Le maquillage impacte directement notre peau. Pour la conserver en pleine santé, une règle incontournable: effectuer un démaquillage méticuleux.

Rituel, tradition, mode; le maquillage est inscrit dans l’histoire de l’Homme. Aujourd’hui, les consommatrices averties souhaitent non seulement un résultat mais sont également très attentives à la composition de leurs produits de beauté. Bien qu’une réglementation encadre les productions cosmétiques, on peut s’interroger. « L’usage de l’acide borique a, par exemple, été totalement abandonné en cosmétique à la suite d’une alerte de l’Agence du médicament datant de 2013, qui avait mis en garde sur son utilisation au sein de préparations hospitalières, cite Céline Couteau, enseignante en pharmacologie à la faculté de Nantes. On a pourtant vu apparaître du nitrure de bore dans les compositions cosmétiques. » Notamment dans des démaquillants, des cold-cream… Christophe Paillet, directeur de la communication chez Exsymol, fournisseur monégasque d’actifs cosmétiques, relate pour sa part qu’« il est logique que le maquillage interfère avec le microbiote de l’épiderme. Cependant, ce qui compte, c’est que les ingrédients utilisés ne soient pas toxiques ».

Un geste deux-en-un : se débarrasser du rimmel et des impuretés de la journée

Outre la composition des cosmétiques, le nerf de la guerre du maquillage pour préserver la santé de sa peau, reste… le démaquillage. En particulier pour les épidermes sensibles ou intolérants. « Il s’effectue avec des produits adaptés à son type de peau : doux (laits, eaux micellaires) en légères applications, sans frotter dans le cas de peaux réactives », énumère Nadine Pomarède, dermatologue. Pour ceux et celles qui désirent un nettoyage avec un produit moussant qui se rince à l’eau, on préfère un savon sans savon – un syndet, en l’appliquant en mouvements circulaires. Joëlle Nonni, experte maquillage et soin pour Avène, poursuit : « Les peaux très sensibles peuvent être démaquillées sans utiliser de coton, directement avec les doigts. Une eau thermale est ensuite pulvérisée sur le visage, qui sera essuyé délicatement avec un mouchoir en papier. » Le démaquillage est également une façon de se débarrasser les salissures dues à la pollution et autres impuretés. « Il est nécessaire que la peau retrouve l’équilibre et la pureté qu’elle a pu perdre pendant la journée », complète Emmanuelle Couval, directeur R & D pour le laboratoire sous-traitant Strand Cosmetics Europe.

Attention aux poudres, qui assoiffent les peaux déjà très sèches

Un démaquillage soigné n’annule cependant pas le risque principal lié à l’utilisation de maquillage : l’allergie. Pour l’éviter, « nous sommes très stricts sur la formulation et mettons le moins d’ingrédients possible dans les formules », détaille Joëlle Nonni. D’autre part, attention à ne pas confondre « hypoallergénique » avec « bio ». La naturalité d’un ingrédient n’exclut pas son risque d’allergie. Christophe Paillet (Exsymol) résume: « Le bio n’est ni bon ni mauvais, il s’agit de comprendre qu’il garantit uniquement l’origine des ingrédients. » Prudence également avec les filtres UV, qui peuvent être allergisants, tels les benzophénones, alors qu’il « est devenu monnaie courante de les incorporer dans les produits du quotidien », relève Céline Couteau. Les peaux très sèches éviteront d’utiliser les cosmétiques sous forme de poudres, qui peuvent augmenter la sensation de tiraillement. Pour la bouche, l’application d’un stick comme base aide à limiter la présence de peaux mortes et à mieux supporter le rouge à lèvres.

Pinceaux et éponges doivent être nettoyés toutes les semaines à l’eau et au savon

L’application du maquillage ne va pas sans quelques règles d’hygiène. « Pinceaux et éponges doivent être nettoyés toutes les semaines à l’eau et au savon. Les cosmétiques peuvent être contaminés, il est donc essentiel de ne pas utiliser son mascara en cas d’orgelet ou son bâton de rouge à lèvres si l’on a un bouton de fièvre. Dans ce dernier cas, on peut se servir d’un abaisse-langue pour récolter un peu de rouge à lèvres et l’appliquer tout en préservant son tube. La date d’ouverture devrait être notée sur les produits, afin de respecter les durées d’utilisation recommandées. « Nous gardons trop longtemps les mascaras ou les rouges à lèvres », signale-t-elle. Autant de gestes qui devraient, pour que le maquillage ne soit que plaisir, s’inscrire dans les routines de la mise en beauté.

Se pomponner pour aller mieux

La socio-esthétique est désormais inscrite comme soin de support dans les hôpitaux. Pour toutes les affections qui induisent un teint non homogène, comme le vitiligo, des cicatrices d’acné colorées, la rosacée, ou toutes les maladies qui atteignent l’individu dans son intégrité physique, le maquillage s’avère bon pour le moral. « Au-delà de la mise en beauté, ce geste permet de recréer du lien social, en renvoyant une autre image que celle d’un(e) malade », témoigne Mahasti Saghatchian, oncologue à l’institut Gustave-Roussy (Villejuif), où sont proposés des soins socio-esthétiques. Ceux-ci visent à réconcilier les personnes avec leur corps et leur image. Une étude a comparé des patients qui, pendant leur chimiothérapie, avaient reçu de tels soins à d’autres qui n’en avaient pas bénéficié. « Il a été démontré d’une façon très claire l’immense satisfaction des malades qu’on avait maquillés, coiffés, rapporte le Dr Saghatchian. La relation entre la socio-esthéticienne et le (ou la) patient(e) est primordiale. » Dans ce cadre médical, le choix du cosmétique est très important. D’autant qu’un produit correcteur renferme cinq à huit fois plus de pigments qu’un simple fond de teint. En revanche, les textures ont fait de gros progrès et permettent de mieux couvrir. Il est nécessaire d’utiliser des produits hypoallergéniques, car les peaux sont très réactives.

Source – crédit photo: pixabay

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