Les barquettes utilisées pour stocker et réchauffer les plats sont plus particulièrement dans le viseur de l’initiative. 

CANTINES SANS PLASTIQUE – Paris continue sa transition écologique. Le Conseil de la ville a voté, vendredi 4 mai, l’interdiction du plastique dans les cantines gérées par la municipalité d’ici 2022. Une véritable victoire pour le groupe écologiste de Paris qui avait déposé ce vœu, mais aussi pour de nombreux collectifs de parents d’élèves mobilisés depuis des années dans toute la France.

Concrètement, ce sont les contenants alimentaires des écoles primaires publiques qui sont visés: ces barquettes en plastique utilisées pour transporter et stocker les repas devront progressivement être remplacées par des contenants durables, comme l’inox ou le verre. Une avancée significative, qui concernera tout de même « plusieurs dizaines de milliers de repas par jour », comme s’en félicite auprès du HuffPost David Belliard, élu écologiste du XIe arrondissement, et président du groupe, qui a porté l’initiative. 

« Cela renforce la tendance d’une ville sans plastique, estime l’élu. Nous travaillons depuis longtemps dans ce sens, et à notre échelle, nous voulons lutter dans les endroits où la municipalité a des responsabilité directes, pour ‘libérer’ Paris du plastique », explique-t-il. Il souligne par ailleurs la convergence « positive » des sensibilités de la mairie et de l’opinion publique aux questions d’environnement et de santé publique, qui ont permis de voter cette décision.

Repenser l’organisation

L’utilisation quotidienne du plastique, matière dérivée du pétrole, génère des tonnes de déchets très peu recyclés qui ont notamment contribué à la création d’un « sixième continent », celui des déchets. Ce matériau est aussi au cœur de vraies considérations sanitaires, depuis que plusieurs études ont pointé du doigt son aspect nocif: réchauffé, il libérerait notamment des perturbateurs endocriniens.

« Bien sûr qu’il ne suffit pas de claquer des doigts pour supprimer le plastique, reconnaît David Belliard ». Il y a une vraie nécessité d’accompagner les cantines dans de nouvelles formes d’organisation ». La difficulté de se passer du plastique implique en effet de mettre en place les équipements nécessaires pour laver et réutiliser les contenants, quand le matériel jetable n’a qu’à partir à la poubelle.

En engageant la capitale dans cette démarche, c’est l’assurance de faire de Paris une « ville exemplaire », martèle l’élu, pour commencer à agir au niveau des appels d’offres de prestataires de restauration collective sur un marché « à 7 milliards d’euros », et montrer que les alternatives sont possibles.

« Personne ne reviendra en arrière sur ce projet », assure David Belliard, convaincu que la décision de la mairie de Paris devrait influer positivement sur le vote de la loi Egalim à l’Assemblée Nationale, ce mardi 22 mai. La députée LREM Laurianne Rossi y porte un amendement visant l’interdiction du plastique au niveau national. Validé en commission écologique, l’amendement avait finalement été rejeté en commission des affaires économiques, le 19 avril dernier.

Par Jeanne Massé – Source – crédit photo: AFP CONTRIBUTOR VIA GETTY IMAGES – Le plastique sera banni des cantines parisiennes d’ici 2022 (Photo d’illustration: cantine à Bordeaux)

 

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