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le 27 novembre 2017 – La maison d’édition Au vent des îles vient de sortir la version française du best-seller Un homme de sagesse, paroles de Banjo Clarke, un Aborigène australien à Camilla Chance. Ce livre, traduit par Estelle Castro-Koshy, est avant tout le témoignage émouvant de la vie de Banjo Clarke qui a passé son existence à transcender les discriminations.

Estelle Castro-Koshy, la traductrice en français et le fondateur de la maison d’édition Au Vent des îles, Christian Robert, lors de la présentation du livre Un homme de sagesse.

La saison du livre bat son plein en Polynésie en ce moment ! Le dernier livre sorti tout droit de la maison d’édition tahitienne Au vent des îles Un homme de sagesse pourrait bien faire partie des pépites de la littérature déposées sous le sapin de Noël. C’est en tout cas, l’avis d’Estelle Castro-Koshy, la traductrice d’Un homme de sagesse, pour qui ce livre retraçant la vie de Banjo Clarke, un Aborigène australien, « est à la fois extrêmement riche tant sur le plan humain qu’historique ».
Humain, en effet, car ce livre est avant tout issu d’une magnifique histoire d’amitié de plus d’un quart de siècle entre Banjo Clarke, un Aborigène du bush australien, et Camilla Chance, une auteure anglaise passionnée par cette culture et adepte de la religion baha’ie.
Au fil des pages, Camilla Chance raconte les moments forts, le quotidien et les anecdotes de l’existence de Banjo Clarke, ce vénérable sage aborigène, qui a voué sa vie au service de la sagesse, de la compassion, du partage et d’une profonde spiritualité.
Banjo Clarke est né en Australie au début des années 20 et bien que disparu en 2000, il est aujourd’hui encore toujours aimé et admiré par des milliers de personnes en raison de sa sagesse et sa grande gentillesse. Malgré toutes les difficultés rencontrées tout au long de sa vie, Banjo choisit l’amour et le pardon. Il puisait sa force dans sa culture et la profonde relation qu’il avait avec sa terre aborigène. Il était certain qu’en respectant la terre, le monde pouvait être sauvé. C’est ce qui le conduisit à raconter son histoire à Camilla Chance. A sa sortie en 2003, le livre connu un énorme succès en Australie.
« Il voulait raconter sa vie et celle de son peuple, il était un refuge pour les âmes perdues », souligne Estelle Castro-Koshy, la traductrice, spécialiste des études culturelles aborigènes.

 

DES PANS MECONNUS ET DOULOUREUX DE L’HISTOIRE AUSTRALIENNE

Ce livre est également un excellent témoignage historique, car on y apprend des pans méconnus et douloureux de l’histoire australienne à travers ce qu’ont vécu Banjo et sa famille : Les massacres d’Aborigènes, leur participation à la Première Guerre mondiale, notamment en France, l’impact sur plusieurs générations des politiques australiennes d’enlèvement des enfants aborigènes à leurs parents… Pendant la Grande Dépression, Banjo sillonna les routes à la recherche de travail, son swag sur le dos. Il combattit dans la célèbre troupe de boxe de Jimmy Sharman ou encore construisit des routes pour l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lors de sa mort, Keith Hamilton, le ministre délégué des Affaires aborigènes de l’état de Victoria, n’a pas hésité à dire de lui : « J’ai rencontré Nelson Mandela, et Banjo était de la même étoffe ».

 

Banjo Clarke, le Mandela aborigène

Camilla Chance, une auteure reconnue par les Aborigènes

Camilla Chance est née en Angleterre en 1940. Elle a fait ses études à Londres, en Suisse, en Italie et en Australie. Elle est diplômée d’une licence en arts de l’Université de Melbourne. Elle a embrassé la foi baha’ie à 22 ans. Camilla a été la parolière du groupe international The Kuban Cossacks (Les Cosaques du Kouban). Elle a été professeure dans le secondaire et éditrice pour la maison d’édition londonienne Faber & Faber. De 1980 à 1982, elle a rédigé des comptes rendus de livres écrits par des Aborigènes et portant sur les Aborigènes pour The Australian, journal prestigieux distribué dans toute l’Australie, afin d’encourager une plus grande compréhension des Aborigènes par les non-Aborigènes.
Camilla rencontra Banjo Clarke, ancien Aborigène, en 1975, et a écrit Un Homme de sagesse à sa demande. Le livre devint un best-seller en Australie dès sa sortie et a remporté des prix internationaux. En 2005, Camilla fut aussi la première non-Aborigène à se voir décerner par la communauté aborigène le prestigieux « Prix des héros méconnus » en l’honneur de son travail dévoué mené « à l’abri des regards » et de son amitié sans faille pour les Aborigènes.

 

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