PUBLICITE En France, plus de 20 milliards de catalogues, brochures et prospectus publicitaires papiers sont distribués chaque année… 

Ecologie, souci d’économie, « sens de l’histoire », de plus en plus d’enseignes de la grande distribution, à l’image de Monoprix et Casino, renoncent aux prospectus pour se tourner vers le numérique.

Monoprix a pris les devants. Depuis le 1er janvier, l’enseigne ne distribue plus de publicité papier à ses clients, « afin de préserver l’environnement et répondre à une attente des urbains », son cœur de cible. La marque du groupe Casino a annoncé la semaine dernière qu’en supprimant environ 30 millions de catalogues, « correspondant à 2.400 tonnes de papier », elle entendait « faire évoluer sa communication client ».

L’impact écologique du prospectus numérique 14 fois inférieur à celui du papier

En France, selon une étude de la société spécialisée dans le marketing numérique Bonial, plus de 20 milliards de catalogues, brochures et prospectus publicitaires papiers sont distribués chaque année. « La préservation des forêts, la moindre consommation d’eau et la diminution des transports et émissions de CO2 sont autant d’arguments qui ont poussé » Monoprix à cet engagement, explique l’enseigne. Selon Bonial, l’impact écologique du prospectus numérique est 14 fois inférieur à celui du papier.

Monoprix n’abandonne pas pour autant la diffusion de ses catalogues mais ils seront désormais accessibles via son application mobile. Selon le PDG de l’enseigne, Régis Schultz, les dépliants papier de l’enseigne généraient « entre 10 et 15 % du trafic clients selon nos magasins » et représentaient « 10 à 15 % du budget marketing », qui seront désormais redéployés vers le numérique. Sachant que 90 % d’entre eux « sont jetés sans même avoir été lus ».

« L’écologie devient une manière de s’adresser à leurs clients »

Pour Matthias Berahya-Lazarus, président de Bonial, répond à trois facteurs, explique-t-il : « un contexte législatif plus contraignant sur l’encadrement des promotions » depuis la loi Alimentation, « un sens de l’histoire qui voit de plus en plus les consommateurs s’informer sur leur smartphone plutôt que sur des imprimés », et enfin le développement des politiques RSE des entreprises, qui fait que « l’écologie devient une manière de s’adresser à leurs clients ».

Il y a un an, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, avait ainsi annoncé qu’il souhaitait que les investissements du groupe dans ce domaine passent de 8 % en 2018 à 50 % en 2022. Le marketing numérique permet de mieux cibler ses clients, alors qu’un support papier est le même pour tous.

« Ne pas reporter la publicité sur des supports encore plus nocifs pour l’environnement »

Cette problématique est encore très parisienne, « la distribution de prospectus étant plus difficile dans la capitale en raison de l’accès compliqué aux boîtes aux lettres », souligne le président de Bonial. Pour Flore Berlingen, directrice de l’association environnementale Zero Waste France, « entre 800 et 900.000 tonnes sont effectivement distribuées chaque année, du papier qui malheureusement n’est pas recyclé à 100 % ».

« Il faut faire très attention à ne pas reporter la publicité sur des supports encore plus nocifs pour l’environnement », tels les panneaux et écrans numériques présents dans certains lieux publics, qui sont « très énergivores » et ressembleraient à « une fausse bonne solution », prévient Flore Berlingen.

Source – crédit photo:

Illustration de prospectus dans les boîtes aux lettres. — F. Brenon / 20 Minutes