L’association Kalaweit sauve 400 hectares de forêt primaire et secondaire à Bornéo pour agrandir une réserve de forêt qu’elle a créé à Bornéo ! Celle-ci abrite une faune sauvage extraordinaire : environ 60 orang-outans, 200 gibbons, des ours malais, des panthères nébuleuses etc. y vivent. Les hectares menacés appartiennent aux familles du village de Buntok Baru, qui voulaient créer une coopérative d’huile de palme. Grâce à l’action de Kalaweit, elles ont abandonné ce projet pour en faire une zone protégée, avec l’aide de l’association qui va acquérir cette zone de forêt. Mais une usine de production d’huile de palme est en construction à une dizaine de kilomètres et cela pourrait pousser les familles à planter des palmiers et il faut donc aller vite.

L’Indonésie est l’un des pays qui déforeste le plus au monde, à cause de l’huile de palme et des activités minières (nickel, charbon, or) qui explosent dans le pays.

Kalaweit a été fondée en 1998 par Chanee, un Français originaire au Var, et intervient à Bornéo et Sumatra pour protéger la biodiversité. Elle possède 3 centres de soins où sont placés 450 animaux sauvages issus des trafics et a déjà sauvés plus de 1 200 hectares de forêts.

Vue aérienne de foret Dulan ©Kalaweit

Un partenariat franco-canadien pour sauver les orangs-outans de la forêt Dulan

Mister Waruh ©Kalaweit

Créé par Kalaweit et située à Bornéo dans le Kalimantan central, la forêt Dulan (1 348 hectares) abrite 60 orangs-outans, 200 gibbons, des ours malais, des nasiques, des binturongs, des macaques etc. C’est une région particulièrement dévastée par la déforestation… A Bornéo et Sumatra, Kalaweit a déjà sauvé 2 100 hectares de forêt !

Dernièrement plusieurs rencontres ont eu lieu entre Kalaweit et les villages propriétaires de zones de forêts contigües à la forêt Dulan pour l’agrandir. Un accord a été conclu pour protéger toute la zone et pour cela Kalaweit doit réunir les fonds nécessaires pour acquérir ces parcelles. L’association achète les hectares de forêts aux villageois et les rétrocède aux communautés locales qui en deviennent propriétaires. Ensuite elle en assure la gestion et la protection. Un hectare de forêt coûte 1 450 €.

Un partenariat a donc été signé avec Age of Union pour acquérir 400 hectares d’ici début 2025. En 2022, cette alliance canadienne fondée par Dax Da Silva, entrepreneur Canadien philanthrope, avait déjà soutenu Kalaweit en finançant l’acquisition de 767 hectares de forêts et l’achat d’un hydravion.

Dax Da Silva et Chanee partagent une vision pragmatique de la protection l’environnement : agir vite et de façon concrète, ils privilégient l’action aux longs discours.

Une ONG de terrain:

©Kalaweit (2024)

Chanee, fondateur de Kalaweit est originaire du Var. Il se bat depuis 1998 pour sauver les gibbons et leur habitat en Indonésie. Les gibbons font partie de la famille des grands singes. L’association a vu le jour grâce au soutien de Muriel Robin qui avait financé son premier voyage en Asie.

Aujourd’hui Kalaweit s’investit de plus en plus dans la protection des forêts en créant des zones protégées en étroite collaboration avec les populations locales. Les terrains sont achetés par l’association qui en assure la gestion et la protection et sont ensuite rétrocédées aux populations locales.
Plus de 350 gibbons et siamangs (et aussi des ours, crocodiles…) sont actuellement dans l’un des centres de soins de l’association à Bornéo et Sumatra. Ils sont issus du trafic de la faune sauvage, certains seront relâchés. L’association emploie une soixantaine de personnes.

La culture de l’huile de palme et l’industrie minière déciment les forêts d’Indonésie. L’équivalent de 6 terrains de football de forêt y disparait chaque minute. Le gibbon est directement concerné par cette menace, car il est exclusivement arboricole. Si les arbres sont coupés, il disparaîtra aussi.

L’association existe aussi en Suisse et en Belgique.

CHANEE, L’HOMME GIBBON VENU DU VAR

Chanee, Kalaweit founder © Kalaweit 2022

L’histoire démarre dans les années 90. Aurélien, qui vit dans le Var est un adolescent qui adore les animaux. Lors d’une visite d’un zoo, près d’une cage, il sent quelque chose sur son épaule. Une femelle gibbon vient d’y poser sa main…Touché par ce geste il se promet de tout faire pour les sauver. Commencent plusieurs années où, pendant son temps libre, il va observer les gibbons du zoo, et prend des notes. Un livre sort de ces centaines d’heures d’observation « Le gibbon à mains blanches » (Editions Presses du Midi) en 1996.

La chance tourne. VSD rédige un article d’une page sur la passion de celui qui s’appelle encore Aurélien. Muriel Robin lit cet article. Séduite par la volonté d’Aurélien, elle rentre en contact avec lui et lui dit « Fonce, je serai toujours là » et l’aide financièrement pour son premier voyage en Asie.

