Nouméa (AFP) – Les sacs plastique à usage unique sont interdits depuis jeudi en Nouvelle-Calédonie, dans le cadre d’une réglementation visant à bannir l’ensemble des produits plastique jetables d’ici 2022, a constaté l’AFP.

« La Nouvelle-Calédonie peut s’enorgueillir de l’entrée en vigueur de sa loi anti-plastique car elle se montre à la hauteur d’un enjeu mondial et affirme sa volonté de protéger son environnement exceptionnel », a déclaré à la presse Nina Julié, élue locale à l’origine du texte, voté en décembre 2018 sous la précédente mandature.

Depuis jeudi 1er août, il est interdit de distribuer à la caisse des magasins ou sur les marchés des sachets ou des sacs cabas en plastique. Seule la mise à disposition de sacs bio-sourcés ou en plastique recyclable est autorisée.

« Le teneur en biosourcage est de 30% minimum. Ce taux doit être indiqué, et il doit être aussi mentionné que ces sacs ne se jettent pas dans la nature », a également déclaré Mme Julié, consciente que la réglementation « ne sera pas appliquée partout du jour au lendemain ».

Il s’agit du premier volet de la loi anti-plastique, qui sera suivi à compter du 1er septembre 2019 d’une interdiction des gobelets, verres, tasses, assiettes, couverts, pailles et touillettes en plastique. Les barquettes destinées à l’emballage alimentaire pour une vente ou une livraison immédiate sont elles en sursis jusqu’au 1er mai 2020, et celles destinées au pré-emballage en rayon, jusqu’au 1er mai 2022.

Un guide des produits interdits pour les importateurs et les commerçants ainsi qu’un guide des alternatives pour les consommateurs devraient être édités par les autorités.

Selon des chiffres transmis à la presse, les habitants de Nouvelle-Calédonie utilisent chaque année 60 millions de sacs en plastique, 40 millions de barquettes et 5 tonnes de paille.

« On trouve énormément de bouteilles en plastiques, de barquettes, de bâtons de sucettes, de cotons-tiges…On voit des mangroves complètement obstruées car elles séquestrent les déchets », a déclaré à l’AFP Thibault Bizien, co-fondateur de l’association locale Caledoclean. En sept ans, elle a ramassé 450 tonnes de déchets dans l’environnement calédonien, dont 350 ont pu être recyclées.

Située dans l’océan Pacifique sud à 1 500 km à l’est de l’Australie, la Nouvelle-Calédonie est un point chaud de la biodiversité mondiale dont les récifs coralliens sont inscrits au patrimoine de l’humanité de l’Unesco.

Environ 5 000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde et, comme l’essentiel du plastique, une infime proportion est recyclée, dénonçait en juin 2018 un rapport de l’ONU, pointant du doigt un défi d’une ampleur « décourageante ».

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