Le président du Costa Rica, Carlos Alvarado, a ouvert la porte à une prochaine légalisation du chanvre pour relancer l’économie du pays, durement touchée par la pandémie de coronavirus avec une récession estimée à 3,6% du PIB.

Lors de son discours annuel au Congrès, Alvarado a déclaré que la mesure permettrait la production de chanvre dans des conditions contrôlées.

« Nous allons promouvoir la culture du chanvre pour réactiver le secteur productif, avec toutes les garanties et la sécurité nécessaires », a déclaré le président dans son discours.

Un projet de loi existe déjà

Un projet de loi pour légaliser le chanvre a déjà été présenté par la députée Zoila Volio en 2019 à l’Assemblée. Ce dernier est axé sur la réglementation de la production de chanvre et de cannabis à des fins médicinales et industrielles, et ne permettrait pas la consommation récréative de cannabis. Le Président costaricien n’a pas précisé s’il comptait se baser sur ce projet ou non, et a indiqué qu’il donnerait davantage de détails rapidement.

« Le projet 21 388 vise à contribuer à la qualité de vie des patients atteints de certaines conditions, à créer des emplois, à contribuer au Trésor public, à diversifier l’agriculture et à renforcer nos talents en technologie », a déclaré Volio via ses réseaux sociaux le 23 avril.

Ce projet de loi a pour objectif de « réglementer les possibilités de plantation, de culture, de récolte, de production, de transformation, de stockage, de distribution, d’industrialisation, de commercialisation et d’exportation des plantes de Cannabis Sativa L et de leurs variétés et de la plante de chanvre ou Chanvre industriel ».

Le projet se concentre également sur la promotion de l’exportation de la récolte ou des produits dérivés de cette plante, tels que les huiles, les tissus, les aliments, les matériaux de construction et les cordes. Des licences seraient accordées pour la vente de médicaments à base de cannabis, ainsi que pour réglementer l’utilisation des semences et la plantation de chanvre.

Le projet de loi a néanmoins été critiqué car il réduisait les possibilités d’autoculture de cannabis, aujourd’hui dépénalisée pour un usage personnel, et fixait des coûts importants pour les licences, qui réduiraient mécaniquement l’accès au marché aux plus grandes entreprises.

Actuellement, la culture et la possession de cannabis pour sa propre consommation est dépénalisée au Costa Rica. Une tentative de légalisation du chanvre et du cannabis médical avait déjà été faite en 2016, avortée par des députés pro-prohibition. Les malades peuvent importer des traitements à base de cannabis de l’étranger, sous forme d’huile, tant que les taux de THC restent en-dessous de 0,3%.

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