« Comment aborder le passage de la fin de vie ? », « qu’est-ce que la mort ? », « quelle attitude adopter face à une personne en partance ? », « comment conserver sa dignité ? »…

La mort fait jaillir en nous des questions essentielles que nous préférons bien souvent faire taire.

Sylvie Ouellet, ancienne notaire et enseignante en droit, est une médium connue et reconnue depuis une quinzaine d’années au Québec.

Elle a publié en février 2015 Mourir l’âme en paix ». Avec cet ouvrage important, elle nous invite à réfléchir aux côtés de médecins, psychiatres, psychologues, auteurs et journalistes du Québec, de l’Europe et des États-Unis, sur le sens de la mort.

 

Interview.

 

Sylvie Ouellet, vous avez enseignante en droit et notaire, ce qui vous a conduit à réfléchir aux grands passages de la vie. Vous êtes aujourd’hui une médium reconnue. Parlez- nous de votre parcours…

 

Sylvie Ouellet :

Il est certain que cela peut sembler hors du commun de passer du droit à la médiumnité, mais le fossé n’est pas si grand car vous savez, ma formation de notaire me permet de rester bien ancrée dans la matière quand j’aborde des sujets jugés comme très éthérés.

Elle m’aide également à y intégrer un aspect rationnel pour le présenter de manière plus tangible.

Je crois que nous avons tous cette capacité de communiquer avec les énergies subtiles. Il faut seulement prendre le temps de découvrir comment cette capacité se manifeste en nous.

Pour ma part, c’est grâce à la méditation que je l’ai découvert.

Après avoir reçu plusieurs dizaines de communications avec les défunts, une amie m’a suggéré d’écrire un livre.

J’ai résisté à l’idée pendant un bon moment, puis j’ai accepté de m’y consacrer. Après la publication de ce premier livre qui parle de l’accompagnement de l’âme dans le passage de la mort, j’ai commencé à donner des conférences, des ateliers et des consultations, d’abord au Québec, ensuite au Nouveau-Brunswick et maintenant en Europe.

 

Vous avez écrit plusieurs ouvrages dont : « Après la mort, qu’est ce qui m’attend ? ». Quel est le fil d’Ariane de vos écrits ?

 

Sylvie Ouellet :

Après l’écriture de mon premier livre en 2004, « Ils nous parlent… entendons-nous? », j’ai constaté que la grande majorité des gens que je rencontrais ne croyait absolument pas être en mesure de communiquer avec les énergies subtiles. J’ai donc décidé d’écrire le livre « J’aimerais tant te parler… », pour expliquer ce qu’est la communication et comment il est possible de la développer.

 

Puis, quelques âmes qui amorçaient le voyage de l’incarnation sont venues me demander de l’aide dans leur descente sur Terre. J’ai alors décidé d’écrire le livre « Bienvenue sur Terre! », pour parler de ce passage si important et dans lequel on trouve tant de clés pour nous aider dans notre quotidien.

 

En 2010, j’ai co-écrit avec mon amie Anick Lapratte le livre « Pétales de vie » qui présente 12 stratégies pour un mieux-être.

 

Comme depuis 2004 dans les conférences, les gens me posaient systématiquement toujours les mêmes questions sur la mort, j’ai décidé d’écrire le livre « Après la mort, qu’est-ce qui m’attend? » en 2012. Enfin après plus de 15 ans dans ce domaine, le livre « Mourir l’âme en paix » propose une réflexion sur la mort et la souffrance afin de pouvoir effectuer des choix plus éclairés en fin d’incarnation.

cov apres la mort sylvie ouellet

 

Vous publiez « Mourir l’âme en paix, plaidoyer pour des choix éclairés ». Vous expliquez que ce sont les fausses croyances et les peurs qui conditionnent la manière de mourir…

 

Sylvie Ouellet :

En fait, lorsqu’on observe comment se vit la mort dans des sociétés non matérialistes, on se rend rapidement compte que les gens la vivent mieux; les peurs qui lui sont inhérentes sont moindres; le deuil est plus court. Elle fait partie de la vie et est acceptée comme un passage de vie important.

 

Les croyances et les peurs conditionnent toute action et réaction que nous pouvons poser.

 

Cela s’applique également à notre manière de vivre la mort et la démonstration est faite avec l’observation des autres sociétés.

 

Il importe dont de tenir en compte ces influences lorsque nous tentons de trouver des solutions aux problèmes entourant la fin d’incarnation. Si individuellement et socialement, nous souhaitons l’améliorer, il devient primordial de démystifier la mort pour diminuer l’emprise des croyances et des peurs qu’elle suscite actuellement.

 

 

Vous écrivez « Aujourd’hui, on ne meurt plus naturellement, mais normalement, c’est-à-dire dans les normes ». Pouvez-vous développer votre pensée ?

