Le Pignon, Song Zi

Le pignon de pin ou Song Zi 松子 en chinois est la graine du pin. On l’appelle encore « noix du pin ».

C’est la graine qui pousse sous chaque écaille du cône ou de la pomme du pin parasol. La récolte se fait entre octobre et mars, lorsque le soleil permet l’ouverture des écailles de la pomme de pin.

Une fois « décortiquée », la graine est blanc nacrée. Selon la théorie des signature, elle s’apparente de par sa couleur au Poumon.

Cette graine est connue et consommée depuis le paléolithique en Europe et en Asie. En Amérique, sont très tôt cultivés par les Amérindiens. Les Romains et les Grecs pensaient que ces graines étaient aphrodisiaques, surtout quand elles étaient consommées le soir avant de se coucher avec du miel et des amandes.

Connue en Chine depuis des millénaires, dans de très nombreux compendiums de pharmacopée, cette graine était considérée comme un aliment de longue vie.

Saviez-vous que l’ancêtre du nougat apparut au Moyen Âge, sous forme de friandise à base de pistache, de pignons et de sucre ?

La pomme de pin qui nous donne ces si délicieux pignons est un symbole très ancien connu de toutes les grandes traditions : celui de la glande pinéale auquel est associé le troisième Œil.

Pendant le siècle dit « des Lumières », on s’en servait pour traiter les phtisies, forme de tuberculose.

 

Nous allons voir qu’en médecine chinoise, Song Zi, le pignon est un produit très important pour agir sur la toux sèche, mais aussi sur certaines formes de constipation.

 

Un peu de nostalgie dans ce monde de violence : « Je me rappelle de ces dimanches d’octobre, à la recherche des pignons tombés des pins parasols, secoués par le puissant mistral. Pour nos âmes d’enfant, c’était une course au trésor. Il fallait trouver la bonne pierre pour casser cette gangue de protection qui tachait facilement mains  et chemises. Mais quel plaisir ensuite nous avions à les croquer un par un ! Ce sont de discrètes saveurs très subtiles qui venaient inonder nos palais.»

C’est Brassens dans sa chanson « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète » qui disait :

« Est-ce trop demander, sur mon petit lopin,

Plantez, je vous en prie, une espèce de pin , 

Pins parasols de préférence,

Qui sera prémunir contre l’insolation

Les bons amis venus faire sur ma concession,

D’affectueuses révérences.

 

Que dit la médecine chinoise ?

Le pignon est de nature Tiède et de saveur Douce.

La saveur douce permet d’harmoniser la digestion. Mais elle permet aussi d’hydrater et de lubrifier. Quand elle est combinée à la nature tiède, elle permet de reconstituer l’énergie et de faire monter le Yang.

Les organes méridiens où vont se diriger principalement ses effets sont ceux :

    • Du Foie
    • Des Poumons, 
    • du Gros intestin.

Ces actions principales sont :

    • d’humidifier le Poumon,
    • d’arrêter la toux,
    • d’humidifier le gros intestin
    • de favoriser l’évacuation des selles.

*En MTC, Poumons et Gros intestin font partie d’un même logiciel organe. Par exemple, une longue exposition à des fumées asséchantes comme celles dégagées par la combustion du charbon ou de la cigarette favorisent l’apparition d’une sécheresse du Poumon, mais aussi du Gros intestin. Cela peut être une cause de toux sèches ou très peu grasses qui perdurent et des problèmes de constipation par manque de lubrification et asséchement des selles. Des décoctions de pignons sont excellentes dans ce cas.

*Une faiblesse du Yin des Reins peut être à l’origine d’un asséchement des liquides organiques. Song Zi est très connue en Chine pour lutter contre la constipation de la personne âgée ou après le post-partum.

*Comme la peau fait partie intégrante du « logiciel Poumon » (je vous ramène à mes cours de base en MTC), il est dit que le « pignon nourrit la peau », prévient les rides et la sécheresse des tissus cutanés. Il leurs donne de l’éclat.

*Une très bonne recette en ce qui concerne les problèmes de sécheresse du Poumon-Gros intestin : « Mélanger à parts égales 20gr de pignons, de graines de sésame et de noix, et mastiquer longuement ». Cela peut être un très bon petit-déjeuner ou un goûter de milieu d’après-midi.

*En cas de toux sèches qui durent, toux que nous rencontrons souvent chez nos enfants, ou quand la batterie est un peu à plat (la médecine moderne parle de toux allergiques), vous pouvez faire une décoction avec 50gr de pignons, en la ramenant d’un bol à une tasse. Avec les mêmes graines, vous pouvez refaire une autre décoction dans la journée.

