Reynald Roussel est un grand nom dans le monde de la médiumnité. Depuis 40 ans, il ne cesse de témoigner de l’existence de la vie après la mort. Auteur de nombreux ouvrages, il a récemment publié « L’homme qui parlait avec les morts ». Un livre intime, touchant, qui raconte quelques tranches de vie de cet homme au grand cœur.

Reynald Roussel, vous êtes l’auteur de nombreux ouvrages dédiés à l’après-vie. Votre dernier titre « L’homme qui parlait avec les morts » est très différent des précédents….

Après « Connexion avec l’Au-delà », « Ce que les morts nous disent », « La médiumnité dévoilée » et bien d’autres livres encore, je pensais avoir fait le tour de la question….

Honnêtement, je ne savais plus trop quoi raconter sur le sujet de l’après-vie car finalement, tout est simple : la vie existe après la mort, nos défunts sont toujours là, et nous sommes liés pour toujours. 

Nous devons cependant vivre notre vie sur terre, évoluer et apprendre à vivre l’absence.

Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté de mes lecteurs !

Ceux-ci me demandaient sans cesse quand j’allais écrire un nouveau livre…Je suis un peu bougon, j’ai dit « non, c’est terminé » …Mais le temps a fait son œuvre.

Je me suis donc posé et j’ai pensé qu’il était sans doute temps pour moi de parler un peu plus de ma vie, de l’homme que je suis, à travers des expériences que j’ai pu vivre tout au long de mon parcours.

J’ai plongé dans mes souvenirs, j’ai revécu certaines émotions enfouies, et j’ai posé sur le papier quelques moments forts de mon existence.

Ainsi est né le livre « L’homme qui parlait avec les morts », qui a été édité aux éditions IDEO, l’automne dernier.

 

Dans cet ouvrage, vous parlez des belles rencontres qui ont jalonné votre chemin…

En effet, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes à part comme Marthe Robin.

J’étais jeune adulte et j’avais un problème de dos très sérieux. Les médecins voulaient m’opérer mais cela aurait eu des conséquences fâcheuses pour mon avenir.

La Providence m’a mis sur la route de Marthe Robin. 

À l’époque, j’étais jeune, je n’avais plus la Foi. Je pensais aller voir une simple guérisseuse en Ardèche mais ce ne fut pas le cas…

Je suis entré dans sa maison, je me suis retrouvé assis à côté d’elle (elle était allongée dans son lit) et j’ai vécu le choc de ma vie !

Je me suis retrouvé face à une âme pure qui a lu en moi avec une fluidité extraordinaire. Elle connaissait en effet tout de moi…

Je suis sortie de chez elle. 

Je n’ai plus jamais eu de problèmes de dos, les médecins n’en revenaient pas.

Suite à cette entrevue, j’ai retrouvé la santé mais aussi et surtout la Foi.

À l’époque, j’étais coiffeur, j’étais en révolte contre Dieu et l’église. 

Comme je l’ai raconté dans mes précédents ouvrages, je voyais les défunts depuis mon enfance mais l’Eglise ne reconnaissait pas les mediums. Ce sujet était et reste tabou.  Je lui ai parlé de tout cela. Elle m’a dit : « L’Eglise n’est pas Dieu ! »

Ce fut un électrochoc.

Marthe Robin a répondu naturellement à toutes mes interrogations existentielles. Ce fut un échange quasiment surnaturel.

Marthe Robin est décédée en 1981 et depuis son départ, je me rends plusieurs fois par an sur le lieu où elle vivait. J’ai ainsi des contacts avec elle. Elle me recadre parfois (sourires).

J’ai aussi tenu à évoquer la grande medium Hélène Bouvier. 

Jeune adulte, je me rendais à des séances de médiumnité publique à la salle Psyché à Paris. Peu à peu, « on m’a poussé » à monter sur la scène de cette salle pour assurer les contacts avec le monde invisible.

 Et là encore, la Providence m’a mis sur la route d’Hélène Bouvier. 

