C’est une équipe de Grenoble qui a mis au point la machine et surtout les électrodes qui permettent ce petit miracle encore très expérimental.

Paralysé des quatre membres depuis une chute il y a quatre ans, Thibault parvient aujourd’hui à diriger par la pensée les mouvements d’un exosquelette, une sorte d’armure motorisée. Une première réalisée par des chercheurs français, qui ouvre d’importantes perspectives pour les tétraplégiques.

 

« C’est un message d’espoir pour les personnes dans le même état que moi », explique ce jeune Lyonnais de 28 ans, premier patient d’un essai clinique mené par Clinatec, un centre de recherche biomédicale du CEA, à Grenoble.

Dix ans de recherche

Le prototype, issu de dix ans de recherches de plusieurs équipes, repose sur des électrodes implantées dans le crâne, qui vont « capter les signaux envoyés par le cerveau et les traduire en signaux moteurs », décrit Alim-Louis Benabid, professeur émérite à l’université Grenoble-Alpes. 

Un autre patient se verra implanter les électrodes en novembre, suivi de deux autres dans les prochains mois, précise le Pr Benabid. La suite de l’essai clinique permettra d’acquérir la capacité de saisir un objet avec la main ainsi que d’améliorer l’équilibre de l’exosquelette, le gros point faible de tous les robots de ce type.

D’autres équipes de chercheurs ont déjà implanté des électrodes pour stimuler par le cerveau les muscles de patients paralysés ou amputés, un domaine en plein développement appelé « interface neuronale directe » ou « interface cerveau-machine ». Mais l’étude du Pr Benabid est la première à utiliser directement les signaux du cerveau pour contrôler un robot exosquelette.

Source : 20 Minutes avec AFP – crédit photo: Photo diffusée le 3 octobre 21019 par le fonds de dotation Clinatec montrant « Thibault », un jeune Lyonnais handicapé des quatre membres, équipé d’un exosquelette qu’il dirige par la pensée, au laboratoire Clinatec de l’Université de Grenoble. (©CLINATEC ENDOWMENT FUND/AFP/HO)