La Terre compte actuellement 7,6 milliards d’habitants. Un nombre qui ne cesse de s’accroître. Selon son dernier rapport (21 juin 2017), l’ONU a estimé à 9,8 milliards le nombre d’habitants sur Terre en 2050 et 11,2 milliard en 2100. Mais notre planète a-t-elle les ressources nécessaires pour qu’autant d’êtres humains puissent y vivre ? Et si tel est le cas, quelle en est la limite ? Voici des éléments de réponse à cette question essentielle à notre avenir.

Ce n’est qu’en 1815 que la Terre a connu son premier milliard d’habitants. En seulement quelques dizaines d’années, la révolution industrielle a généré un bouleversement important, laissant place à une explosion démographique. Au cours du 20ème siècle, la population mondiale est passée de 1,65 à 6 milliards. Désormais, elle s’accroît de 89 millions de personnes chaque année, soit plus que la totalité de la population allemande. Cela nous amène à une croissance démographique d’un milliard de personnes tous les 12 ans environ.

2,1 hectares de terre cultivable. C’est ce dont a besoin un être humain moyen pour vivre décemment. En Europe, la moyenne de terres exploitées pour soutenir notre style de vie est de 4,5 hectares par personne. C’est aux Etats-Unis que la consommation moyenne est la plus élevée. Un américain moyen utilise environ 10 hectares de terre pour vivre. Basé sur cette consommation moyenne de 2,1 hectares par personne, avec notre population actuelle de 7,6 milliards d’habitants, nous avons besoin de 1,5 planète terre pour subsister. Si le monde entier vivait sur le standard européen, nous aurions besoin de 3,4 planètes. En vivant comme un américain, ce sont 5 planètes qui seraient nécessaires à notre survie…

Nous vivons bien au-delà de nos capacités. Ce qui explique en partie pourquoi de nos jours près d’un milliard de personnes n’a pas accès à l’eau potable ou souffre de la famine. Ce n’est donc pas la quantité de nourriture qui pose problème, mais sa répartition, qui repose sur une répartition injuste des richesses mondiales.Malheureusement, pour que les pays développés puissent continuer à vivre comme ils le font actuellement, la consommation mondiale de nourriture et d’eau doit être déséquilibrée.

Les systèmes alimentaires ont le potentiel pour nourrir 10 milliards d’humainsà l’horizon 2050 et soutenir la durabilité de l’environnement. Mais nos trajectoires actuelles menacent ces deux facteurs. 37 experts, issus de 17 pays ont établi un rapport, publié le 16 janvier dans la revue médicale The lancet et la Fondation EAT, qui parvient pour la première fois à mesurer scientifiquement ce à quoi doit s’apparenter un régime alimentaire planétaire idéal en faveur de la santé et de l’environnement. Le rapport préconise de doubler notre consommation d’aliments sains tels que les fruits, les légumes, les légumineuses et les noix, et de réduire de moitié la consommation d’aliments moins sains tels que les sucres ajoutés et la viande rouge, tout en évitant les aliments transformés. Un « régime complet » qui pourra être adapté localement selon « la culture, la géographie et la démographie ».

Les réserves de la Terre ne sont pas infinies et certains signes révèlent que de grands équilibres sont en train de se rompre. Si, potentiellement, nous avons la possibilité d’alimenter tout le monde, en revanche, la capacité de notre planète pour fournir à tous, l’eau douce, l’énergie naturelle, l’air non pollué, l’espace de vie, la diversité biologique, les matières premières nécessaires, la tolérance climatique, nous oblige à une réflexion qui ne s’était jamais imposée à l’Homme jusqu’à ce jour. Même si la Terre pouvait soutenir cette forte croissance démographique, c’est la qualité de vie de ces personnes qui en serait affectée.

Pour en savoir plus :

Regardez cette excellente vidéo deThoughty2 qui explique en détail combien de personnes la Terre pourrait réellement contenir. 
 

Source: 1 innovation par jour – crédit photo: pixabay