8 MARS Pour attirer les femmes dans leurs rangs et lutter contre les clichés, les pompiers de  Haute-Garonne ont posté une vidéo très populaire

  • Il n’y a que 17 % de femmes chez les pompiers, professionnels ou volontaires, en Haute-Garonne.
  • Pour en recruter davantage, ils se font fort de lutter contre les clichés sexistes dans leurs propres rangs.
  • Leur vidéo, façon Caméra Café, dépasse les 20.000 vues sur YouTube.

Personne ne vous le souhaite, mais si ce vendredi 8 mars, vous appelez les pompiers du côté de Ramonville, Salies-du-Salat ou Carbonne, ce sont des femmes, et exclusivement des femmes, qui viendront vous secourir. « Ce seront tout simplement des sapeurs-pompiers », corrige le colonel Sébastien Vergé, le directeur de Service départemenatl d’incendie et de secours de la Haute-Garonne (SDIS31).

Cette idée de garde féminine a émergé dans le groupe de travail destiné « à améliorer le travail des femmes » mais aussi à en recruter davantage. Car, dans ce domaine, les pompiers locaux partent de loin : 6 % de femmes dans les effectifs professionnels, 20 % dans les rangs des volontaires, et seulement 10 sur 230 officiers.

Caméra Café

Alors forcément, quand la lieutenant(e) Laetitia Chartrin de la caserne de Ramonville a voulu recruter pour la fameuse garde de la Journée internationale des droits des femmes, la mission s’est avérée coton. « Il y a eu des réticences », reconnaît-elle. Et même des moqueries, suppute-t-elle.

Pour y remédier, elle a recruté tous azimuts: Mickaël, un pompier vidéaste, Grégoire, scénariste à ses heures, des officiers et Lucie, pompier volontaire. En deux heures, devant la machine à café, les gags se sont enchaînés. Sur le modèle de la célèbre série Caméra Café, les acteurs de circonstance ont accumulé les clichés. Sur YouTube, la vidéo a dépassé pour l’heure les 22.000 vues.

Sans gêne

« L’idée était de faire exploser les clichés. Si chacun apporte sa goutte, on arrivera à éteindre l’incendie », assure Sébastien Vergé. « Et sur les femmes au volant, on a vraiment exagéré pour faire réagir », ajoute François Chauvet, le directeur opérationnel du Sdis. Mais pas sur les pompiers qui se promènent sans gêne, torse nu, dans les casernes au risque de choquer leurs collègues féminines. « Sur le terrain, dans l’action, la différence est gommée, dans les casernes moins », dit Lucie. « Il nous arrive même de renchérir sur les remarques sexistes pour mieux nous intégrer dans le groupe », reconnaît Laetitia.

Côté matériel, il y a aussi des progrès à faire. « Nous avons une collègue spécialisée dans les risques technologiques, elle ne rentrait pas dans les tenues, on lui a fait fabriquer un scaphandre sur mesure », raconte François Chauvet. Et les appareils respiratoires « plus légers » ne seraient pas superflus. Le Sdis 31 veut aussi faire comprendre que les pompiers ne sont « pas des super-héros » mais des équipes où les femmes ont toute leur place. A bonne « entendeuse »…

Source – crédit photo: 

Clichés sexistes à la machine à café. — Sdis31