Kinshasa (AFP) – Après des pays industrialisés et quelques États en Afrique, la République démocratique du Congo tente à son tour d’interdire les sacs plastique à usage unique si nuisibles pour l’environnement, dans les supermarchés fréquentés par une minorité de consommateurs, a constaté lundi l’AFP.
Observation empirique: finie depuis quelques jours dans les supérettes de Kinshasa la débauche de sachets distribués aux caisses pour le moindre achat.
Explication: un décret du Premier ministre congolais Bruno Tshibala en date du 30 décembre 2017 interdit la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique.
« La semaine dernière, le ministre de l’Industrie est passé ici à deux reprises. Il a même emporté tous les emballages en plastiques que nous gardions ici », a déclaré à l’AFP le caissier d’une supérette de la commune résidentielle de la Gombe.
« Les emballages interdits seront non seulement confisqués et incinérés mais vous devrez payer des amendes et pénalités comme prévues par le décret », avait mis en garde en avril le ministre, Marcel Lewu.
Les marchandises sont désormais servis dans des sacs en synthétique réutilisables vendus pour 500 francs (0,3 dollars). Dans un autre supermarché, les marchandises sont rangées dans des sacs biodégradables.
« C’est un bon début, mais il sera un peu plus difficile de faire appliquer cette mesure dans les marchés populaires », a commenté auprès de l’AFP une cliente, Madeleine Musuamba.
En effet: la majorité des 70 à 80 millions de congolais ne fréquentent pas les supermarchés, vivant avec quelques dollars par jour dans des circuits économiques informels plus courts.
Les vendeuses de pains, de sel, de braise, d’huile de palme… continuaient lundi à servir leurs clients avec des sacs en plastique.
Par le passé, les autorités congolaises avaient déjà pris ce genre de mesures qui n’ont pas été suivis d’effets.
Le Rwandais tente aussi d’interdire les sachets plastiques, tout comme le Maroc et la France.
Des inondations meurtrières avaient frappé Kinshasa dans la nuit du 3 au 4 janvier. Parmi les causes: les déchets dont les sachets plastiques qui obstruent les canalisations et les cours d’eau.
© AFP – Dans un quartier de Kinshasa le 5 janvier 2018 après des inondations meurtrières, dont les sachets plastiques obstruant les canalisations et les cours d’eau sont l’une des causes
© AFP/Archives JOHN WESSELS
5
5