Brodska varos (Croatie) (AFP) – Depuis 2002, Klepetan, une cigogne mâle, parcourt des milliers de kilomètres pour retrouver Malena, clouée au sol par un chasseur puis recueillie et choyée par un habitant de Brodska Varos.

Cette année, il est arrivé le 29 mars, après un long vol depuis l’Afrique du sud jusqu’à ce minuscule village de l’est de la Croatie, où niche Malena (« La petite »).

Celle-ci avait été découverte en 1993 dans un étang par Stjepan Vokic, 71 ans, un habitant, une aile brisée par une balle de fusil de chasse.

Homme à tout faire dans l’école de Brodska Varos, il s’en occupe depuis et assiste chaque année au retour de Klepetan, qui a été équipé d’une bague pour suivre ses déplacements. Une drôle d’histoire de fidélité animale qui a fait du couple d’oiseaux des célébrités en Croatie.

Il a dénombré 62 petits nés des accouplements de Malena et de Klepetan, un nom qui fait référence au claquement du bec des cigognes.

Avec un aquarium, un nid fait sur mesure que l’oiseau peut rejoindre par une sorte de passerelle, un système de chauffage, Stjepan Vokic s’est efforcé de constituer une « Afrique improvisée » pour Malena.

« Je l’amène pêcher comme je ne peux l’amener en Afrique. On regarde même la télé ensemble », dit le septuagénaire.

Une fois qu’il aura appris à voler à la nouvelle couvée, Klepetan repartira vers la fin août vers des contrées plus chaudes, près du Cap, à 14.500 kilomètres plus au sud. Un voyage de plus d’un mois.

Quelque 1.500 paires de cigognes sont recensées en Croatie. Proclamé en 1994, « premier village européen de cigognes », Cigoc (centre) en accueille à lui seul 210, qui nichent sur les toits ou en haut des lampadaires. C’est deux fois la population humaine de cette bourgade.

© AFP – Stjepan Vokic, gardien d’école à la retraite, marche à Brodska Varos le 9 avril 2018 aux côtés de Malena, une cigogne qu’il a adoptée
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