Consultés par «20 Minutes», plus de 15.000 internautes ont voté pour celui qu’ils considèrent comme le plus beau tramway de France parmi une liste de douze grandes métropoles.
- Depuis 2000, le tramway sillonne de nouveau les rues de Montpellier. Les quatre lignes ont chacune leur propre identité visuelle, réalisée par les artistes.
- Les Montpelliérains sont aux aussi très attachés à leur tramway, même s’ils regrettent notamment qu’il n’aille pas jusqu’à la mer.
- Une cinquième ligne va être livrée en 2025. Les travaux débutent en avril. Les habitants ont participé à son élaboration avec trois variantes retenues à l’issue des réunions publiques.
Et le plus beau tramway de France… c’est à Montpellier qu’on le trouve. 20 Minutes a demandé à ses lecteurs de choisir celui qu’ils considèrent comme le plus réussi, parmi ceux en circulation dans douze des principales villes de l’Hexagone.
Pour Montpellier, c’est un plébiscite : vous avez été 6.200 à choisir le tram de Montpellier – ou plutôt les tramways puisque les quatre lignes ont chacune leur identité visuelle. Le second, Strasbourg, arrive loin derrière (4.600), le troisième, Angers (1.500 votes) complète le podium. Suivent Lyon (1.100), Bordeaux (795), Toulouse (749), Marseille (556), Nice (552), Grenoble (427), Nantes (376), Lille (233). Des douze villes retenues, c’est Paris (221 voix) qui « transporte » le moins de voyageurs. Le chiffre est arrêté au 27 mars, après deux semaines de consultations sur notre site.
« Un serpent de toutes les couleurs »
La France aime les tramways de Montpellier. Mais on a demandé aux Montpelliérains ce qu’ils en pensaient, eux qui le pratiquent au quotidien. Et globalement l’image qu’ils en ont est excellente. « Les quatre lignes desservent très bien les différents quartiers de la ville », souligne Thomas. « Il faut juste faire attention au sens dans lequel on monte sur la 4 qui est circulaire. Une fois qu’on s’est fait avoir, on fait attention le coup d’après », sourit Antoine.
La ligne 4, ici sur le boulevard Henri-IV, à Montpellier, est circulaire. – N. Bonzom / Maxele Presse
« Je le trouve propre, par rapport à ce qu’on peut trouver dans d’autres villes », précise Catherine. Esthétiquement, rien à dire, ou presque. « Les hirondelles et ce bleu, c’est le soleil. C’est simple, mais ça symbolise bien ma ville, estime Aude. Quand je le compare à d’autres, austères comme à Bordeaux, ça n’a rien à voir ! » Ornella évoque, de son côté, « un vrai serpent de toutes les couleurs qui traverse la ville ».
La ligne 1 du tramway; place de la Comédie. – AFP PHOTO / PASCAL GUYOT
Des œuvres d’art roulantes, une idée de Georges Frêche
L’avis est partagé par Christine : « Ma préférée est la ligne 3, chic, colorée, classe avec l’esprit plage. Ensuite la ligne 4, très classe également, puis la ligne 1, même si elle plus basique. En dernier, la ligne 2 : je n’aime pas ces fleurs, trop années 70. »
La ligne 3 du tramway, ici près du Peyrou, a été habillée par la couturier Christian Lacroix. – N. Bonzom / Maxele Presse
Alors maire de Montpellier, Georges Frêche avait eu l’idée de créer ces œuvres d’art roulantes en s’entourant de designers et d’artistes. Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti pour les lignes 1 et 2, Christian Lacroix pour les lignes 3 et 4. « Les transports en commun véhiculent l’image de la ville, parce qu’ils la sillonnent de tous côtés, qu’on ne peut pas les rater. Je trouve les trams bien à l’image de Montpellier : diversifiée, colorée, bouillonnante », estime Jérôme.
Des rames rhabillées pour les grands événements
Quelques rames sont noires afin de faciliter la maintenance ou habillées selon les grands événements organisés à Montpellier (l’Open Sud de France de tennis, la foire de Montpellier, la French Tech, la Fête de la musique, etc). « Ça apporte un peu de souplesse au dispositif », souligne le maire (DVG) Philippe Saurel. Le concours pour l’habillage de la cinquième ligne sera lancé d’ici la fin de l’année. « Il sera ouvert à tous, aux artistes chevronnés comme aux citoyens, reprend Philippe Saurel. Exactement dans l‘esprit de cette cinquième ligne dont le tracé a été modifié à trois reprises par les habitants à l’issue des réunions de consultation. A ma connaissance, aucune ligne de tramway au monde n’a été réalisée en concertation aussi étroite avec les habitants ».
Quelques rames noires circulent afin de faciliter la maintenance. – N. Bonzom / Maxele Presse
La fête de la musique dans le tramway, à Montpellier. – N. Bonzom / Maxele Presse
Les Montpelliérains attendent avec impatience la prolongation de la ligne 1 vers la nouvelle gare TGV ou la création de la ligne 5 qui doit désengorger l’ouest de la métropole. Leur attachement est fort, mais n’empêche pas les critiques.
« Il va partout, sauf à la mer »
« Il va partout… sauf à la mer. Et ça, ça manque vraiment », estime Ornella. Le terminus de la ligne 3 se situe à Pérols, à environ 2,5 kilomètres de la Méditerranée. Elle pointe un autre problème : « Il s’arrête beaucoup trop tôt, surtout le week-end. On doit interrompre les soirées si on veut le prendre. Du coup, on prend la voiture ! » La circulation cesse aux alentours de 1 h du matin, un peu plus tard le week-end. « Si vous habitez loin du centre, autant prendre le vélo », regrette Malick.
En attendant l’extension de la ligne 1 (1,3 km) et la construction de la ligne 5 (17 km), le réseau de tramway de Montpellier s’étire sur 56 km et dessert 84 stations. 330.000 voyageurs l’empruntent quotidiennement (dont 126.000 pour la seule ligne 1). Les trams circulent tous les jours de l’année (excepté le 1er mai) avec une amplitude maximale de 4h30 à 1h (2h les vendredis et samedis).
Encore un milliard d’euros à débourser
Ce transport en commun plébiscité a un coût. Si les lignes fonctionnent depuis 2000 (pour la plus ancienne), la métropole de Montpellier continue de mettre la main au portefeuille : dans le cadre des différents échéanciers, Il lui reste un milliard d’euros encore à débourser pour le financement des quatre lignes existantes.
Source – crédit photo: Le design du tramway de Montpellier, ici la ligne 2 sur l’avenue de l’Europe à Castelnau-le-Lez, est plébiscité par les lecteurs de «20 Minutes». Mais aussi par les Montpelliérains. — N. Bonzom / Maxele Presse