Le documentaire Crazy Sexy Cancer est aujourd’hui bien plus qu’un
documentaire. Kris Carr est à la tête de ce véritable phénomène. Il y a
quelques semaines, nous sommes allés lui rendre visite dans la ferme de
l’état de New York où elle vit avec son mari Brian. Histoire de prendre de ses
nouvelles et de parler des projets de celle qui se définit comme « une
combattante du bienêtre ».
Salut ! C’est Kris ! Depuis la fin du tournage du film Sexy Crazy
Cancer, Brian et moi avons déménagé à Woodstock, dans l’état de New
York, à deux heures et demie de la ville. On voulait changer d’air ! Nous
avons récemment acheté ce petit corps de ferme. Je vous présente mon
super tracteur… Brian et moi avons fêté notre cinquième anniversaire de
mariage… c’est de mieux en mieux au fur et à mesure que le temps passe !
Regardez comme il est sexy avec sa ceinture d’outils ! Et voici Lola,
rescapée d’un refuge, elle aurait dû être euthanasiée le lendemain de notre
visite… C’est ma petite fille adorée. « Allez, Lola, va chercher ! »
La première fois que je suis venue ici, on venait de m’annoncer que j’avais
un cancer ; J’avais besoin de me changer les idées et de marcher au grand
air. Et ici, c’est vraiment l’endroit idéal ! Le rêve absolu, c’était d’acheter ce
lieu et de fonder une famille en adoptant, en faisant appel à une mère
porteuse ou de façon plus naturelle. Mais voilà ; j’ai des problèmes de santé
et je ne suis plus toute jeune ! Si on arrive à avoir des enfants, tant mieux.
Sinon, on continuera à recueillir plein d’animaux ! De toutes façons, je suis
tellement entourée de gens dans mon travail au quotidien… que j’ai
l’impression qu’ils font partie de ma famille, dans le sens élargi du terme !
Mon cancer est toujours là, toujours incurable. Mais j’ai appris à vivre avec
lui. Je fais un scanner tous les ans. Il n’évolue pas, il est stable. Le
lendemain de la première diffusion du film, c’était complètement dingue ! Je
me suis retrouvée avec des milliers d’emails ! Vous savez, en juxtaposant
les mots sexy, crazy et cancer, j’ai provoqué une révolution ! Un nombre
incroyable de femmes sont venues me voir et m’ont remercié d’avoir écrit le
livre et fait le film dont elles avaient besoin. « J’adore votre façon de vivre,
votre façon de voir les choses, votre joie de vivre… Je veux vivre ça moi
aussi ! »
Je me suis dit qu’il fallait que je reprenne ce que j’avais déjà fait en me
focalisant sur l’aspect prévention du cancer.
Pour moi, la prévention est très importante car elle donne du pouvoir aux
patients : le pouvoir de contribuer activement à leur bonheur et à leur bien
être, physique et spirituel.
Si les gens se rendaient compte à quel point ils peuvent contribuer
activement à leur bien être, je crois que les taux des maladies qui touchent
une population jeune diminueraient considérablement.
Peutêtre que les gens pensent que parce que j’ai écrit des livres et fait un
film, j’ai les réponses à toutes les questions. Mais c’est archifaux. Au début
de la maladie, je n’avais aucune idée des aliments à privilégier, je buvais
pour oublier. Je ne savais pas prendre soin de moi. Je subissais. Je ne me
sentais absolument pas responsable de ce qui m’arrivait.
Si je pouvais remonter le cours du temps et retrouver la jeune femme que
j’étais à l’âge de 31 ans quand on m’a annoncé le diagnostic et qu’il me
restait une dizaine d’années à vivre, je lui dirais : « Hey, tu n’es pas toute
seule. Tu vas créer un groupe de centaines de milliers de personnes, qui
sont comme toi. Et vous allez vous enrichir les uns les autres. »
Vous ne pouvez pas savoir à quel point j’adorerais pouvoir lui dire ça… Car à
l’époque, cette jeune femme était terrifiée. Aujourd’hui, je ne me sens
vraiment plus seule du tout avec la maladie.
Je ne suis pas de celles qui nient la peur. C’est la peur qui nous pousse à
consulter quand on ressent cette boule sous nos doigts. La peur est donc
utile ! Et complètement normale. Il faut savoir l’accepter et essayer de lui
trouver une utilité pour réussir à la dépasser. Aujourd’hui, j’ai toujours peur
de tout un tas de trucs. Même si je meurs bientôt,
sans avoir eu le temps de
réaliser tous mes grands rêves, je n’ai pas peur. Ce qui me ferait vraiment
peur, ce serait de n’avoir pas essayé de les accomplir.
VIDÉO (EN ANGLAIS):
Traduit de l’anglais par Geraldine Guillier en exclusivité pour le Journal des Bonnes Nouvelles.
Géraldine exerce la profession de professeur d’anglais depuis seize ans.
C’est une couverture car en réalité, elle est passionnée de mots, français et anglais.
Elle en lit, en écrit, en traduit et passe une grande partie de son temps à essayer de
les faire swinguer à l’aide de son stylo.
Elle devrait être depuis longtemps interdite de brocante et de vide greniers comme
Elle aime avoir les mains dans l’essence de térébenthine, les gravures de mode des
années 20, les cheveux de son fils ou les poils de sa chienne et de son chat.
MA CONTRIBUTION AU JDBN
Je suis très fière d’apporter par la traduction un coup de main au JDBN, qui a
le courage de nous montrer l’existence par le versant ensoleillé.
C’est une belle et élégante démarche.
« Ce n’est pas parce que la vie n’est pas élégante qu’il faut se conduire comme elle».
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