Los Angeles (AFP) – Il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué : la cour d’appel de San Francisco a décidé mercredi de maintenir jusqu’à nouvel ordre les grizzlis de la région de Yellowstone sur la liste des espèces protégées, contrecarrant les projets de certains chasseurs.
En 2017, l’office américain de la pêche et de la faune sauvage (USFWS) avait décidé de retirer ces ours du parc national de Yellowstone, qui s’étend sur le Wyoming, l’Idaho et le Montana, de la liste des espèces menacées, en raison de l’accroissement de leur population.
Si la chasse est interdite dans le parc national, elle est autorisée dans certaines zones avoisinantes. Les États du Wyoming et de l’Idaho avaient donc envisagé en 2018 d’organiser des « chasses au trophée » pour la première fois depuis plus de quarante ans. Jusqu’à 23 grizzlis auraient ainsi pu être abattus en dehors des limites du parc.
Indignées par cette idée, de nombreuses organisations de défense de l’environnement et plusieurs tribus amérindiennes ont contesté la décision de l’USFWS en justice.
Elles avaient obtenu gain de cause en première instance. Le tribunal avait estimé que ces ours devaient bien revenir sur la liste des espèces protégées et ne pouvaient donc être chassés.
Les magistrats de la cour d’appel de San Francisco ont maintenu ce jugement mercredi, estimant à l’unanimité que l’USFWS n’avait pas pris en compte l’impact de sa décision sur la population de grizzlis. Ils lui ont ordonné de revoir sa copie sur des bases scientifiques solides.
« C’est une victoire énorme pour ceux qui tiennent à Yellowstone et ses grizzlys (…), symboles de ce qui reste de notre nature qui se réduit et de notre faune sauvage qui est attaquée », a réagi Tim Preso, avocat pour l’ONG Earthjustice, qui représentait la tribu des Cheyennes du nord.
« La population de grizzlis est encore loin d’être reconstituée. Chasser ces animaux magnifiques à travers le parc national américain le plus emblématique ne devrait plus jamais être d’actualité », a quant à lui affirmé Andrea Zaccardi, avocat du Centre pour la diversité biologique.
En 1975, il ne restait que 136 grizzlis. Aujourd’hui leur nombre est estimé à environ 700 dans le parc de Yellowstone et les Etats voisins. Ils seraient environ 1.500 au total sur le territoire des États-Unis, hors Alaska.
© AFP – crédit photo: