Fabrice Gutierrez fait partie de ces écrivains qui ont des messages forts à transmettre. Ces mots sont comme des invitations à regarder la nature humaine sous toutes ses facettes. 

En 2018, il a publié « Je ne suis pas Fernand », un récit qui nous plonge au temps de la première Guerre Mondiale, sur les traces de Morgane, une jeune femme lesbienne qui se fait passer pour un soldat homme. Cette histoire sur l’homosexualité et la différence est un vrai plaidoyer pour la tolérance. Un thème toujours d’actualité.

Interview

Fabrice Gutierrez, parlez-nous de votre lien particulier avec l’écriture…

J’ai plongé dans le bain de l’écriture sur le tard. Confidence pour confidence, j’ai vécu un accident très grave il y a cinq ans. 

Suite à cet événement difficile, je me suis à écrire de manière « inspirée ». J’entends par là que j’ai commencé à poser des mots sans savoir où mon inspiration allait m’entraîner. Ce processus reste toujours un mystère pour moi…

Il y a cinq ans, j’ai donc écrit mon premier roman qui s’intitule « Vivre encore ». C’est l’histoire d’un enfant durant la seconde Guerre Mondiale, qui se retrouve orphelin et victime de maltraitances. Plus tard, devenu adulte, il endosse l’habit d’avocat et il met un point d’honneur à traquer les criminels de guerre. 

Un second roman a suivi. Il s’agit du titre « Garance », un thriller psychologique. J’ai raconté l’histoire d’une jeune fille maltraitée, schizophrène, habitant la région toulousaine. Ce roman est imbibé par l’alcoolisme, l’inceste et la folie. C’est un panaché de thèmes noirs qui tient en haleine le lecteur.

Je ne voudrais pas passer pour un auteur torturé (sourires) mais j’ai à cœur de plonger dans les méandres de l’âme humaine, dans ses côtés sombres mais aussi lumineux.

Le tout dernier roman qui vient de paraître – « Être éditée à tout prix » – est aussi un thriller psychologique, rempli de tensions et de surprises. Il relate le parcours d’une jeune femme (mes héroïnes sont toujours des femmes) proche de la folie, qui est persuadée d’avoir « une plume » mais elle ne réussit pas à se faire éditer… Pour parvenir à ses fins, elle met en place des stratagèmes. Elle s’immisce dans le monde des grands éditeurs par le biais de la manipulation la plus noire…

 

Parlons maintenant de votre roman « Je ne suis pas Fernand ». Un récit sur l’homosexualité au temps de la première Guerre Mondiale, qui résonne de mille feux aujourd’hui encore…

J’ai publié ce roman l’an dernier. Je suis très attaché à l’histoire, au devoir de mémoire. Je me suis donc propulsé au temps de la première Guerre Mondiale et j’ai donné vie à Morgane, l’héroïne, qui cherche à revendiquer son homosexualité. 

Morgane se fait passer pour un homme et devient soldat au sein de la Grande Muette. Elle veut faire montre de  bravoure. En évoluant en tant qu’homme vaillant, elle reçoit de la bienveillance. Mais lorsqu’elle choisit de laisser tomber peu à peu son propre masque, de se libérer de ses chaînes alors elle se heurte à l’intolérance, à la violence et au le rejet.

J’ai choisi le thème de l’homosexualité afin de montrer l’hypocrisie de l’être humain lorsqu’il se retrouve face à certaines situations « dérangeantes ». J’ai intitulé ce livre « Je ne suis pas Fernand » pour faire un pied- de- nez à tous ces mouvements « Je suis… ».

On peut remarquer que sous le coup d’une très grande émotion, suite à des événements terribles, les gens peuvent se dire solidaires mais cette unité de façade se délite parfois rapidement.

Aujourd’hui, nous vivons une époque où l’intolérance refait surface. 

« Je ne suis pas Fernand » nous invite à nous poser des questions comme : « qu’aurais-je fait face à des hommes devenus violents car réfractaires à la différence? Aurais-je fermé les yeux ? Ou au contraire est- ce que je me serais battu pour condamner de tels agissements, est-ce que j’aurais agi afin que l’intolérance disparaisse ? » …Nous pouvons toujours nous poser ces questions en 2019…

Ce roman me tient particulièrement à cœur car il mêle devoir de mémoire et devoir de sonder notre âme et notre cœur. Il a obtenu le Prix de l’Œuvre au Salon du Livre de Mazamet.

Pour l’heure, je travaille sur le roman « Les 7 péchés capitaux ». Là encore, je mets en lumière la nature humaine sous toutes ses coutures…Un roman à découvrir prochainement ! 

Interview menée par Anne Bouquet.

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Livre « Je ne suis pas Fernand », Fabrice Gutierrez, éditions Persée.

Facebook : Fab Gutierrez

Crédits photos: Fabrice Gutierrez – Montage JDBN

ANNE BOUQUET

 ANNE-WEB (2)

Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…

Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.

Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…

Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.

Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…

L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.

 

MA CONTRIBUTION AU JDBN:

« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des hommes et des femmes de bonne volonté, font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
Regardons- les, écoutons-les. Prenons exemple.
Le JDBN porte ces valeurs. Je suis aujourd’hui ravie d’accompagner ce média qui nous porte vers le haut. »

Anne Bouquet.