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Le 21 août 2017 dès 19h (heure française), une éclipse solaire totale traversera les États-Unis. Le point sur sa trajectoire avec notre carte interactive.

 

SAVE THE DATE. La dernière éclipse totale visible depuis la France remonte au 11 août 1999. Mais les Américains, eux, vont connaître le lundi 21 août 2017 la première éclipse de Soleil totale à traverser le pays d’est en ouest depuis 1918. Il s’agit donc d’un événement rarissime ! Notre journaliste Sylvie Rouat, envoyée spéciale de Sciences et Avenir, couvrira l’événement à distance  depuis le parc national de Grand Teton, dans le Wyoming. La carte interactive ci-dessus (réalisée d’après des courbes de niveau mises à disposition par Xavier Jubier sur son site internet) rappelle la trajectoire de l’éclipse, ainsi que les zones où l’obscurité sera totale (un couloir large de 113 km), ou au contraire incomplète (ce qu’on appelle la zone de pénombre, où le ciel s’assombrit mais de façon à peine perceptible). Retrouvez ci-dessous les liens vers tous nos articles vers l’éclipse américaine du 21 août 2017.

Un événement rare et utile à la science

Observées de longue date par les civilisations passées, les éclipses ont d’abord fait partie du folklore mythologique avant d’être expliquées par la science. Il a fallu du temps pour que l’être humain identifie le rôle crucial joué par la Lune ! Car une éclipse totale de Soleil dépend en effet d’un alignement de 3 astres : le Soleil, la Terre et la Lune.L’éclipse du 21 août est en tout cas remarquable à de nombreux égards, à commencer par sa traversée de nombreux parcs nationaux et déserts américains.

ASTROPHYSIQUE. L’histoire des éclipses reste intimement lié à celle de l’astronomie et des découvertes scientifiques : elles ont ainsi permis de découvrir l’élément hélium ainsi que de confirmer la loi de la relativité générale d’Einstein. Autant dire que pour le cru 2017, les astronomes professionnels et amateurs sont sur le pied de guerre. En 1973, quand l’avion supersonique Concorde était encore en service, celui-ci avait même servi à chasser une éclipse, avec des astrophysiciens à son bord ! Il faut en profiter, car d’ici 620 millions d’années, les éclipses solaires vont se raréfier, la Lune s’éloignant peu à peu de la Terre… 

Aubaine touristique

Aux États-Unis, l’événement a été baptisé « The Great American Eclipse », c’est dire son envergure. On attend ainsi 300 millions de personnes le long de sa trajectoire. Un événement touristique au diapason d’une fièvre commerciale avec de nombreux produits dérivés. Au point que dans certains parcs nationaux, comme par exemple dans celui de Grand Teton, craignent que la célébration ne vire au cauchemar à cause de la pénurie de logements et de denrées alimentaires. Sans oublier la nécessité absolue de protéger ses yeux de l’éclipse avec des lunettes dotées de feuilles solaires. Après plusieurs alertes aux fausses lunettes de contrefaçon, les autorités ont mis en garde les consommateurs contre toutes celles qui ne seraient pas aux normes.

SCIENCES CITOYENNES. Au-delà du rassemblement physique des badauds, l’éclipse totale sera aussi l’occasion pour les spectateurs de prendre part à divers projets de sciences participatives, mis au point par la Nasa et d’autres organismes américains de recherche. Au menu : applications smartphone permettant de traquer les changement de luminosité, les modifications dans l’activité de la faune locale … Même Google est sur le coup.

Le cas de la France

Et si vous ne pouvez pas assister à l’éclipse américaine en direct, il est toujours possible de jouer avec un outil interactif conçu par la Nasa, permettant de visualiser l’éclipse dans ses moindres détails, y compris depuis l’espace. L’éclipse totale ne sera en effet visible que depuis le territoire américain… mais la zone de pénombre (éclipse partielle) s’étend jusqu’à l’Europe de l’ouest. Si les conditions météorologiques le permettent juste avant le coucher du Soleil, on pourrait observer en Bretagne ou au Royaume-Uni  « une très légère éclipse partielle », explique Robert Massey, directeur de la Royal Astronomical Society (RAS) à Londres.

FRANCE. Sur la carte ci-dessus, la zone comprise entre la première ligne orange foncée et la ligne médiane orange claire correspond à un maximum de l’éclipse partielle (qui reste toutefois très limitée) se produisant avant le coucher du Soleil. À l’est de cette ligne médiane, le maximum est atteint après le coucher du Soleil, il est donc moins visible. Et d’ici à voir de nouveau une éclipse totale depuis la France, il va falloir s’armer de patience et attendre… jusqu’au 3 mars 2081. À cette occasion, la ville-Lumière s’éteindra, puisque Paris sera situé dans le cône d’ombre de cette future édition.

Avec AFP – crédit photo: pixabay

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