NOURRISSAGE KALAWEIT ©Kalaweit

En 1997 il crée l’association Etho-Passion, renommée Kalaweit et part en Thaïlande, observer les gibbons dans la nature. Il passe tout son temps dans les forêts à les observer. Les thaïlandais n’arrivent pas à prononcer son prénom et le surnomment « Gibbon », ce qui phonétiquement se prononce « Chanee ». Désormais tout le monde, y compris sa famille l’appelle Chanee. Dans le vol de retour vers la France, il apprend qu’il y a de gigantesques feux de forêt en Indonésie, où l’on trouve aussi des gibbons. Il comprend alors que c’est là-bas qu’il doit aller s’il veut vraiment être utile.

Il part donc pour Jakarta en 1998, c’est la guerre civile. Les chars d’assauts sont dans les rues, il ne parle pas indonésien et ne connaît personne. Il fait des petits boulots, et est hébergé par une famille Indonésienne. Il harcèle le département des forêts pour obtenir l’autorisation d’installer une cabane dans un parc national et observer les animaux. Au bout de 6 mois, probablement excédés par son entêtement, les autorités lui donnent cette autorisation.

Il s’installe dans un parc national sur l’île de Bornéo (Kalimantan) et découvre l’ampleur du trafic de la faune sauvage. Bébés gibbons, ours, macaques, et autres animaux sont vendus illégalement sur les marchés locaux. Il recueille un gibbon, puis deux, puis trois. Il faut construire des infrastructures pour les accueillir, embaucher du personnel et avoir l’accord des autorités. Il commence à chercher des financements pour son projet. Le premier centre de soins pour gibbons ouvre sur l’île de Bornéo Kalaweit s’agrandit. En 2010 il est invité à la cérémonie Hope 4 Apes à Londres présentée par David Attenborough, aux côtés de Jane Goodall (chimpanzés), Ian Redmond (gorilles), Biruté Galdikas (orang outans) et Joe Thompson (bonobos). C’est une reconnaissance de son travail pour les gibbons.

Pararawen 2017 ©Laurie Virolle

Parallèlement aux actions de sauvetages d’animaux, l’association démarre un programme de protection des forêts. L’Indonésie est particulièrement touchée par la déforestation à cause des plantations gigantesques de palmiers à huile et des mines de charbon et de nickel. La faune sauvage est très menacée. Kalaweit achète des hectares de forêts aux villageois qui souhaitent les vendre à l’association (plutôt qu’aux compagnies d’huile de palme !). C’est le moyen le plus efficace pour protéger la faune sauvage.

Un second centre de soins s’ouvre à Sumatra en 2013. Kalaweit devient le plus grand projet au monde de sauvegarde des gibbons.

En 2015 il participe au programme de sauvetage du gibbon de Hainan (Chine) aux côtés de la Société Zoologique de Londres et d’équipes chinoises. Il détecte rapidement une nouvelle famille de gibbons de Hainan faisant passer de 25 à 28 le nombre d’individus recensés.

Aujourd’hui l’association emploie 65 personnes en Indonésie et possède 3 centres de soins. Elle a aussi créé 3 réserves de forêt, plus de 2 100 hectares ont déjà été sauvés !

Avec le temps l’association a donc étendu ses activités à la protection de toutes les espèces et concentre ses efforts sur la protection des forêts à Bornéo et Sumatra. Des patrouilles équestres et aériennes assurent une surveillance efficace. Les zones protégées par Kalaweit sont ensuite rétrocédées aux communautés locales et l’association continue d’en assurer la gestion et la protection.

FOCUS SUR LE GIBBON

Gibbon dans arbre (credit Mathias Kellermann)

Les gibbons font partie de la famille des grands singes et vivent en Asie du sud-est. Il en existe 17 espèces différentes suivant les pays. Toutes sont protégées car en danger d’extinction.

Ce sont des primates arboricoles, territoriaux et monogames. C’est le plus petit des grands singes, il mesure de 70 cm à un mètre de haut et peut vivre jusque 40 ans. Il a de très longs bras qui lui permettent de passer de branche en branche avec une agilité remarquable.

Leur chant très particulier ressemble à celui d’un oiseau quand on l’entend pour la première fois. Ils chantent pour délimiter leur territoire au lever du jour, et en cas de danger (stress). C’est hélas à cause de ce chant que les braconniers les repèrent facilement.

Ils se nourrissent de feuilles, de fruits, de fleurs, d’insectes parfois d’œufs ou d’oiseaux.

Un couple donne en général naissance à un petit une fois tous les 2 à 4 ans, et celui-ci reste avec ses parents jusqu’à l’âge de 7 ans. Ensuite il va devoir quitter sa famille pour trouver un partenaire avec lequel il passera toute sa vie. Sans partenaire il ne pourra pas avoir de territoire et ne pourra pas survivre longtemps.

Les gibbons sont très territoriaux et peuvent s’entretuer pour la possession de leur territoire.

Comme ils sont arboricoles, ils font partie des espèces les plus menacées par la déforestation.

L’association vit uniquement de dons. Chaque don donne droit à un reçu fiscal. Ainsi un don de 50 € revient à 17 € avec le reçu fiscal !

Gibbon suspendu – ©Kalaweit

Site internet : https://kalaweit.org/

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@chaneekalaweitFrance

Instagram : associationkalaweit

Facebook : Association Kalaweit

X : Chanee

source: JDBN avec Constance Cluset en exclusivité pour le JDBN – crédits photos: Avec l’aimable autorisation de Constance Cluset – Kalaweit