 

Sylvie Ouellet :

Anciennement, la mort était considérée comme un passage faisant partie de la vie. Ainsi, elle était davantage accueillie et comprise. En fin d’incarnation, l’entourage du mourant l’accompagnait en suivant son rythme. De manière toute naturelle et j’oserais dire intuitive, on respectait le déroulement du processus de la mort.

 

Aujourd’hui, «le mourir» est institutionnalisé. Les gens ne meurent plus dans leur milieu de vie.

 

Par exemple, au Québec, plus de 80% de la population meurt dans les hôpitaux. Pour assurer un standard de qualité de soins, ces institutions ont établi des normes auxquelles les défunts sont soumis. Alors, le rythme naturel n’est plus le critère premier pour accompagner l’être en fin de vie.

 

Ce sont des normes administratives et médicales qui dictent le pas.

 

On privilégie un protocole d’accompagnement global (applicable à tous) et on s’éloigne de plus en plus de l’écoute intuitive des besoins de l’être en transition ainsi que de la compréhension holiste de la mort.

 

Connaître le processus de la vie et de la mort, nous permettrait donc de dire « Adieu » à nos peurs …

 

Sylvie Ouellet :

Évidemment, il est difficile de prétendre que la connaissance de la vie et de la mort est LA seule et unique solution pour dire adieu de manière définitive à toutes les peurs associées à la mort.

 

Le livre « Mourir l’âme en paix » vise davantage à comprendre que la connaissance de la mort est une des clés maîtresses pour diminuer, voire éliminer en grande partie l’impact des peurs sur la manière de vivre le quotidien et le passage de la mort.

 

Il est reconnu qu’un des éléments qui donne naissance à la peur est l’inconnu. Inévitablement, il y a une grande part d’inconnu quand il est question de la mort et encore bien davantage dans nos sociétés matérialistes où elle est carrément niée.

 

À ce titre, nous avons intérêt à se réapproprier la connaissance globale de la mort pour agir sur des éléments concrets ayant un impact sur la manière de vivre la mort.

 

On pense souvent que l’enfer est sur terre, et que le paradis est dans l’au-delà. Là encore, ce serait une fausse idée…

 

Sylvie Ouellet :

Les notions de paradis ou d’enfer – issues d’un bagage religieux – font référence à des éléments externes, c’est-à-dire à un «en-haut» et un «en-bas».

 

Elles représentent une vision plutôt tronquée de la réalité, car elles ne tiennent pas du tout compte de tout ce qui se passe dans le monde intérieur.

 

Or, exactement comme la mort, la Vie avec un grand «V» trouve sens et direction dans une vision globale.

 

Alors, pour donner sens à ces termes, il faut aussi les aborder dans une vision globale et non seulement extérieure.

 

Enfer et paradis ne sont pas des lieux qui existent dans un «en-bas» et un «en-haut», mais ils parlent plutôt des états d’être qui nous habitent. L’enfer n’est ni plus ni moins que la haine, la colère, la cruauté et toutes les nuances d’émotions lourdes et destructrices qui existent tant en soi qu’à l’extérieur de soi.

 

Le paradis, quant à lui, représente l’amour, la joie, la paix, la compassion et toutes les teintes d’émotions qui élèvent l’être. Alors, qu’on soit sur Terre ou au Ciel, les gammes complètes des émotions allant des infernales aux paradisiaques existent en nous et autour de nous.

 

Tout ce existe sur Terre se retrouve également au Ciel.

 

Tout se qui vit en nous se manifeste à l’extérieur de nous.

 

C’est une simple loi de la Vie qui s’applique sur tous les plans de conscience.

 

 

Vous parlez beaucoup de la souffrance physique et morale. Vous dites qu’elle n’existe pas pour être endurée mais pour être comprise…

 

Sylvie Ouellet :

Effectivement! Nous ne sommes pas des êtres masochistes qui cherchons l’évolution par la douleur. Bien au contraire!

 

Nous sommes des êtres d’amour, pour qui la souffrance est un messager de notre âme.

 

Elle nous indique quand nous nous sommes égarés de notre voie.

 

Le mal-être ou les malaises que nous ressentons sont en fait un rappel à soi; un signal d’alarme qui nous demande d’être à l’écoute de notre être. Dans notre quotidien, nous ne prenons plus le temps d’être en silence. Nous sommes constamment en interaction avec l’extérieur.

 

Radio, télévision, médias sociaux, cellulaire et autres technologies meublent tous les espaces qui pourraient nous permettent de nous arrêter un moment pour entendre ce qui nous détourne de cette voie.

 

Au lieu de nous reconnecter à cette voix intérieure, nous cherchons plutôt à anesthésier tout ce qui nous perturbe, faisant en sorte que nous nous éloignons toujours un peu plus de notre direction.

 

Les malaises se transforment alors en plus grand inconfort jusqu’à devenir souffrance. La solution à la souffrance ne réside donc pas uniquement dans un comprimé, mais bien davantage dans un temps d’introspection pour comprendre le message qu’elle tente de délivrer.

