chamfort: Je crois que le rêve de tout artiste est de créer la chanson qui va faire le tour du monde et devenir une mélodie universelle sans pour autant l’avoir envisagé au départ.. Claude François et « My way » en est un bel exemple.
Le JDBN: Quelle est la chanson qui vous rend joyeux?
Alain Chamfort: Charles Trenet avait ce pouvoir là… C’est un peu décalé aujourd’hui mais j’aime cette naïveté bienveillante.
Le JDBN: Sur une échelle de 1 à 10, à quel point êtes vous heureuse dans la vie?
Alain Chamfort: 8….. Allez….8,5! (Rires)
Le JDBN: Qu’est ce qui vous fait douter de vous même?
Alain Chamfort: Disons que le doute n’est plus le même. Avec l’âge, je doute toujours mais pas pour les mêmes raisons. Quand on est jeune, on se connait moins bien, donc on doute, mais avec la maturité on est plus enclin à corriger ce qui nous déplait chez nous . On se pose moins de questions. Personnellement je sais où j’en suis maintenant. J’aurais plutôt tendance à douter sur la direction que le monde prend. Il y a tellement de gens qui oeuvrent pour le bien de l’humanité et autant qui oeuvrent pour sa destruction… Cela me fait douter car j’ai le sentiment que c’est un combat qui ne se terminera jamais… Grâce à Internet, les gens sont devenus plus vigilants et communiquent davantage mais c’est aussi un piège si on utilise mal cette technologie. J’ai maintenant foi en moi mais en l’humanité?… c’est un facteur de stress.
Le JDBN: Votre mot préféré ?
Alain Chamfort: Oui
Le JDBN: Vous dites avoir été dirigé vers la musique très jeune, si vous aviez du faire un autre métier, cela aurait été quoi?
Alain Chamfort: La question ne s’est jamais vraiment posée car je suis porté par la musique depuis mon plus jeune âge. En revanche, j’avais pensé à dentiste à un moment (Rires)…. Je trouvais ça paisible: soigner les gens… mais pour des trucs pas trop graves… un cabinet sécurisant… etc… (Rires)
Le JDBN: Votre coin de paradis?
Alain Chamfort: En contact avec la nature sous toutes ses formes: plage, campagne, montagne… Avec ma vie parisienne, dès que j’ai l’occasion de me retrouver au milieu d’un champ ou face aux éléments naturels, je suis le plus heureux.
Le JDBN: Des projets artistiques ou littéraires en 2018?
Alain Chamfort: Un nouvel album sort en fin d’année sur plusieurs mois avec une tournée en perspective au moment du printemps de Bourges.
Le JDBN: Merci!
Propos recueillis par Sophie Denis, en exclusivité pour le JDBN
Site officiel d’Alain Chamfort
crédit photo couv: THOMAS VASSORT
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