Accueil Nature & Environnement CE DÉSHERBANT NATUREL QUI POURRAIT REMPLACER LE GLYPHOSATE

CE DÉSHERBANT NATUREL QUI POURRAIT REMPLACER LE GLYPHOSATE

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Capital nous informe…

L’entreprise Osmobio propose une alternative au glyphosate avec son désherbant naturel, mais le produit n’est toujours pas homologué auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui délivre les autorisations de mise sur le marché. Fin novembre, une série de reportages a conduit l’Agence à se justifier.

Le 27 novembre, le glyphosate a été autorisé pour cinq années supplémentaires au sein de l’Union européenne. Emmanuel Macron, lui, a promis une interdiction du produit en France “au plus tard dans trois ans”, dès que les alternatives auront été trouvées. C’est justement un produit remplaçant le célèbre désherbant de Monsanto que propose l’entreprise Osmobio, à Loudéac (Côtes-d’Armor). Le désherbant naturel, qui n’a pas encore de nom, vante une efficacité similaire et une composition naturelle. Seul problème : il n’a pas encore reçu l’autorisation d’être mis sur le marché de l’Anses, l’Agence sanitaire nationale chargée d’évaluer l’efficacité et la dangerosité des produits. Cette homologation est le passage obligé avant une éventuelle commercialisation du désherbant.

Des premières analyses d’impact encourageantes

Le directeur général, Jacques Le Verger, qui développe ce désherbant depuis 2011, estime que le glyphosate “devrait être interdit depuis longtemps”. Il ne comprend pas la décision de l’Union européenne de reconduire l’autorisation du produit controversé. Il a décidé dès 2012 de soumettre son innovation à l’analyse des labos de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (IneRis). “Il a été conclu que notre produit, à ce stade de son développement, ne présentait pas de danger pour l’Homme et l’environnement”, assure Jacques Le Verger. De son côté, l’IneRis temporise et rappelle que les analyses effectuées ne présagent en rien une homologation future de la part de l’Anses et une mise sur le marché.

Une procédure longue

Car pour délivrer son autorisation, l’Anses, dans le respect de la législation européenne, a besoin de nombreuses études sur la dangerosité du produit, ainsi que la liste des substances qui entrent dans sa composition. Dans un communiqué publié le 1er décembre, l’Anses a tenu à rappeler que les produits dits de biocontrôle, c’est à dire qui comportent des substances d’origine naturelle, “sont soumis aux mêmes exigences d’évaluation des risques pour l’utilisateur et l’environnement que les produits contenant des substances chimiques”.

 

Françoise Weber, directrice générale adjointe de l’Anses en charge des produits réglementés, rappelle qu’un produit naturel n’est pas forcément bon pour l’Homme et l’environnement : “Certaines huiles essentielles, par exemple, sont neurotoxiques. Même les produits naturels peuvent présenter des toxicités élevées, comme certaines plantes qui se défendent avec des principes actifs”. Mais alors combien de temps peut prendre une homologation ? “Pour un produit conventionnel, explique-t-elle, il y a un délai d’un an. Pour les produits de biocontrôle, on s’engage à les évaluer en 6 mois. Mais seulement une fois le dossier complet ! Il faut que ce soit rapide sans dégrader la sécurité”. De son côté, Jacques Le Verger affirme être dans une démarche constructive avec l’Anses. Une rencontre est prévue entre les deux parties d’ici à fin décembre pour faire avancer le dossier.

crédit photo: capture

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