 

Le comprimé n’est pas à bannir. Quand le corps souffre, il est aidant pour accéder au silence en soi, mais sachons qu’il n’est qu’une première étape.

 

 

Vous avez abordé le sujet épineux de l’euthanasie et du suicide assisté. Quelle question faut-il en réalité se poser pour avoir une position précise sur une thématique aussi complexe ?

 

Sylvie Ouellet :

Je ne crois pas qu’on puisse trouver une seule question à se poser sur un thème aussi vaste et personnel.

 

Il y aurait à mon avis autant de questions que d’individus. Il faut plutôt comprendre que la liberté de penser et d’agir dont nous sommes dotés dans nos sociétés modernes nous impose sa juste contrepartie: la responsabilité de réfléchir à ce que nous souhaitons vivre en fin d’incarnation et de trouver des informations qui vont de pair avec nos valeurs et nos aspirations profondes.

 

Le livre « Mourir l’âme en paix » n’impose aucune vision ou direction à ce sujet. Il se veut au contraire un outil pour susciter la réflexion et permettre à chacun d’aller chercher les réponses dont il a besoin.

 

De nombreuses personnes –scientifiques, journalistes, énergéticiens, expérienceurs, auteurs- ont apporté leurs témoignages dans votre livre. Parlez-nous de vos invités et du regard qu’ils portent sur la mort.

 

Sylvie Ouellet :

J’ai eu le privilège d’interviewer le Dr Raymond Moody, psychiatre et auteur, le Dr Jean-Jacques Charbonier, médecin, anesthésiste, réanimateur et auteur, le Dr Oliver Chambon, psychiatre et auteur, Anne Givaudan, spécialiste des mondes subtils et auteure, Stéphane Allix, journaliste d’investigation et fondateur de l’INREES, Marie Lise Labonté, thérapeute énergétique et auteure, Guy Corneau, psychanalyste et auteur, Annie Babu, infirmière, médiatrice et militante pour l’ADMD, France Gauthier, journaliste et auteure, Vanessa Charland-Verville, neuropsychologue, Eliane l’Heureux, sophrologue et Sonia Barkallah, fondatrice de S-17 Production et co-fondatrice du C.E.R.N.I.C.

 

Leur regard sur la mort est complètement différent les uns des autres en raison de leur expertise distincte et de leurs expérimentations variées. Les interviews donnent une richesse à ce livre, car chaque point de vue permet d’approfondir la réflexion sur une question donnée.

 

Ces généreux partages propulsent le lecteur en lui pour voir ce qui lui convient. Je suis extrêmement reconnaissante à mes invités, de grands êtres de cœur, d’avoir accepté de participer ainsi à cette réflexion sur la mort.

 

Vous donnez de nombreuses conférences au Québec mais aussi à l’étranger. Vous avez à cœur de transmettre votre expérience et de favoriser le dialogue autour de la vie et de la mort…

 

Sylvie Ouellet :

Oui, j’ai effectivement à cœur que de transmettre de l’information sur la mort, la naissance et la Vie dans les conférences, ateliers et consultations et ce, afin de susciter une réflexion intime et personnelle. Tout le monde possède en soi les réponses qu’il cherche à ce sujet.

 

Je partage des informations non pas pour convaincre que ma vision des choses est celle qui prévaut, mais plutôt pour éveiller le désir de se tourner vers soi et d’accéder à sa propre vérité.

 

Toutes les informations au sujet des activités et des endroits visités sont sur mon site: www.sylvieouellet.ca

 

Livre « Mourir l’âme en paix, plaidoyer pour des choix éclairés », Sylvie Ouellet, Beliveau Editeur.

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SYLVIE OULELLET 

ANNE BOUQUET

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Journaliste depuis une vingtaine d’années en presse écrite, j’ai mené une vie professionnelle classique : salariée d’un quotidien régional, d’une revue économique, de différents hebdomadaires locaux…

Une vie passionnante où j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de monde.

Curieuse de nature, passionnée par la vie, j’ai mis par la suite mes passions au premier plan : ésotérisme, parapsychologie, techniques de bien-être, culture, littérature…

Aujourd’hui, je travaille en tant que journaliste free- lance, pour des sites internet et des agences de communication.

Et puis j’écris des livres pour de belles âmes…

L’écriture est une énergie. À nous de la faire voyager, librement.

 

MA CONTRIBUTION AU JDBN:

« Partout dans le monde, derrière le langage courant- et souvent déprimant des médias- des hommes et des femmes de bonne volonté, font jaillir la lumière dans tous les secteurs de notre société.
Regardons- les, écoutons-les. Prenons exemple.
Le JDBN porte ces valeurs. Je suis aujourd’hui ravie d’accompagner ce média qui nous porte vers le haut. »

Anne Fiori.

crédit photo: sylvie Ouellet.

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