Mayenne (France) (AFP) – Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi un « plan de bataille antigaspillage » visant notamment à inciter à « consommer un peu moins » et à rendre le recyclage « plus lucratif » que la mise en décharge.

« La première manière de moins jeter, c’est d’acheter robuste, c’est à dire souvent français, voire européen (…) Une autre façon, c’est de consommer un peu moins (…), c’est la sobriété heureuse chère à Pierre Rabhi », a déclaré le chef du gouvernement, en référence au célèbre essayiste écologiste et agriculteur bio. Le chef du gouvernement visitait l’usine Seb de Mayenne (Mayenne), groupe qui garantit en France la réparabilité de 93% de ses produits pendant 10 ans.

Édouard Philippe y a présenté la feuille de route du gouvernement pour développer l’économie circulaire, « un plan de bataille antidéchets et antigaspillage ».

Le Premier ministre a ainsi annoncé la création « dans les prochaines semaines » par la DGCCRF (direction de la concurrence) d’un « portail qui permettra aux consommateurs de déposer plainte facilement et de mieux faire valoir leurs droits » en matière de « garantie légale de conformité » des produits.

Un contrôle DGCCRF en 2016 sur 400 entreprises a montré que, dans 50% des cas, le consommateur « ne disposait pas de la bonne information ou alors d’une information trop confuse ».

Le gouvernement compte en outre rendre obligatoire à partir de 2020 un affichage permettant de savoir si un produit électrique ou électronique est réparable ou non. Et, « à compter de 2021 », un logo figurera sur « tous les produits recyclables à destination des ménages ».

Le gouvernement veut aussi « rendre, d’ici la fin du quinquennat, le recyclage compétitif par rapport à la mise en décharge ».

Il compte pour cela baisser la TVA sur le recyclage et, « pour compenser », augmenter la TGAP (taxe sur les déchets).

« La France affiche un taux de valorisation des déchets municipaux de l’ordre de 40%, plus bas que beaucoup de nos voisins européens », a précisé le Premier ministre citant des données de la Cour des Comptes.

Le plan prévoit en outre d’étendre le nombre de filières pour lesquels s’applique le principe de la responsabilité des producteurs (REP) pour la gestion des déchets. Le gouvernement veut « engager une concertation » pour ouvrir ce système aux « emballages des cafés-hôtels-restaurants, aux jouets, articles de sport, de loisir et de bricolage » et déchets du bâtiment.

Cette réflexion va être lancée « sans attendre pour aboutir début 2019 », selon M. Philippe.

Le gouvernement promet en outre « de vraies sanctions en cas de non atteinte des objectifs » pour les filières REP.

© AFP – Les salariés de l’usine Seb de Mayenne (ouest) écoutent le chef du gouvernement Édouard Philippe le 23 avril 2018
© AFP CHARLY TRIBALLEAU

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