Paris (AFP) – « J’ai signé cette traversée de l’Australie avec mon sang » : cette phrase de son livre résume le périple d’Aliénor Le Gouvello, une Française qui a parcouru 5.000 km avec des chevaux brumbies à travers le bush australien pour défendre la cause de ce cheval sauvage considéré comme nuisible par les autorités de l’île.

crédits photos: capture google

Son voyage a été relaté et commenté sur les réseaux sociaux. Et l’Australie « vient d’adopter une législation reconnaissant le cheval brumby comme un héritage de la culture australienne », se réjouit-elle. « Ils vont être gérés de manière plus humaine. Un grand pas! »

Dans son livre « Sur la piste Sauvage », paru jeudi en France aux éditions Arthaud, la jeune femme de 34 ans qui vit en Australie depuis 13 ans raconte sa chevauchée avec ses compagnons d’aventure et de solitude, qu’elle a dû dresser avant de réaliser son rêve fou : emprunter le « bicentennial national trail », un trek, l’un des plus rudes au monde et le plus long d’Australie.

C’est en travaillant dans les communautés aborigènes australiennes que cette aventurière passionnée de chevaux a rencontré pour la première fois des brumbies, issus des chevaux pur-sang et arabes importés d’Afrique du Sud et d’Angleterre au 18e siècle.

« J’ai décidé de traverser l’Australie avec eux quand j’ai découvert l’association Guy Fawkes Heritage Horses qui les attrape et les propose à l’adoption », confie à l’AFP Aliénor Le Gouvello.

L’Australie compte la plus grande population au monde de chevaux retournés à l’état sauvage, soit plus d’un million.

Le gouvernement australien considère le cheval brumby « comme un fléau, une peste pour l’environnement en raison du surnombre » de cette population. « Pour la réguler, ils utilisent parfois des hélicoptères » pour traquer et « abattre » des chevaux, ajoute-t-elle.

« Cette méthode est cruelle car les animaux saignent parfois des jours avant de mourir! », s’indigne la cavalière aux longs cheveux blonds nattés. « J’ai décidé de dédier ce voyage à leur cause pour promouvoir une gestion plus humaine de leur population. »

Aujourd’hui, l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud a mis fin à l’abattage de chevaux depuis des hélicoptères, dit-elle.

Avec la jument Roxanne, les mâles Cooper et River et son chien Foxy, un bâtard de dingo, chien sauvage du désert, Aliénor a chevauché de novembre 2015 à juillet 2017, avec une pause de 5 mois en raison des cyclones.

Elle a voyagé à travers « la nature à l’état sauvage », au rythme de 15 à 40 km par jour pour parcourir au total 5.330 km, longeant la grande chaîne de montagnes de la Cordillère australienne, à l’Est, et ses pics de plus de 1.600 mètres d’altitude, et traversant trois Etats, 18 parcs nationaux et 53 forêts domaniales. Avec au programme « des serpents, des crocodiles et un climat hostile ».

« Mes chevaux ont prouvé leur robustesse et leur endurance. Ils n’ont pas eu de blessure et ont gardé une bonne condition physique. C’est grâce à eux que j’ai réussi cette traversée », se réjouit-elle.

Aliénor Le Gouvello est tombée malade deux fois vers la fin de son périple. « J’ai contracté la fièvre tropicale, la fièvre de la Ross River (…) qui attaque les articulations. Je l’ai traînée les trois derniers mois, c’était très difficile, j’ai fini à l’hôpital deux fois ».

De son périple, la jeune femme à la silhouette svelte retiendra « la relation développée avec (ses) chevaux ». « J’ai gagné leur confiance et (…) ils sont devenus ma famille. »

Son livre:

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© AFP – crédit photo:La Française Aliénor Le Gouvello pose pour l’AFP à Paris le 26 avril 2019
© AFP KENZO TRIBOUILLARD