La Croix publie…
Selon un baromètre Ipsos / Sopra Steria sur le moral des Français que publie La Croix, l’optimisme de nos concitoyens, qui avait nettement reculé cet été, n’a jamais été aussi fort.
Emmanuel Macron à Ajaccio le 6 février 2018. / Benoit Tessier/AFP
Les Français n’ont jamais été aussi optimistes. Selon le baromètre « What worries the world » (ce qui préoccupe le monde), réalisé par Ipsos / Sopra Steria dans 27 pays entre 22 décembre 2017 et 5 janvier 2018, 40 % des Français considèrent que leur pays va dans la « bonne direction ». Du jamais vu.
L’optimisme des Français en net recul
Dans le sondage Ipsos / Sopra Steria que nous publiions en octobre dernier, l’optimisme français était passé sous la barre des 30 %. Un net recul, alors qu’il avait doublé en avril après l’élection présidentielle. Aujourd’hui, la tendance s’est à nouveau inversée.
« Cette augmentation est fortement corrélée à la cote de popularité d’Emmanuel Macron, qui est malgré tout assez haute. Les Français considèrent que le gouvernement est volontaire et va tenir son cap », explique Mathieu Gallard, analyste au département politique et opinion d’Ipsos.
Sans surprise, ce sont les Macronistes qui sont les plus confiants, considérant à 85 % que le pays est sur la bonne voie. Derrière eux, les Républicains, mais avec 30 % de moins. Aux extrêmes, le sentiment de morosité domine.
Le chômage, une préoccupation qui persiste
Quelles que soient les affinités politiques des sondés, le chômage est dans le top 3 de leurs craintes. À l’échelle mondiale, c’est également la préoccupation qui domine. La France fait partie des pays les plus angoissés d’Europe à propos du manque d’emplois, surtout depuis 2008 et le début de la crise économique.
Popularité : Macron poursuit sa remontée, Philippe en baisse
« Même si le chômage est notre première préoccupation, nous ne sommes que 40 % d’inquiets. C’est le plus bas niveau jamais enregistré depuis 2010 », relativise Mathieu Gallard. Pour l’expert, cela est dû notamment à l’amélioration récente d’indicateurs économiques comme la croissance.
Le terrorisme, la grande inquiétude
38 % des Français se disent soucieux par rapport au terrorisme depuis les attentats qui ont frappé le pays. « L’anxiété à propos du terrorisme va de pair avec celle qui concerne la montée de l’extrémisme et de la criminalité. »
Autres sujets polarisants : « Les sympathisants d’extrême droite auront tendance à 48 % à s’inquiéter du contrôle de l’immigration, alors que la gauche se souciera de la pauvreté et des inégalités sociales. »
L’inflation, l’avenir de la protection sociale, l’accès au crédit, l’obésité infantile ou le système de santé sont par contre autant de sujets qui ne tourmentent pas les Français. Alors que la corruption alarme la majorité des Espagnols, seuls 10 % des Français y pensent. C’est tout à fait normal, pour Mathieu Gallard. « Même si ce sont des sujets graves, ils ne nous touchent pas directement, ni nous, ni notre entourage. »
L’environnement peu cité
Cela explique également le peu d’intérêt des Français pour le réchauffement climatique ou les menaces sur l’environnement, qui sont pourtant considérés comme l’un des enjeux majeurs de notre avenir. « Ce n’est pas un événement comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui peut avoir de l’influence. Seule une catastrophe environnementale majeure, comme un séisme, pourrait avoir un impact », analyse Mathieu Gallard.
L’optimisme progresse non seulement en France mais aussi à l’échelle mondiale. « Nous sommes passés à 43 % de positifs. Le regain d’optimisme vaut pour le monde, et c’est tant mieux », conclut Mathieu Gallard.
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