Le Mercantour cherche de nouveaux gérants pour son refuge de la Cantonnière, situé à Estenc, un hameau d’Entraunes, sur les hauteurs de la vallée du Var au coeur du parc national.
Le contrat des gérants actuels arrivant à son terme, le parc national a lancé un appel à candidatures pour cette concession de service public et de gestion, pour la période 2020-2023.
Catherine Koppe, ou Cathy, 56 ans, qui avait repris l’affaire il y a quatre ans avec son mari « pour changer de vie » a décidé de passer la main. L’occasion de faire le point avec elle sur ce métier particulier.
PHILOSOPHIE: NATURE ET DÉCONNEXION
Gardien de refuge, c’est bien plus que tenir un simple restaurant ou une chambre d’hôtes. Même si la Cantonnière est reliée par la route, ce qui est rarement le cas, l’endroit est sauvage, parfois isolé.
Le col de la Cayolle est fermé en hiver, Estenc se retrouve dans un cul-de-sac. « Et ça reste un travail de refuge : il faut savoir faire beaucoup de choses: le ménage, la comptabilité, l’accueil, mais aussi avec des connaissances en météorologie ».
Parce que le gérant est chargé de prendre des données météorologiques, mais aussi parce qu’il a pour rôle d’orienter le public.
Surtout pour le parc national du Mercantour, dont les gérants de refuges doivent jouer le rôle d’ambassadeurs: « on doit être au fait de la réglementation, on vend des cartes IGN, des livres sur la faune, la flore, mais aussi beaucoup renseigner sur les randonnées, les conditions météo, la neige, les risques d’avalanche… Il faut aussi avoir des connaissances dans ces domaines. »
Voilà la philosophie d’un gardien de refuge: servir de phare, de repère aux pratiquants de la montagne, pas uniquement de tenir un commerce.
« La vie en refuge, c’est une philosophie, qu’on a essayé de transmettre, détaille Catherine.Contempler la nature, apprécier le silence, la déconnexion… »
De même, à la grande surprise de ceux qui découvrent la montagne, le refuge « n’est pas un hôtel »: dortoirs, tables partagées et implication des clients.
« Les gens doivent mettre la table, débarrasser, défaire le lit, on mange et on part à certaines heures… C’est organisé, énumère-t-elle. Avec la Covid, on a vu monter une clientèle différente. Les gens étaient surpris… »
VIE EN MONTAGNE
En contrepartie, l’échange, la convivialité, l’ouverture.« On reçoit des personnes de tous horizons, des montagnards, des randonneurs, des gens de la ville qui découvrent les montagnes dont ils sont pourtant très proches… »
Le gérant choisi aura une charge fixe à payer au propriétaire, le parc national. Il lui incombera de développer les activités qui lui apporteront de l’argent.
Mais Catherine prévient: ils n’ont pas réussi à se dégager deux salaires. « Nous, on avait fait un choix de qualité de vie, avant l’aspect financier. On aspirait à la vie en montagne. C’était une très belle expérience. »
Date limite des candidatures: le 29 septembre.
Pour consulter l’offre, c’est par ici.
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