Le tribunal de Carlisle, dans le nord de l’Anglettere, a acquitté hier une patiente atteinte de sclérose en plaques, Lesley Gibson, 55 ans, ainsi que son mari Mark Gibson, poursuivis pour possession et culture de cannabis.

Le domicile des Gibson avait été perquisitionné en janvier 2019, confisquant 10 plants de cannabis en début de croissance et trois tablettes de chocolat au cannabis maison. Alors qu’à travers le pays, de nombreux services de police ont décidé de ne plus poursuivre l’autoculture à usage personnel, en particulier lorsqu’à but médical, le tribunal de Carlisle avait persisté.

L’affaire a pesé lourd sur les Gibsons, Lesley développant un sarcome dans l’intervalle et recevant un traitement pour éliminer les cellules cancéreuses en novembre dernier.

La défense a fait valoir que les Gibson n’avaient d’autre choix que de cultiver du cannabis chez eux pour gérer La SEP de Lesley car Lesley n’avait pu accéder à une ordonnance du NHS, tandis que le coût d’une ordonnance privée était prohibitif, 700£.

Les Gibson ont été acquittés aujourd’hui, le tribunal décidant qu’il n’était pas dans l’intérêt public de poursuivre, et Lesley étant parvenu à s’acheter une ordonnance privée de cannabis médical.

Le couple encourait jusqu’à cinq ans de prison ou une amende illimitée, ou les deux.

L’acquittement ne crée pas de jurisprudence. Il souligne néanmoins qu’il n’est pas dans l’intérêt général de poursuivre les patients qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser du cannabis thérapeutique pour se soigner. L’équipe juridique de Lesley a l’intention de demander au tribunal de revoir sa politique de poursuites en cas de consommation de cannabis à but médical.

La MS Society, association regroupant des personnes atteintes de sclérose en plaques, estime que 10 000 patients atteints de SEP consomment du cannabis pour soulager la spasticité musculaire et la douleur, une petite fraction seulement ayant jusqu’à présent été prescrite légalement.

L’avocat de Mme Gibson, Tayab Ali, a déclaré qu’ »il ne peut être juste de poursuivre une personne qui n’a d’autre choix que de consommer du cannabis médical. La loi doit clairement changer. »

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