Paris (AFP) – Un château entouré de nature, en plein bois de Boulogne: la Fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand ouvre au public à partir de samedi le Domaine de Longchamp, un lieu dédié « à l’écologie et à l’humanisme » pour « donner envie aux gens d’agir ».
« L’écologie a évolué. Être écologiste, c’est aimer les arbres, la nature mais aussi les gens », explique à l’AFP le célèbre photographe et réalisateur, connu pour ses paysages saisis aux quatre coins du monde depuis un hélicoptère et pour son documentaire « Home ».
« J’avais envie d’un endroit où l’on parle d’amour », lance-t-il d’un débit rapide, en évoquant ce château où il a installé sa Fondation à l’ouest de la capitale, dans un parc de 3,5 hectares. Le bâtiment du XIXe siècle jadis résidence du baron Haussmann, et propriété de la Ville de Paris, a été entièrement rénové, ses abords et son jardin aménagés.
« Un lieu ouvert dédié à la préservation de l’environnement, où peuvent se rencontrer les citoyens de tous horizons unis par des valeurs humanistes: il s’agissait d’une attente forte exprimée par les Parisiens », selon la maire Anne Hidalgo, attendue à l’inauguration samedi comme la ministre de l’Environnement Ségolène Royal.
L’endroit a été conçu « pour donner envie aux gens d’agir », indique Yann Arthus-Bertrand, dont la fondation a obtenu pour 30 ans la concession du domaine – où le WWF avait d’abord eu un projet, finalement abandonné. A partir de samedi et chaque jour (sauf les lundis et mardis, où le château sera privatisé), le public pourra profiter du parc, d’expositions et animations gratuites.
Dans le château, une salle de conférence, un espace de jeu pour les enfants, des espaces d’exposition… Sur 125 m2 seront exposés tour à tour plus de 3.000 instruments de musique du monde entier, auxquels le public pourra s’initier. On pourra aussi voir huit heures inédites du film « Human », vaste fresque sur la condition humaine réalisée par « YAB » en 2015.
Dans le hall, une œuvre du sculpteur suisse Etienne Krähenbül, un mobile suspendu composé de 615 morceaux de bois recyclé, représentant les histoires de 615 anonymes – hommes et femmes – choisis pour leur engagement.
Dehors, un sentier forestier propose un parcours pédagogique entre bambous, roseraie, abri à hérissons, ruche de 80.000 abeilles (dont le miel sera vendu à la boutique), potager en permaculture.
« Des plantes peuvent être effeuillées par le public. Aucun produit phytosanitaire ne sera utilisé », explique Nicolas Bonnenfant, du groupe de paysagistes et architectes Coloco.
Au cœur du parc, une clairière de 1.000 m2 pourra accueillir des manifestations pendant l’été avec l’installation d’une scène.
De nouveaux projets sont prévus: la fondation compte transformer un bâtiment du domaine en « pavillon de l’alimentation durable », soutenu par le groupe de restauration collective Elior et parrainé par Ducasse, avec école de cuisine, marché bio le dimanche, cantine.
Sur ce vaste terrain, qui accueillit d’abord une abbaye médiévale, un pigeonnier de 1255 doit être repensé par David Best, artiste du festival américain Burning Man, qui en fera un « Temple Of Life », « lieu de recueillement pour y déposer ses peines », explique le photographe de 71 ans.
Pour l’ouverture du domaine, une « grande fête » est prévue tout le week-end, avec des mini-concerts de Zazie et du groupe Her.
Des rencontres sont aussi prévues avec samedi le dessinateur Plantu, la primatologue Jane Goodall ou dimanche la navigatrice Isabelle Autissier, le footballeur Vikash Dhorasoo, en présence de nombreuses ONG.
Près de 200.000 visiteurs sont espérés chaque année au Domaine de Longchamp, dont le coût de rénovation, pris en charge par des mécènes et partenaires privés, n’a pas été communiqué. Son budget de fonctionnement – de 600 à 800.000 euros par an – sera abondé notamment par la MAIF.
© AFP – crédits photos: capture
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