*Une autre recette pour la toux sèche : « 20gr de pignons, 20gr d’amandes de pêche et 20gr d’amandes d’abricot en décoction » (Même principe de préparation que la recette précédente).

*Il est dit dans les textes que le pignon est excellent pour les personnes âgées, car il permet de « nourrir le cerveau ». Il aide à prévenir la sénilité.

 

Que disent les recherches modernes ?

*Le pignon possède une forte concentration en acide gras essentiel : « C’est le bon gras » pour la santé.

*Il est riche en phosphore, en fer, en magnésium, mais aussi en potassium.

*Il est très riche en fibre,  ce qui favorise la digestion du bol alimentaire et l’élimination des déchets.

*C’est une très bonne source de protéines végétales pour les végétariens, comme d’ailleurs la plupart des fruits à écales.

*Cette graine contient une quantité importante de Vit. E qui est un antioxydant notoire, protégeant entre autres la membrane cellulaire.

*Elle possède des propriétés anorexigènes, favorisant la réduction de la faim.

*De par sa haute teneur en graisses insaturées, en fer et en protéines, elle possède des vertus antifatigues et « anti-âge ».

*Ses vertus hypocholestérolémiantes, lui permet de réduire les maladies cardio-vasculaires.

*Les pignons contiennent de la lutéine qui prévient en autres les maladies de l’œil, et en particulier la DMLA.

 

Mode d’utilisation

*En pure pharmacopée traditionnelle chinoise, la dose de décoction journalière se situe entre 10-15gr.

*Le pignon peut être consommé cru, en pâte. Dans certains cas, on peut légèrement le « Yanguiser » en le faisant très rapidement sauter à sec dans une poêle, en évitant de la carboniser. On augmente ainsi son pouvoir réchauffant en cas de froid interne.

*Il entre dans une infinité de recettes, gâteaux, salades, apéritifs. Dans les pays nord-africains, on en rajoute dans le verre de thé à la menthe. Qui ne connaît pas le pesto italien, compagnon indispensable du basilic.

*Attention. Du fait de leur charge importante en graisses polyinsaturées, les pignons peuvent très vite rancir. Achetez-les dans des magasins où il y a une bonne rotation des marchandises. Ne pas hésiter au moment de cet achat à les sentir, et conservez-les chez vous dans une boîte hermétiquement fermée.

*On trouvera de l’huile de pignon qui peut donner un goût très subtil à de très nombreux plats.

 

Contre-indications 

*Il convient d’éviter d’en consommer en cas de selles molles liées à une faiblesse de l’énergie de la Rate, de même en cas « d’humidité interne » avec un enduit épais blanc sur la langue et des crachats abondants.

*Il existe quelques rares cas d’allergie aux pignons, comme d’ailleurs dans tous les fruits à écales.

 

Conclusion

Le pignon doit donc faire partie des aliments indispensables, quand nous voulons varier au maximum nos expériences gustatives et culinaires. Mais comme toujours, n’en faites  surtout pas un aliment quotidien. En manger en trop grandes quantités ponctuellement (l’équivalent d’une poignée au moment d’un apéritif par exemple) ou au quotidien sur une longue période de temps est nocif. Cela à toutes les chances de se retourner contre votre santé. Vous risquez de générer ce qu’on appelle en MTC un état « d’humidité interne » très préjudiciable pour la santé. N’oubliez pas, un aliment, une plante peut nous guérir ou nous rendre malades. Tout est une question de quantité. Je vous renvoie à mon cours sur la diététique.

Donc comme en tout, optez pour la voie du juste milieu, ni trop ni trop peu.

site officiel de Jean Pélissier – crédit photo: capture

 

Conseil de lecture:

Prévenir le cancer avec la médecine traditionnelle chinoise – Jean Pélissier

Un cancer ne « s’attrape pas », il se construit pas à pas, sans bruit. C’est une maladie de l’organisme dans son ensemble, qui affecte le physique et le mental. Pour la médecine traditionnelle chinoise (MTC), ce n’est pas un ennemi mortel, mais un des moyens ultimes que le corps met en avant, paradoxalement, pour sa sauvegarde. De même, la tumeur est un signe indiquant que le corps a toujours la force de contenir la maladie en un endroit. Pour la MTC, le cancer peut être évité et les risques de récidive être très réduits si l’on suit certains principes qui ont prouvé leur efficacité. L’auteur nous fait découvrir ces principes ancestraux et nous propose les fondements d’une hygiène de vie susceptible de prévenir cette pathologie. En suivant ces grands principes, chacun pourra mener une longue existence en bonne santé.

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