Un jour, face à des tas de personnes, elle a annoncé : « J’arrête les séances publiques et c’est ce monsieur qui va me remplacer ». 

Ce Monsieur, vous l’aurez compris, c’était moi. J’étais estomaqué !

Peu à peu, en effet, j’ai assuré de plus en plus de séances publiques mais je ne voulais pas que l’on me voie comme « l’héritier » de la grande Hélène Bouvier. 

J’ai donc créé mon association les 4 R -Rencontre-Recherche-Reynald-Roussel, en 1999.

 

Parlons justement de votre association les 4 R. Quelle était son essence ?

Cette association avait pour objectif de poser un cadre afin que je puisse proposer des conférences dédiées à la spiritualité. 

Au début, j’ai invité des confrères et des consœurs afin d’animer ces rencontres. Comme je le raconte dans mon livre, j’ai eu quelques surprises car j’ai pu tomber sur des caricatures ou des personnes mal intentionnées…

Au fil des années, j’ai fait un peu « le ménage » et je me suis recentré sur l’aide aux personnes endeuillées avec des personnes fiables et d’une grande humanité. Des mediums talentueux comme Christine André ou Michel Hocq, pour ne citer qu’eux, ont répondu présents. Ce fut à chaque fois des moments merveilleux de joie et de partage

Le rythme des conférences était intense : quatre séances publiques par mois aux quatre coins de la France.

Tous les bénéfices de ces rencontres ont été reversés à des associations caritatives. C’était une façon pour moi de redonner ce que l’invisible m’avait posé entre les mains. 

Peu à peu, j’ai ralenti le rythme des conférences puis j’ai annoncé que j’arrêtais complètement les conférences publiques. 

Je suis conscient d’avoir causé de la tristesse chez les personnes qui sont habituées à venir me rencontrer par ce biais, mais je prends de l’âge (un medium est une personne comme tout le monde !) et j’ai besoin de prendre enfin du temps pour moi. 

Je continue cependant à donner des consultations privées en médiumnité ou en voyance chez moi en Ardèche ou à Paris.

Depuis quelques années, je pousse des mediums de la jeune génération à reprendre le flambeau. J’aime leur énergie, leur manière de dépoussiérer le monde de la médiumnité. Ils ne s’embarrassent pas des clichés et cela me réjouit profondément car je le rappelle, la médiumnité est quelque chose de simple qui doit rester simple.

 

Reynald Roussel, vous avez toujours combattu l’addiction à la voyance et à la médiumnité…

En quarante ans de carrière, j’ai pu voir le monde de la spiritualité dans toute sa globalité, dans sa luminosité mais aussi dans sa noirceur.

J’ai évidemment été ravi de constater que j’ai pu aider tant de personnes endeuillées à remonter la pente, à comprendre que leurs défunts étaient toujours vivants, dans un « ailleurs ». 

En un mot, en rappelant que la mort n’est pas une fin, je me suis senti au cœur de mission de vie.

Après, comme je le développe dans le livre « L’homme qui parlait avec les morts », j’ai malheureusement pu voir que certains devenaient dépendants à ces contacts. 

Et là encore, il n’y a pas que des mediums bienveillants dans ce milieu. Certains se jettent sur ces personnes en souffrance, les maintiennent sous leur emprise et cela me révolte.

Ceux qui me connaissent bien savent que je n’ai pas ma langue dans ma poche, que je peux avoir un côté « grande gueule ».

 Je crois qu’il est de bon ton de rappeler à celles et à ceux qui ont perdu un être cher, qui sont dans la douleur, que la vie continue, qu’elle peut être belle malgré les souffrances. 

Il faut avoir la Foi et ne pas chercher en permanence à entrer en contacts avec ses défunts. 

Ils sont là, ils nous envoient courage et amour mais nous avons tous des choses à faire ici, sur terre.

Interview menée par Anne Bouquet.

Livre « L’homme qui parlait avec les morts », de Reynald Roussel, éditions Ideo.

Lien d’achat

Site de Reynald Roussel : www.reynald-roussel.eu

3 COMMENTAIRES