Oslo (AFP) – Les entreprises devraient en faire plus pour protéger les océans, notamment contre la pollution par des déchets plastiques, estime le plus gros fonds souverain au monde, celui de la Norvège, dans un document publié mercredi.
« L’océan est un élément vital de la biosphère et un élément important pour l’économie mondiale », a souligné Yngve Slyngstad, le patron du fonds qui pèse 8.660 milliards de couronnes (890 milliards d’euros).
« Nous attendons des entreprises qu’elles gèrent les défis et opportunités liés à une utilisation durable des océans », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Poids lourd de la finance mondiale, le fonds a publié un document dans lequel il énonce ses attentes dans ce domaine à l’égard des quelque 9.000 entreprises dans lesquelles il est investi.
Il les enjoint notamment d’intégrer cette thématique dans leur stratégie, appelant par exemple les producteurs de plastique à envisager une transition vers une « économie circulaire » économe en matières premières et les armements de pêche à intégrer des projections sur les stocks futurs.
Ces attentes s’adressent aux entreprises actives en mer (transport maritime, pêche, aquaculture) mais aussi à celles basées à terre et qui peuvent avoir un effet sur les océans (distribution, industrie plastique, agriculture), précise le fonds.
Celui-ci a déjà dans le passé fait connaître ses exigences dans d’autres domaines, tels que la gestion de l’eau, la lutte anti-corruption, les droits de l’Homme ou encore la transparence fiscale, jugeant que de mauvaises pratiques en la matière pouvaient nuire à la rentabilité des entreprises.
Jeudi, le fonds a également publié un document dans lequel il examine sa contribution aux objectifs de développement durable de l’ONU.
« Notre contribution la plus importante est de renforcer la gouvernance, d’améliorer les performances et de promouvoir des pratiques d’affaires compatibles avec le développement durable », a affirmé M. Slyngstad.
À côté de ses exigences vertueuses dictées par des considérations purement financières, le fonds obéit à un ensemble de règles éthiques qui lui interdisent notamment d’investir dans les sociétés coupables de violations graves des droits de l’Homme, celles qui fabriquent des armes nucléaires ou « particulièrement inhumaines », ou dans les secteurs du charbon et du tabac.
© AFP – Yngve Slyngstad (d), dirigeant du fonds d’investissement souverain norvégien, le plus important au monde, le 27 février 2018 à Oslo
© NTB Scanpix/AFP/Archives Ole Berg-Rusten
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